Ces derniers mois, la rédaction a été soufflée par de nombreux numéros de GQ. Que ce soit par la qualité de leurs articles – toujours d’actualité -, ou par l’originalité, voire la fantaisie, desdits papiers. Une originalité qui n’est pas vraiment au rendez-vous dans le numéro du mois de mai du magazine masculin le mieux côté du moment. Pas de véritable dossier, pas d’enquête. Rien de vraiment affriolant.
La douzaine de pages consacrées à Tony Parker et à la NBA fait office d’exception. Tony Parker qui est enfin devenu le sportif préféré des Français, onze ans après son premier titre en NBA. GQ s’est déplacé jusqu’au Texas pour rencontrer cette véritable star. Le portrait qui en ressort est vraiment sympa à lire. On en apprend pas mal sur sa carrière et sur sa vie professionnelle, puisque le sujet est axé essentiellement autour du basket. Un sujet plus général sur la NBA suit, où GQ met en avant le style des basketteurs y performant. Fini les baggy, place aux costumes chics et décontractés. James Harden dit « La Barbe », Stephen Curry dit « Splash Brother », ou Joachim Noah appelé « Jooks » aux States, sont pris en exemple.
Le « dossier » du mois porte sur la vie data. Outre l’intérêt limité du sujet, difficile de parler de dossier pour un sujet qui ne fait que sept pages. Les auteurs tentent de comprendre pourquoi les objets connectés qui servent à mesurer nos performances sont tellement à la mode. Avant, seuls les geeks et les sportifs de haut-niveau s’en servaient. Désormais, énormément de monde transforme sa vie en bilan statistique, en trackant son poids, ses foulées, voire même ses performances sexuelles. Déconcertant.
Sujet assez intéressant, un entretien assez court avec Mathieu Pigasse, directeur général délégué de la banque Lazard en France et vice-président de Lazard en Europe, ainsi que propriétaire et président du magazine Les Inrockuptibles, et actionnaire du journal Le Monde et du Huffington Post. Régulièrement sous le feu des projos avec ses nombreux livres, il présente ici son dernier ouvrage, Eloge de l’anormalité. Si le bouquin lui-même n’est pas très passionnant – je n’ai pas réussi à le finir -, certains constats que l’auteur y pose sont tout à fait cohérents. On citera rapidement le besoin d’innovation et de modernité en politique ou encore l’incompétence de nos hommes de pouvoir (auxquels nous donnons autorité en votant, serais-je tenté d’ajouter). Notre « banquier punk » illustre ses propos en prenant l’exemple de Barack Obama, apprécié de tous sur cette planète, mais qui est simplement l’incarnation de notre société spectacle. « Il y a une attente de changement immense, objectivement entretenue par une gestion habile de l’image, pour un bilan d’une déception totale. » Tout simplement.