A peine cinq après la fin de la guerre de Sécession, les Noirs affranchis peinent à trouver leur place, ils sont souvent éclaireurs ou convoyeurs. Ils croisent au hasard des voyages le capitaine Jefferson Kyle Kidd, un vétéran de la guerre.
A soixante-douze ans, il sillonne les petites villes du Texas où il organise des lectures pour diffuser les nouvelles locales ou plus lointaines et exotiques, tout en évitant les sujets politiques qui peuvent dégénérer en bagarres générales.
Britt, l’un des convoyeurs, confie au Capitaine, le soin d’accompagner une petite kiowa, âgée de dix ans et de la ramener à la famille qui lui reste. Blonde aux yeux bleus, elle a été kidnappée six ans plus tôt et ses parents ont été tués lors d’une attaque. Elle n’a aucun souvenir de sa famille et ne parle plus sa langue maternelle, ayant été élevée dans la tribu qui l’a enlevée. Le Capitaine décide de la nommer Johanna.
Un long périple commence. Un trajet de plusieurs centaines de kilomètres où ils devront affronter des dangers, des rencontres menaçantes, des difficultés de communication, le temps de se découvrir, de se faire confiance et de s’apprivoiser.
Paulette Jiles offre un très beau roman à la fois historique et d’apprentissage, qui aborde de façon très humaine l’enlèvement d’enfants des colons par les tribus amérindiennes.
Des enfants qui restent traumatisés et qu’il est difficile de réadapter quand ils retrouvent leur famille, après avoir partagé pendant plusieurs années, la vie de leurs ravisseurs devenus par la force des choses des parents protecteurs, des enfants qui ont oublié leur langue maternelle.
Le Capitaine qui accompagne cette petite fille arrivera, grâce à de la patience et de l’empathie, à apprivoiser la petite Johanna, traversant avec elle mille dangers et essayant de la préparer à vivre dans une société pétrie d’obligations et d’interdits, alors qu’elle vivait libre, au plus près de la nature.
Deux êtres qui, au long de ce périple, vont se découvrir.
Un très beau roman sensible et fort.