Développé par Petoons Studio et édité par PQube, après une campagne de financement réussie sur Kickstarter en 2020, Curse of the Sea Rats est un métroid-vania prenant place en 1777, à bord d’un navire de la marine royale britannique, longeant la cote irlandaise et transportant une cargaison de prisonniers devant être remis aux autorités londoniennes pour être jugés.
Seulement voila, un de ces prisonniers, la sorcière Flora Burn semble avoir décidé de faire s’abattre sur le navire, son équipage et sa malheureuse cargaison une malédiction impitoyable, transformant tout l’équipage en rats humanoïdes géants…
Kidnappant le fils de l’amiral Blacksmith, en charge du navire, et s’emparant d’une précieuse relique, Flora Burn provoque le naufrage du vaisseau et s’enfuit avec ses sbires sur l’île où le navire vient de s’échouer.
Poussé par le désespoir, et contraint de surveiller les réparations, l’amiral Blacksmith se voit alors contraint de proposer aux quatre prisonniers restants de l’aider à sauver son fils et à arrêter Flora Burn en échange de leur liberté.
Souriez c’est entièrement dessiné à la main !
S’il est un détail qui frappe d’ores et déjà lorsque l’on s’attaque à Curse of the Sea Rats, c’est la qualité de l’ambiance posée par les équipes de Petoons. Les décors, entièrement dessinés à la main sur lequel s’animent les personnages du jeu, alliés comme ennemis, lui donne cet aspect cartoonesque typique des dessins animés de notre enfance, témoignage de l’époque révolue des cartoons animés à la main, image par image. Une petite aura de reviens-y à laquelle on ne saurait trop résister.
Le jeu vous propose donc d’incarner les prisonniers du navire, en solo ou en coop locale à 2 – celle-ci n’étant pas disponible dans la démo que nous avons pu étrenner. Vous aurez ainsi le choix entre le corsaire britannique David Douglas, le lutteur afro-américain Bussa, la chasseuse amérindienne Buffalo Calf et la geisha japonaise Akane Yamakawa.
Tous bénéficient d’un style de jeu légèrement différent s’adaptant à vos préférences ou à la situation : Douglas peut tirer des balles avec son pistolet, Bussa se bat avec ses poings et provoque des ondes de choc au sol, Buffalo possède l’une des seuls attaques basiques à distance du jeu avec ses couteaux de lancer et Akane possède une lance qui lui confère une bonne portée ainsi que des pouvoirs liés à l’eau qui lui permettent de se déplacer agilement sur le terrain.
En battant des ennemis, chacun de vos héros peut se renforcer et acheter des pouvoirs auprès de l’esprit de l’artefact dérobé par Flora Burn, afin de vous permettre de franchir plus aisément les différents tableaux du jeu. Toutefois on en vient parfois à se demander si ce tableau de statistiques, affichables en ouvrant l’inventaire et qui présente l’attaque, la défense et autres caractéristiques rpg-esques de votre personnage, dispose d’un réel intérêt.
En effet, si l’arbre de compétences apporte un vrai plus aux personnages, en augmentant la puissance de leur attaque, leurs chances de coup critique et surtout en débloquant de nouvelles améliorations de leurs compétences respectives, la montée de niveau procurée par les points d’expérience que laisse chaque ennemi vaincu elle nous a laissé un peu de marbre.
Son influence ne se fait ainsi réellement ressentir qu’après avoir grimpé significativement en niveau, tant au niveau des dégâts infligés, que des points de vie du personnages ou des dégâts reçus. La question de l’intérêt de ce coté propre à un jeu d’aventure plus classique se pose donc légitimement puisque l’expérience n’affecte en rien les compétences que vous pourrez débloquer, celles-ci étant achetables via sa propre monnaie (les fameuses runes).
Tema la taille du rat
Quatre boss étaient disponibles dans la version démo du jeu, tous avec leur stratégie bien spécifique et leur difficulté adaptée. En parlant de difficulté il conviendra de remarquer que le level-up des personnages ne se fait pas sans souffrance : les dégâts infligés par les ennemis sont bien réels et peuvent rapidement mettre fin à votre partie, vous obligeant à recommencer à votre dernier point de sauvegarde et à refaire le chemin jusqu’à votre lieu de décès, afin de récupérer une partie de votre argent et de vos runes, laissée sur place un peu à la manière d’un soul-like.
Curse of the Sea Rats fait également montre d’un doublage au petits oignons. Le jeu se déroulant du coté britannique de notre univers, le ressort comique de l’accent irlandais très prononcé ou très snob de certains personnages que l’on devine issus de la capitale londonienne, fait son petit effet au travers d’un casting de personnages varié, tantôt loufoques, tantôt touchants.
Ainsi, si ce mélange de RPG et de metroid-vania reste donc un petit point d’ombre au tableau, Curse of the Sea Rats fait montre de véritables qualités, tant dans sa réalisation que dans sa mécanique de jeu et il nous tarde de pouvoir l’essayer en coop, au travers d’un jeu complet.