Depuis maintenant un peu plus de dix ans, les studios Marvel ont été rachetés par la Walt Disney Company. Si cet investissement majeur a de facto rangé les Spiderman, Thor et autre Captain America dans la catégorie des héros Disney au même titre que les Donald, Aladin ou les sept nains, il a aussi mis sur un pied d’égalité Thanos et le Capitaine Crochet ou Ultron et Ursula… Du coup, le succès du jeu Disney Villainous (et de ses extensions) a logiquement conduit à un Marvel Villainous…
Pour nous, ça sonnait comme une évidence, si nous avions pris un cruel et odieux plaisir à incarner les méchants issus de l’univers Disney, nous allions en prendre au moins tout autant à mener à bien (ou plutôt à mal) les infâmes desseins des méchants Marvel ! C’est donc avec fébrilité et malveillance que nous sommes partis à la découverte de Marvel Villainous. L’univers n’avait qu’à bien se tenir et les Avengers commencer à trembler, l’heure des super-vilains était enfin arrivée !
Le vrai Roi du Wakanda, la légitime héritière du trône d’Odin et bien sûr, l’empereur du néant !
Ce Marvel Villainous est donc un jeu complètement indépendant de son grand frère Disney Villainous. Bien sûr, il en partage la majorité des mécaniques mais il s’agit bien d’un stand-alone proposant de nouveaux vilains, un nouvel univers et de nouvelles façons de jouer.
Toujours parfaitement asymétrique, le jeu proposera aux joueurs d’incarner Héla, TaskMaster, Ultron, Killmonger et, bien évidemment, le plus mauve-ais d’entre tous : Thanos ! Comme dans le Villainous classique, chaque méchant aura son objectif propre et son deck de vilain grâce auquel il tentera d’accomplir avant les autres ses funestes machinations. Par exemple, en bonne déesse de la mort, Héla cherchera à collecter des marqueurs d’âme au cœur même de la salle des trésors d’Odin. Quant à lui, Killmonger devra compléter sa vendetta en défiant Black Panther et en prenant le contrôle des mines du Wakanda. Et quant à Thanos, toujours avide de compléter sa moufle de l’enfer son gant de l’infini, il n’aura de repos avant d’avoir collecté les six Pierres d’Infinité.
Pour cela, chaque méchant disposera d’un plateau personnel représentant quatre lieux iconiques de son histoire et s’y baladera en y déployant ses alliés, en y augmentant son pouvoir ou encore en tentant d’embêter ses petits co-méchants.
Mais alors, le même mais en marvelisé ?
Eh bien non, pas tout à fait. Bien sûr, et comme nous l’avons dit, Marvel Villainous reprend l’essence même de Disney Villainous, ce qui est une bonne nouvelle tant le jeu original s’était révélé agréable. Cela dit, il y a quelques différences notables (mais pas majeures) qui confèrent quand même à cet opus un petit goût de renouveau.
Déjà, exit les paquets fatalités propres à chaque joueur. Ici, les petits ennuis que rencontreront les super-vilains seront issus d’une pioche commune. Et autre nouveauté, cette pioche de fatalités comprendra des crises auxquelles les joueurs devront faire face. Celles-ci pourront être communes (comme le rassemblement des Avengers) ou ciblées, c’est-à-dire ne visant qu’un des méchants en jeu (un sacrifice nécessaire pour Thanos, l’invasion de l’entreprise Stark pour Ultron, etc.). Pour être vaincues, ces crises nécessiteront que les joueurs y sacrifient des alliés précieux. De quoi les ralentir dans leur avancée vers la domination du monde (ou sa destruction, c’est selon les goûts).
Enfin, autre petite nouveauté, l’apparition des compétences. Au fur et à mesure de l’avancée dans la partie, les méchants que vous êtes gagneront des cartes compétences qui produiront leurs effets bénéfiques tout au long du jeu. Une sorte d’upgrade pour méchant que l’on accueille avec un rire sardonique (ce n’est pas dans les règles mais ça participe à l’ambiance).
Plutôt Disney ou plutôt Marvel ?
Pour être franc, il nous est difficile de trancher. Bien évidemment, les deux jeux se ressemblent très fort dans leur déroulé et le principal atout de ce Marvel Villainous est de renouveler l’expérience et de nous proposer de découvrir de nouveaux et cruels univers. Pour les nouveautés apportées à la mécanique, chacun jugera. Nous avons apprécié la survenance impromptue des crises qui mettent les joueurs face à un défi commun et qui viennent contrecarrer leurs plans machiavéliques mais parfois, les pioches fatalités propres à chaque joueur nous ont manqué. Celles-ci avaient l’avantage de nous plonger de façon plus immersive dans le dessin-animé duquel nous devenions le protagoniste. Néanmoins, il est aussi vrai que les longs-métrages animés Disney permettent beaucoup moins de transversalité que l’univers Marvel et qu’il aurait sans doute été un peu dommage que celle-ci ne soit pas exploitée dans le Villainous Marvel.
En conclusion, comme ses précurseurs les Disney Villainous, ce Marvel Villainous vaut assurément le détour. Il offre une expérience ludique asymétrique prenant place dans un univers que chacun adore. Très clairement, le frisson de combattre les Avengers en endossant le rôle de leurs ennemis séculaires nous a fait passer de belles (et très disputées) soirées !
Marvel Villainous, un jeu de Propsero Hall, édité par Ravensburger.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 minutes