Aujourd’hui, les éditions Matagot nous proposent de nous faire retomber en enfance et nous lancent dans une course au plus joli fort du quartier ! Les copains, rechargez-les pistolets (à eau) et remplissez vos poches de bombes (puantes), ça va saigner (du nez) !
Qui n’a jamais rêvé de replonger en enfance, de retrouver le goût sucré des étés ensoleillés lors desquels nos seules préoccupations étaient de retrouver les copains, de voler quelques parts de pizza et bien sûr de bâtir le plus beau fort du quartier ? C’est très exactement dans cette ambiance teintée de nostalgie que va vous plonger Fort…

La guerre des boutons boulons
Fort se présente principalement comme un jeu de deckbuilding dans lequel chaque joueur va donc incarner un gamin et sa bande de potes. A chaque tour, un joueur va jouer une carte copain (et éventuellement en améliorer l’efficacité en intégrant d’autres copains de sa main à la combine). L’objectif des différentes cartes : récolter des parts de pizzas, glaner des jouets pour agrémenter le fort, remplir son sac à dos ou encore récolter des points de victoire. Et l’objectif final : faire évoluer son fort en dépensant les ressources requises.
Mais bien sûr, Fort est plus subtil que ça et il bouscule d’ailleurs volontairement les codes du deckbuilding classique. Déjà, les copains présents sur les cartes sont répartis en clans et pour améliorer l’efficacité d’une carte, il faut donc défausser un copain du même clan. Que voulez-vous, on ne mélange pas (trop) les Groseille et les Le Quesnoy… Ensuite, lorsqu’une carte est jouée par un joueur, les adversaires vont pouvoir copier son action publique en défaussant à leur tour une carte du même clan (on comprend déjà l’intérêt de ne pas jouer une carte qu’attend patiemment un concurrent). Enfin – et c’est le twist le plus original – les cartes non-jouées par le joueur dont c’est le tour deviennent disponibles au recrutement par les autres joueurs. Après tout, pourquoi vos copains devraient-ils rester dans votre bande si vous ne jouez pas avec eux ni ne leur confiez aucune mission ?

Les Chats et les Chiens, des amis ? Mieux, des mascottes…
C’est vraiment le plus bel été de votre vie ! En plus de pouvoir passer deux mois à vagabonder avec vos copains dans les bois, vos parents ont accepté de vous offrir un animal de compagnie ! Voilà donc les chats et les chiens qui font leur entrée dans votre fort !
Cette mini-extension pour Fort propose deux modules que vous pouvez ajouter séparément ou conjointement à vos parties du jeu de base. Le premier – les chats – vont très logiquement faire entrer des chats dans vos parties. Et comme chacun sait, les chats sont très indépendants et ils se déplaceront de fort en fort en fonction de ce qui les y attirent. Tant qu’un chat est à proximité de votre fort, vous pouvez bénéficier de sa capacité spéciale.
Les chiens sont en revanche des compagnons bien plus loyaux. Et ils auront donc tendance à rester auprès de vous, bien confortablement installés dans leur niche, et en tout cas tant que vous vous montrerez capable de répondre à leurs besoins. Sinon, à l’instar de vos copains négligés, ils iront errer dans le jardin, à la merci d’un adversaire qui leur ferait les yeux doux…

Notre avis
Fort est un jeu au thème très accrocheur. D’emblée, il donne envie de s’y plonger et la direction artistique (très « Rootienne ») n’y est d’ailleurs pas étrangère. Au tout début, reconnaissons que l’abondance des pictogrammes donne presque le tournis et nécessite l’un ou l’autre aller-retours dans le glossaire. Mais au final, bien que nombreux, ceux-ci sont assez clairs et il ne faut que quelques tours pour que le jeu devienne parfaitement fluide. En ce qui concerne la mécanique, celle-ci a été bien pensée. Le jeu demeure accessible mais il a aussi ce petit truc en plus d’originalité qui lui permet de se démarquer.
Mais il est l’heure de vous laisser. Gribouille et L’Asticot sont au pied de l’échelle de corde et nous venons justement de finir leurs bracelets d’amitié…
Fort, un jeu de Grant Rodiek, illustré par Kyle Ferrin et édité en français par Matagot.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 45 minutes