« Le livre que Dracula a vampirisé ! », voilà ce qui figure en sous-titre de L’Etranger des Carpathes de Karl von Wachsmann, un récit que je ne connaissais pas du tout jusqu’alors et qui est pourtant à l’origine, vraisemblablement, de l’un des mythes les plus connus à ce jour dans le monde. L’intrigue s’ouvre dans une forêt sauvage secouée par des vents terribles, alors qu’un convoi de nobles voyageurs est poursuivi par une meute de loups visiblement affamés. En fuyant, ils arrivent au château de Klatka, où un homme étrange leur porte secours. Peu de temps après, la jeune Fraziska commence à souffrir d’un mal étrange qu’aucun médecin ne parvient à guérir.
Face à cette quatrième de couverture aguicheuse, on repère très vite les similitudes avec l’histoire de Dracula. Lui aussi vit dans un château et possède des moeurs étrange, comme le fait qu’il dorme dans un cercueil durant la journée. De même, il possède une force surhumaine et peut contrôler les loups. Au total, ce sont une dizaine de points essentiels de ce court récit (64 pages seulement) qui font le lien avec le célèbre personnage de Bram Stoker, rien que ça.
C’est en voulant rédiger La Petite Encyclopédie des Vampires que les auteurs ont découvert des traces de ce texte, dont seule une traduction anglaise « The Mysterious Stranger » était connue jusqu’alors. Après de longues recherches, ils sont finalement parvenus à mettre la main sur l’écrit original signé de la main de l’allemand Karl von Wachsmann, en 1844 ! Soit une demi-décennie avant l’écriture de Dracula, rien que ça !
L’Etranger des Carpathes est ainsi un texte fondateur pour le mythe des vampires que tout amateur se doit de lire. Proposé à un peu plus de cinq euros un peu partout sur le net, il se lit assez facilement même si le langage utilisé est assez « ancien ». N’hésitez pas à l’acheter, c’est la première fois qu’il est traduit en français et directement en format Poche, alors il faut encourager ce genre d’initiatives !
