A l’heure où j’écris cet article, j’ai encore du mal à me remettre de mes émotions. Tout d’abord, de l’insolation qui était une chose inévitable après 4 jours de canicule, puis de la nuit blanche que je viens de subir en tentant d’attraper mon train de 8h, en étant certain que d’une chose : il me fallait retourner à la réalité marseillaise. Mais aussi et surtout pour me remettre de la claque que j’ai reçu en arrivant à Belfort, où se mêlaient solidarité et joie de vivre. Et pourtant, depuis le temps que l’on me parlait des Eurockéennes en des termes plus qu’élogieux, j’aurais du m’y attendre. Cette année j’ai donc décidé de franchir le pas, et de partir à l’aventure, sac à dos sur les épaules, tente dans une main et GoPro dans l’autre.
Première étape de ce périple, le camping, agencé sur les alentours d’un aérodrome. Celui-ci suit depuis de nombreuses années une organisation classique mais pourtant fonctionnelle, proposant divers points d’activité, de restauration et de rafraîchissement. Ce dernier étant un lieu de villégiature et de rencontre incontournable en cas de forte chaleur. Nul besoin de s’attarder plus longtemps sur l’organisation du camping, si ce n’est qu’elle était quasiment irréprochable. Et ce n’était pas gagné, l’alcool et la chaleur faisant rarement bon ménage, les services du SAMU ont eu à intervenir à de nombreuses reprises afin de venir en aide aux festivaliers inconscients, qui avaient sans doute confondu eau avec vodka et pastis avec citronnade. Erreur de débutant..
Le moment tant attendu de l’ouverture des portes arriva finalement assez vite. Après un court enregistrement au stand presse pour récupérer mon accréditation, j’ai hâtivement fait le tour du site et participé aux nombreuses activités proposées. Toujours dans un seul et unique but : gagner le plus de goodies possible afin de pavaner avec les couleurs du département dans les allées du festival. Un petit tour au stand Desperados, sur la plage, pour découvrir la bière Desperados Lime, puis direction la Grande Scène pour St-Paul & The Broken Bones pour écouter la voix suave de Paul Janeway et de son groupe neo-soul. Et à partir de ce moment, il m’a semblé inévitable d’enchaîner les scènes, comme tout festivalier qui se respecte. Ainsi, vais-je vous éviter une dénomination exacte de tous les concerts que j’ai eu la chance de voir, en vous donnant quelques petits tops. Meilleur pogo de ma vie à Royal Blood, avec une petite dédicace à l’anglais qui n’arrêtait pas de crier ‘COME ON NEW BRIGHTON’. Meilleur DJ set de ma vie aux Chemical Brothers, ne serait-ce que pour la mise en scène. Plus grosse déception à Damian Marley, pour avoir terminé 20 minutes plus tôt. Plus grosse révélation à Die Antwoord : on m’avait promis que ce serait complètement barré, et je n’ai pas été déçu. Show magistral du collectif Major Lazer, retransmit en direct sur D17, qui a totalement assuré le spectacle pour sa seule date en France. Et enfin, moment émotion à Sting, mais tout le monde aurait pu s’en douter. Oui, j’ai lâché une larme à Every Breath You Take, et je n’ai pas honte de le dire.
Je dirais donc que que la programmation des Eurockéennes, en elle même, se trouve être assez éclectique et de très grand qualité. Nous nous retrouvons donc avec des artistes, qui sont pour la la majorité, assez peu connus en France mais qui commencent à percer dans leur pays d’origine. Le joli Sold-Out à 102’000 places vendues est d’autant plus intéressant que les programmateurs du festivals avaient décidé pour cette édition, de ne pas se focaliser sur les grosses têtes d’affiche, mais plutôt sur l’esprit familial et « pépinièrede talents », inhérents au festival. Ainsi, l’année 2015 a été motivée par un partenariat avec le Japon, où certains groupes japonais comme le très remarqué The Bawdies ou Bo-Ningen ont eu l’occasion de venir jouer aux Eurockéennes. Dans le cadre de ce programme, toujours, certains artistes français comme The Do et Carbon Airways, auront l’honneur de participer au Summer Sonic Festival, à Tokyo.
Autre information importante de cette édition 2015, la nomination de Matthieu Pigasse, propriétaire des Inrockuptibles et féru des Clash, à la succession de Jean-Marc Pautras, qui aura passé six années -remarquées- à la présidence du festival franc-comtois. Grand fan de musique rock et habitué des Eurockéennes, que beaucoup considèrent d’ores et déjà comme un « pote », il sembla logique d’attribuer à l’homme d’affaire l’administration du festival, en espérant que les réseaux de ce dernier enrichissent les possibilités de mécénat et de sponsoring.
« Nous allons Poursuivre, Amplifier & Développer l’image et la notoriété du festival, en intensifiant notre présence sur les médias. «
Les Eurockéennes de Belfort, édition 2015, s’achèvent donc sur un bilan plutôt positif. Un budget de 6,8 millions d’Euros qui a tenu la route -malgré quelques déboires avec Kendrick Lamar- et une renommée nationale et internationale qui ne cesse de croître. Nous ne pouvons que souhaiter au festival franc-comtois de continuer de sa lancée, afin d’asseoir encore plus sa position de place forte dans l’univers festivalier hexagonal.
Juste avant de clore cet article, j’ai décidé de remercier quelques personnes, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. De nombreux remerciements, donc, à l’agence de communication Ephelide pour son professionnalisme, et particulièrement à Marion P. et à Cynthia pour avoir rattrapé toutes mes bêtises, mais surtout pour leur travail de folie tout au long du festival. Un grand merci aux salariés du festival, aux gendarmes assurant la sécurité du site, mais aussi à tous les bénévolesdu camping et de la Presqu’île. Merci aussi à Fabien, mon meilleur ami, au groupe des « alsaciens » pour leur accueil, ainsi qu’à tous mes contacts sur place comme Alice, Sarah, Laurence, Charlotte, Camille, les Lou, Lea et j’en oublie… Oui, je sais, ça en fait un paquet quand même.
Tout cela pour ne rappeler qu’une chose, les Eurockéennes sont avant tout un expérience humaine, avant d’être une expérience musicale. Quand à nous, on se donne rendez vous le 1, 2, 3 juillet prochain, à la Presqu’île du Malsaucy.