Avec sa dernière sortie, Gigamic vous fait échouer sur une île déserte. Il vous faudra (un peu) coopérer et (beaucoup) filouter pour espérer en réchapper. Vous avez toujours voulu savoir ce que ça faisait d’appartenir à la Team Judas ou à la team Ganelon ? Alors, ce jeu est fait pour vous. Bienvenue dans Galérapagos.
Une plage de sable blanc, un soleil radieux, le cadre serait idyllique si l’on exceptait l’épave de votre bateau qui gît à quelques encablures et les affreux nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon. Ah, et aussi que l’île sur laquelle vous avez échoué semble désespérément déserte. Bref, réflexion faite, il serait peut-être temps de penser à quitter ce maudit caillou avant que l’ouragan ne vous balaie. Heureusement, vous et vos compagnons d’infortune êtes dans la même galère et vous pourrez sans aucun doute compter sur l’aide de chacun. Quoique…
Le principe de Galérapagos n’aurait pas pu être plus simple. Vous avez entre 7 à 12 jours (soit autant de tours de jeu) pour quitter l’île à bord du radeau que vous aurez construit. A l’issue de ce délai, la tempête frappera durement votre refuge, effaçant toute trace de votre passage sur terre. D’ici là, il vous faudra donc récolter de l’eau, des vivres et du bois pour le radeau. C’est aussi simple que ça.
Un Koh-Lanta avec un revolver à la place du collier d’immunité
A son tour, chaque joueur pourra choisir entre les quatre actions disponibles. Il pourra soit récolter de l’eau douce (pour autant qu’il ait plu), soit s’aventurer dans la forêt pour aller chercher du bois pour le radeau (mais attention aux morsures des serpents qui y rôdent), soit pêcher pour augmenter les rations de nourriture disponibles, soit fouiller l’épave du bateau à la recherche d’objets qui pourraient s’avérer tout à fait (in)utiles. Une subtilité qui a toute son importance : l’eau, le bois et la nourriture seront mis en commun alors que vous pourrez choisir de conserver pour vous ce que vous aurez trouvé dans les cales du bateau. Déjà, la sournoiserie pointe le sommet de son iceberg.
Galérapagos est donc un jeu coopératif car pour espérer survivre, les naufragés devront se serrer les coudes et s’entraider. Enfin ça, c’est tant qu’il y a manger et à boire pour tout le monde évidemment car si à la fin du jour, les rations de vivres ou d’eau viennent à manquer, il faudra bien sacrifier quelqu’un. Un vote intervient et voilà que, par malheur, vos ingrats compagnons vous ont condamné à mourir le ventre vide (ou la gorge sèche). Mais attendez, ne serait-ce pas le moment opportun pour utiliser sur quelqu’un le revolver glané dans l’épave ? Après tout, si sa bouche n’est plus à nourrir, cela pourrait bien sauver la vôtre…
En termes de matos, on peut dire que Gigamic a bien fait les choses. Le jeu est joliment illustré et agrémenté de matériel de qualité et en lien avec le thème (boules en bois, sac en toile de jute, etc.). Les cartes disponibles dans l’épave sont nombreuses, variées et toujours rehaussées d’une petite touche d’humour qui colle parfaitement à l’esprit du jeu. La prise en main est rapide, les règles simples et les tours de jeu s’enchainent à un bon rythme. Bref, aucune fausse note de ce côté-là non plus.
Si vous ne craignez pas de faire éclater la paix des ménages ou de distendre les liens d’amitiés que vous avez péniblement noués, Galérapagos est un jeu qui s’intégrera à la perfection dans vos soirées ludiques. Soyez malins, soyez coopérants mais surtout soyez sournois car un poignard dans le dos et un pied sur le radeau, vos derniers mots pourraient bien être « tu quoque amici mi ? ».
Galérapagos, un jeu de chez Gigamic
Nombre de joueurs : de 3 à 12
Âge : à partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 20 minutes