RogueBook est un jeu de deck building en mode rogue lite par le studio belge Abrakam (Faeria) dans un univers Fantasy sorti sur Switch le 21 avril 2022 (déjà sorti antérieurement sur PC, Xbox et Playstation) .
Pour les experts : si vous avez aimé Slay the Spire/Monster train vous pouvez y aller les yeux fermés. Vous pouvez quand même ouvrir les yeux sur la partie détaillant les mécaniques un peu plus bas pour être bien sûr…
Pour les novices :
C’est quoi un jeu de « construction de pont en mode coquin léger » ?
Vous disposez d’un jeu de cartes qui s’étoffe progressivement en gagnant des cartes lors de parties de cartes ou en trouvant des points qui vous permettent d’en acquérir pour une bouchée de pain ou en achetant dans le magasin pour beaucoup plus cher. Il s’agit d’argent virtuel gagné lors des parties de cartes bien sûr. Ça, c’est l’aspect Deck-building.
Sur ces cartes, différents effets sont décrits. Pour les plus basiques, il s’agit d’attaquer ou de défendre. Bien vite, les effets se multiplient : saignement, invocation d’alliés, charge, combo, rage… Il serait bien long d’en faire une liste exhaustive et plus encore de l’expliquer. Ce qu’il faut retenir, c’est que les possibilités sont très nombreuses et qu’on s’amuse beaucoup en optimisant son jeu de cartes. Les cartes sont variées, nombreuses et offrent des synergies en pagaille. Sans doute la patte de Richard Garfield, créateur de Magic The Gathering, qui a participé à la création du jeu. Rassurez-vous, on reste loin de la complexité extrême de son illustre modèle.
Avec ce jeu de cartes, vous allez affronter des adversaires sur une carte de taille relativement réduite. Les affrontements consistent à réduire à néant les points de vie de créatures grâce aux effets décrits sur les cartes. Ces créatures se protègent ou vous attaquent, ce qui inclut des effets de buff/débuffs.
Sang d’encre
Un chemin vers le boss sera tracé dès votre arrivée sur la mappemonde, le reste sera plongé dans une brume de guerre. Mais il ne suffira pas de se déplacer. Il faudra découvrir la carte en utilisant de l’encre. Vous avez une réserve de pinceau (dévoile tout autour de vous) au début de chaque niveau, et vous gagnez de l’encre (différent type : soit vous dévoilez devant vous, soit vous dévoilez des cases que vous choisissez précisément) avec les combats classique (sabres entrecroisés normaux sur la carte) et de nouveaux pinceaux lors de combats contre des élites (sabres entrecroisés rouges sur la carte).
Bif – Boss
Le but étant de tirer le maximum de bonus de chaque niveau, pour affronter le boss dans les meilleures conditions, mais aussi pour se préparer efficacement au niveau suivant.
Outre les combats et les points permettant d’acheter des cartes, vous trouverez également de l’or, des reliques qui sont des effets permanents (lors du run) qui vous octroient des bonus, ou octroient des malus à vos adversaires. Mais aussi des évènements favorables, des cœurs de régénération…
Il y a parfois des effets négatifs, mais globalement, il convient d’explorer les cartes autant que possible pour se renforcer.
La mécanique n’est pas déplaisante, même si elle fait pâle figure face aux combats.
Une fois que vous avez vaincu le boss du niveau, vous passez au niveau suivant et ainsi de suite jusqu’au boss final.
À chaque niveau passé, vous débloquez un nouveau personnage. Il y en a 4 au total, chacun ayant ses propres cartes, ses bonus. Vous en dirigez deux lors de vos runs. Ceci vous permet de compenser les faiblesses de l’un avec les forces de l’autre, mais renforce aussi les possibilités de mettre au point des decks de plus en plus efficaces à mesure que votre connaissance du jeu s’approfondit.
Vous pouvez aussi rencontrer un Game over lorsque vos deux personnages perdent leurs PV. Toutefois, si vous avez une deuxième chance quand l’un des deux seulement est KO. Vous gagnez alors deux cartes de blessure (qui ne peuvent être jouées et restent dans votre Deck et le pollue donc). Vous devez alors jouer 5 cartes du personnage KO pour le ranimer.
À la fin de la partie (y compris prématurée), vous gagnez de l’expérience pour vos personnages qui débloque de nouvelles cartes, mais aussi des pages qui vous permettent d’améliorer l’ « environnement ». Cela signifie que vous pouvez dépenser ces pages pour générer des maps contenant plus de bonus ou octroyer plus de points de vie de base de vos personnages. Ça, c’est l’aspect Rogue lite, si vous n’avez pas oublié qu’il manquait un bout de la définition au début.
En robage
La direction artistique m’a plu, avec des visuels réussis et colorés. Le character design est plaisant. La musique est toutefois assez générique.
L’histoire est franchement anecdotique, inutile de s’attarder dessus. Si le gameplay est réussi, l’histoire n’a aucun intérêt.
Le contenu est correct pour le style (à 25€ on est toutefois un peu au-dessus du prix habituel pour le genre) et le jeu est extrêmement rejouable.
Magna alea jacta est
Au cours de mon périple, j’ai noté quelques défauts cependant.
Un crash pur et simple, mais sans gravité, des effets dont la formulation n’était pas toujours très claire, et surtout un aspect trop aléatoire. Certaines runs seront d’une facilité déconcertante si vous avez la chance de tomber sur les bonnes cartes ou sur les bons ennemis, certaines runs vous sembleront perdues d’avance au contraire si vous avez une main malchanceuse.
Au final, il s’agit d’un bon représentant du genre. Si vous êtes client, n’hésitez pas une seconde. Si vous ne connaissez pas encore le genre, Roguebook peut constituer une bonne introduction au style, même s’il reste un cran en dessous de Slay the Spire et Monster train à mon humble avis. D’autant que ces jeux sont souvent en promotion ou sont sur le gamepass…