Un auteur ici au mieux de sa forme pour un polar très dense.
Pas de préliminaire, pas d’exposition ni de présentation des acteurs, mieux vaut déjà connaître John Rebus et le contexte.
Dès les premières pages, nous voici plongés au cœur de plusieurs intrigues policières et même de plusieurs enquêtes qui vont s’entrecroiser pour notre plus grand plaisir. Rankin ne prend pas son lecteur pour un demeuré et le laisse faire son chemin au milieu de tout cela.
Les bœufs-carottes entreprennent de déterrer une vieille histoire, du temps où Rebus était encore un tout jeune inspecteur, en équipe avec ses aînés du commissariat de Summerhall, pas très regardants sur les méthodes pour envoyer les voyous en prison.
En ce temps-là messieurs, on aurait permis à un indic’ d’éviter la prison pour meurtre.
« On« , ce sont les Saints de la Bible d’Ombre, la confrérie de Rebus & co pour qui la juste fin excusait des moyens moins nobles.
Pendant que l’Inspection générale inspecte les recoins sombres, John Rebus et sa collègue Siobhan Clarke se dépatouillent avec un imbroglio où se sont fourrés les sales gosses de deux célébrités locales : un homme d’affaires en vue et un politicien ambitieux (on est en pleine campagne pour le référendum d’indépendance).
Flics et voyous, passé et présent, malfrats et politiciens, tout cela s’entremêle dans un polar à haute densité. Heureusement le lecteur n’a qu’à suivre John Rebus et admirer son talent inné pour mener une enquête et faire parler les moins bavards.
John Rebus est le cousin transatlantique de Harry Bosch et comme les précédents, cet épisode baigne dans les thèmes chers à Ian Rankin : polar urbain entre deux âges et entre deux eaux, la Leith et la Clyde, compromissions policières, mafieuses, politiciennes ou affairistes, quelque part entre chien et loup.
Dans l’Écosse de Rankin, la vérité n’est peut-être pas indispensable. Mais la lecture de ses bouquins, assurément.
Pour celles et ceux qui aiment les flics en pré-retraite.