Il y a quelques années, Awaken Realms nous avait plongés dans un cauchemar aussi génial que sans issue. Il était constitué d’un vaisseau spatial, d’intrus belliqueux, de fausses amitiés et de vraies trahisons. Bonne nouvelle : survivre au Nemesis n’était que le début…
Et dire que vous pensiez le cauchemar terminé… Après avoir survécu à la tragédie du Nemesis, une vague de soulagement vous avait submergée mais bien sûr, c’était avant de vous retrouver enfermée dans les sous-sols de cette base martienne avec pour seuls voisins de cellule quelques-unes des créatures qui avaient décimé votre équipage. Il ne vous fallut pas longtemps pour comprendre qu’aux yeux de la compagnie, vous n’étiez désormais guère plus qu’un sujet d’expérience. Alors, avec la même rage de vaincre que celle qui vous avait permis de survivre à bord de votre vaisseau, vous vous êtes mise à échafauder des plans d’évasion. Mais les créatures furent une nouvelle fois plus rapides que vous. Ce sont elles qui parvinrent à se libérer les premières et à en croire les cris de terreur et de douleur qui courent le long des couloirs, le personnel du centre de recherche n’était pas préparé à cette éventualité. Mais qu’à cela ne tienne, vous leur avez survécu une fois et vous pouvez donc recommencer…
Mais qu’elle est belle cette laide créature !
Avant d’être un excellent jeu, Nemesis Lockdown est – à l’image de son prédécesseur – un jeu qui en jette ! Une nouvelle fois, Awaken Realms (et Funforge pour la version française) propose une énorme boîte foisonnante de matériel. Dans celle-ci, une base martienne dotée de nombreuses salles secrètes, des brouettes de tokens, des dizaines et des dizaines de cartes, des survivants (aka des morts en sursis), des créatures et puis bien sûr – Awaken Realms oblige – de sublimes figurines pour représenter tout ce petit monde.
C’est bien simple, en découvrant le matériel, on comprend immédiatement que l’univers du jeu sera riche et ce sentiment est presque immédiatement confirmé par le livret de règles qui prend la peine d’installer l’ambiance du jeu au travers d’une longue (et très bien rédigée) introduction. La première chose qui saute aux yeux est donc la qualité et la quantité du matériel. La seconde sera une créature aussi dangereuse qu’agressive…
Pourquoi il n’y a plus de lumière ? Et c’est quoi ce bruit étrange ?
Entrons maintenant dans la peau des personnages (c’est ce que les bestioles vont d’ailleurs essayer de faire pendant toute la partie mais en ce qui les concerne, ce sera au sens très littéral). Vous pourrez choisir d’incarner un survivant du Nemesis (comprenez du premier jeu) ou un membre du personnel de la base (parmi lesquels un hacker ou encore le concierge). Ceux-ci débuteront la partie avec leur propre deck de cartes Action, ce qui veut dire que là où la xénobiologiste pourra utiliser des phéromones ou vivisecter un intrus, la sentinelle pourra par exemple assommer un comparse ou déclarer une quarantaine. Mais les différences entre les personnages ne s’arrêtent pas là puisque bien entendu, chacun d’eux recevra deux objectifs (pour n’en conserver au final qu’un seul). Certains seront louables – envoyer un signal de détresse, détruire le nid – et d’autres un peu moins – être le seul survivant, s’enfuir avec un œuf, éliminer tel ou tel personnage.
Vous l’avez compris, Nemesis Lockdown est ce que l’on appelle un jeu semi-coopératif (mais que les joueurs appellent entre eux un jeu où tous les coups sont permis, surtout s’ils sont bas). Cela dit, atteindre son objectif ne suffira pas à vous assurer la victoire, il faudra aussi vous échapper de la base (ou à tout le moins vous y mettre à l’abri). Et croyez-nous, ce sera plus facile à dire qu’à faire. Déjà, la base n’est plus en très bon état et son système électrique est défaillant. Il ne sera donc pas rare de vous retrouver plongés dans l’obscurité. Ensuite, elle est évidemment infestée de créatures ne se souciant que de leur appétit. Enfin, elle est plus ou moins bien isolée, ce qui veut dire que l’on n’accède pas si facilement au bunker extérieur ou aux nacelles du système automatique de fret… Ah oui, on oubliait, une séquence d’autodestruction de la base peut être lancée… On vous laisse imaginer le cocktail de tous ces éléments réunis. Il est explosif (toujours au sens littéral).
La science vaincra les ténèbres (ou pas…)
Dans Nemesis Lockdown, les joueurs vont donc jouer des cartes Action pour explorer la base, augmenter leurs connaissances sur les créatures qui rôdent, tenter de rafistoler les différents systèmes défaillants, bricoler des objets qui pourraient s’avérer utiles, tenter d’éviter les rencontres malheureuses (ils n’y parviendront pas) et bien sûr essayer de rester en vie tout en ayant atteint leur objectif.
Ne ménageons pas le suspense, tout cela fonctionne à merveille. La tension qui se dégage du jeu est bien présente. On hésite toujours à se faufiler dans un couloir, on regarde avec appréhension les conduits d’aération d’où pourraient surgir des bêbêtes et on ne parvient jamais à se départir de la suspicion ambiante au regard des objectifs des autres joueurs (« eh mais attends, pourquoi tu me laisses tout seul dans le noir ? »).
Bref, très prenant, Nemesis Lockdown s’avère aussi très stratégique. Il faut gérer son objectif sans toutefois perdre de vue qu’il faudra aussi s’enfuir. Cela amènera régulièrement à attirer des intrus vers vos copains, à essayer d’en confiner d’autres mais aussi à tenter de déduire le protocole de contingence mis en place par la compagnie et qui pourrait bien tout faire basculer !
Que la fête le cauchemar continue !
Vous l’avez compris, nous avons beaucoup apprécié nos parties de Nemesis Lockdown (et toutes les trahisons que nous y avons fomentées). Et la bonne nouvelle est que les équipes d’Awaken Realms – et en premier lieu Adam Kwapinski, le créateur du jeu – ont choisi de ne pas s’arrêter là. Un troisième (et dernier) volet de la saga Nemesis est en effet en cours de financement participatif. Les joueurs y incarneront cette fois des marines surentraînés qui sont sur le point de lancer l’assaut contre la horde alien !
Nemesis Lockdown, un jeu d’Adam Kwapinski, illustré par Jakub Dzikowski, Michael Peitsch, Piotr Foksowicz, Patryk Jędraszek, Piotr Orleański et Ewa Labak, édité par Awaken Realms (pour la version originale) et par Funforge (pour la version française) et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 1 à 5
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 2 à 3 heures
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