Ami amateur de jeux de rôle à l’occidentale, l’heure de ton cadeau de Noël est arrivée. Bethesda, maître du genre et à l’origine de softs aussi géniaux que Morrowind et Oblivion, débarque avec le nouvel épisode de son autre série fétiche. Fallout 4 est désormais disponible et tu vas à nouveau pouvoir plonger dans un univers post-apocalyptique qui n’a rien à envier à Mad Max et autres médias clichés du genre.
Un monde dévasté, personnage principal de l’aventure
Cette nouvelle aventure nous glisse dans la peau d’un Américain – ou d’une Américaine – construit de toutes pièces grâce à un éditeur de personnage très évolué mais néanmoins très accessible. Nous sommes dans une version alternative des années 50, dans une petite banlieue où la vie suit son cours tranquillement. La paix entre tous les pays du monde semble assez solide, mais pourtant. Un jour, tout tourne mal et les USA sont canardés par des missiles nucléaires. Le héros et toute sa famille foncent se réfugier dans un abri anti-atomique dans lequel ils vont être cryogénisés plus ou moins sans le savoir, pour se réveiller quelques 200 ans plus tard au cours d’un événement dramatique. La sortie de l’abri, dans un monde totalement dévasté, est l’un des moments les plus intenses de l’aventure, mêlant habilement excitation, envie de découvrir et peur des dangers de ce nouveau monde totalement hostile. La sensation de solitude, l’envie de rencontrer d’autres personnes, la volonté d’explorer les terres arides, sont autant de choses réellement intéressantes à découvrir et ressentir.
Les décors rencontrés tout au long de l’aventure sont d’ailleurs l’élément clef de Fallout 4 et peuvent être considérés comme le personnage principal de cette aventure. Chaque nouvelle ville, chaque lieu rencontré est le témoin muet des événements qui s’y sont déroulés et on ressent très bien le travail des développeurs pour conférer à ces endroits une véritable âme. Tantôt pesante, tantôt amusante, l’atmosphère est réellement bien travaillée et on s’immerge très facilement grâce à cela. Et heureusement, d’ailleurs, car Bethesda n’a pas le même talent en ce qui concerne le développement des personnages et des quêtes. A ce niveau, le travail accompli accuse un véritable retard sur ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle. En comparaison avec The Witcher 3, véritable modèle narratif et d’immersion, est peu flatteuse pour Fallout. Les personnages secondaires sont beaucoup trop lisses, facilement interchangeables et ne devraient pas laisser un souvenir mémorable dans les mémoires des joueurs, à quelques rares exception près. De même, les quêtes – secondaires et, dans une moindre mesure, celles de la trame principale – sont beaucoup trop convenues et manquent cruellement de relief pour s’ancrer dans les mémoires des joueurs.
La caverne à loot
D’un point de vue général, la narration à proprement parler est assez moyenne – toujours en comparaison avec les ténors du genre – et on aurait aimé beaucoup plus de développement à ce niveau. Les missions se résument beaucoup trop souvent à une succession de gunfights et on a souvent l’impression de tirer du côté du FPS pur et dur façon Rage. Et ce malgré la présence du système de combat VATS inauguré dans Fallout 3, et qui apporte une touche tactique plus importante aux combats. Le système permet de prendre son temps pour cibler une partie du corps de l’adversaire pour pouvoir l’immobiliser en tirant dans une jambe, ou le désarmer en tirant sur sa main, par exemple. Si le concept est toujours aussi bien fichu, la consommation en énergie est tellement importante qu’on reste le plus souvent sur le système classique. A vrai dire, le seul moment où cela est réellement utile est lorsque les ennemis arrivent en masse, tant il est difficile de s’en sortir indemne. Globalement, les adversaires sont réellement forts et leur nombre peut rapidement être un problème. Non que l’IA agisse bien en étant en groupe, puisqu’on a rarement vu des ennemis et alliés aussi mauvais dans un titre récent, mais simplement par leur force pure (coucou Peter Mac Calloway). Ce qui aboutit à certains passages particulièrement frustrants.
A côté de cela, Fallout 4 propose des aspects purement RPG de très bonne qualité. Il est ainsi possible de customiser énormément de choses dans le jeu. Son personnage déjà, comme on le disait plus haut, mais également ses armes et armures. Et pour ceux qui aiment jouer les Valérie Damidot / Stéphane Plaza (coucou Florian Vogel) en herbe, il est également possible de créer de toutes pièces bâtiments et équipement pour ceux-ci. Faute de caméra assez lointaine, cela n’est pas toujours évident, mais c’est assez sympa de pouvoir faire une petite pause entre deux quêtes pour faire un peu de bricolage et se croire dans Les Sims version post-apocalyptique. Les armes ainsi créées seront en revanche bien souvent moins sexy que celles récupérées sur les ennemis, dans la mesure où Fallout 4 favorise énormément ce que les puristes appellent le loot, à savoir le fait de se farcir un maximum d’adversaires pour ramasser ce qu’ils laissent tomber une fois tués.