Un quatrième tome englouti en quelques heures seulement mais que, pourtant, j’ai moins apprécié que les trois premiers. Au niveau de l’enquête du moins car, en ce qui concerne les personnages, on note une réelle évolution d’Agatha Raisin.
La quinqua déjantée commence à s’assagir. Elle devient bien plus posée et moins sûre d’elle. Je me dis qu’elle n’a plus rien à voir avec le personnage qu’elle incarnait dans le premier tome : Quiche fatale. L’excentrique femme d’affaires spécialisée en relations publiques a laissé place à une personne plus sage qui trouve ses marques auprès de gens simples et sympathiques. C’est d’ailleurs probablement pour cela qu’elle n’entretient plus de bonnes relations avec Roy, son ex-collaborateur, qu’elle trouve bien trop sournois et manipulateur. J’aime cette nouvelle Agatha qui montre plus de respect envers autrui et sait à présent se taire quand la situation impose le silence.
Le personnage de James Lacey évolue également. Dans ce tome, il brise enfin sa carapace. Quel plaisir de voir cet ancien militaire s’assouplir, ce qui permet aux lecteurs de faire plus ample connaissance avec lui.
Dans cet opus, on change de lieu. James et Agatha quittent momentanément Carsely pour Dembley, un autre petit village du Gloucestershire. Deux Angleterre se confrontent dans Randonnée mortelle. Celle de la pseudo aristocratie qui moque les plus humbles : la classe ouvrière peu instruite et peu fortunée qui vit dans des logements sociaux.
Pour les besoins de l’enquête, nos deux compères vont se rapprocher afin d’élucider le mystère qui entoure le meurtre de Jessica, membre du club de randonnée du village et militante pour le droit de passage de son club dans les propriétés privées des environs.
Qui s’en est pris à elle ? Il est vrai que ce personnage est odieux. Je ne vois pas d’autre mot. Totalement imbuvable. Autoritaire, directive, cynique. Je l’ai prise en grippe dès les premières pages. A qui a-t-elle porté du tort au point d’en avoir perdu la vie ? A bien du monde à dire vrai.
Mon instinct a fait que mes doutes se sont portés très rapidement sur le coupable, je n’ai donc pas été surprise lors du dénouement.
Comme dans tous les opus de l’auteure, il s’agit inlassablement d’une personne du village ou des alentours. Les enquêtes de MC Beaton, à l’instar de celles d’Agatha Christie, se déroulent en huis clos, ce qui pour certains revient à réduire le suspense. Ce n’est pas mon point de vue. Personnellement, j’aime ce tour de table durant lequel les personnages se révèlent peu à peu.
Jusqu’à ce que la bouteille pointe en direction du coupable…