Si on lui a reproché pendant un moment de se contenter du minimum en usant jusqu’à la moelle ses licences phares, Ubisoft a prouvé depuis un moment maintenant qu’il a de la ressource et du talent pour créer de nouvelles licences. Ces dernières années ont ainsi vu apparaître de nouvelles grosses licences, comme Watch Dogs ou The Division, sans compter des titres de moins grande envergure – mais pas moins intéressants – comme Soldats Inconnus ou Child of Light, pour ne citer qu’eux.
En ce début d’année 2017, l’éditeur français nous propose encore une nouvelle IP : For Honor. Nous avons eu la chance de le tester durant de longues heures, et de voir couler des litres de sang – bien souvent le nôtre, malheureusement – sur le champs de bataille. Test complet.
Echauffement en solo
L’aventure de For Honor prend place dans le monde fictif d’Ashfield. Une terre sur laquelle trois factions, vikings, samurais et chevaliers, se livrent un combat séculaire. Si tout le monde a oublié les véritables origines du conflit, une chose est sûre : il faut asseoir sa suprématie, et éradiquer ses adversaires.
Le titre se décompose en deux grandes parties : solo et multijoueur. La première fait office de gigantesque tutoriel scénarisé, et on conseille réellement de débuter par là pour faire ses gammes avant de vous lancer dans le grand bain des affrontements en PvP. Durant une campagne qui va nous occuper pendant une petite huitaine d’heures, on découvre des personnages aux motivations variées, dont le but est toutefois le même : dominer.
S’il s’agit essentiellement d’un mode permettant d’en apprendre plus sur l’univers et bien utile pour dompter le gameplay profond du soft, le mode solo a tout de même le mérite de poser un scénario intéressant, même s’il ne nous transporte pas complètement. La présence de cinématiques, doublées en Français, est une bonne chose permettant à tout le monde d’y trouver son compte.
Plaisir en groupe
Passées les gammes en solo, il est temps de plonger dans les joutes en ligne qui sont, de l’aveu direct d’Ubisoft, le coeur de leur nouvelle licence. Un système de saisons a été intégré au online, à la fin desquelles le camp qui détient le plus de territoires est déclaré vainqueur. Cela permet de créer une véritable rivalité entre les différents clans, à la manière du conflit qui existe dans la mythologie For Honor.
Les choses ont été bien faites du côté d’Ubisoft, avec des modes de jeu bien pensés qui sont à même de contenter tout le monde. Le mode Duel est une excellente façon de commencer, avec des affrontements rapides en 1 contre 1 ou 2 contre 2, au meilleur des cinq manches. Ces combats prennent place dans des arènes réduites, idéales pour des sessions courtes. Le gros point fort du jeu est en revanche le mode Dominion, qui fait de For Honor un véritable muso (à la manière d’un Dynasty Warriors, par exemple) évolué. L’idée va alors d’être la première équipe à atteindre un score de 1000 points, de différentes façons : garder le contrôle de zones sur la carte, éliminer les joueurs humains, ou encore saccager les mobs éparpillés sur la carte. La variété est au rendez-vous, rendant les parties intéressantes.
Un système de progression assez classique est mis en place, avec de nouvelles compétences à acquérir pour les combattants déjà débloqués, de nouveaux personnages à déverrouiller, ainsi qu’une pelleté d’éléments de personnalisation à collecter.
For Honor Kebab
L’enrobage proposé autour du titre est excellent, on l’a vu. Ubisoft misait cependant tout sur le gameplay du jeu, qui devait proposer un parfait mélange entre facilité d’accès et complexité. En ce sens, on peut dire que le pari des développeurs est réussi, puisque le crédo « facile à apprendre, difficile à maîtriser » est entièrement respecté.
L’intégralité du gameplay se base sur trois positions : gauche, droite et haute. Si un adversaire attaque par le haut, il faut très rapidement orienter le stick analogique droit dans la même direction afin de contrer. Bien évidemment, il ne s’agit là que de la base du système, et de nombreuses autres choses viennent s’ajouter à cela : chopes, esquives, coups spéciaux et power-ups à utiliser en cours de combats. S’il est ainsi très facile de se défendre gentiment et de remporter quelques duels rapidement en début de carrière, on se rend compte très vite lorsqu’on tombe sur des champions à quel point il est possible d’évoluer sur le champs de bataille. Certains joueurs (dont votre serviteur ne fait absolument pas partie, malheureusement) sont capables de nous découper en moins de temps qu’il n’en faut pour épeler le mot décapiter.
Du côté de la réalisation, on ne peut que saluer le travail des développeurs. On n’est certes pas au niveau de l’excellente graphique d’un titre comme Uncharted 4 par exemple, mais For Honor figure très clairement dans le très haut du panier à l’heure actuelle. La modélisation des personnages est parfaite, avec une multitude de détails, tout comme celle des décors qui est réellement plaisante. Les animations sont également l’un des très gros points forts du jeu, avec une fluidité remarquable entre chacune des actions des combattants.
Enfin, un petit mot tout de même sur la qualité des serveurs du jeu, qui laisse à désirer à l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes. Si la stabilité est à peu près au rendez-vous une fois a partie lancée, on trouve ça toujours assez regrettable de perdre autant de temps à trouver une partie à rejoindre. Il arrive parfois que 5 minutes passent avant que le matchmaking ne soit efficace, ce qui est beaucoup trop long. On espère que cela sera amélioré prochainement, et on compte sur Ubisoft sur cela. L’éditeur a promis un gros suivi sur son jeu, avec notamment l’ajout de DLC (dont certains gratuits) au fil des mois. Rendez-vous est pris.