Tous les salariés sont appelés au cours de leur carrière, à suivre plusieurs formations. Ces dernières sont systématiquement suivies par une évaluation du salarié dont l’intérêt est parfois confus quand il n’est pas remis en cause.

Conso-mag s’est penché sur la question de la légitimité et du bien fondé de la démarche évaluative en formation.

En effet, pour quelles raisons une organisation s’engage-t-elle sur la voie de l’évaluation d’une action ou d’un dispositif de formation ?

La légitimité et le bien-fondé de l’évaluation posent la question des raisons de l’existence de l’évaluation, de ses enjeux.

Les enjeux économiques associés à la démarche évaluative

Des enjeux économiques de taille tant pour les pouvoirs publics que pour les organisations

Du côté des pouvoirs publics

Des premiers éléments de réponses pourraient être trouvés dans les dispositions législatives, réglementaires dans le domaine de la formation au cours de ces trente dernières années.

En effet, jusque dans les années 1960, l’évaluation était surtout diplômante permettant aux jeunes d’entrer dans la vie active. Les diplômes étaient davantage considérés comme « un pass » pour entrer dans la vie active qu’un cursus formatif permettant d’acquérir les savoirs et savoir-faire nécessaires à l’exercice du métier convoité.

Il était convenu de tous que la véritable formation se ferait «  sur le tas ».

Dans ce contexte, on peut s’interroger quant à la raison pour laquelle la formation et surtout son évaluation, a suscité autant d’intérêt jusqu’à devenir pour certains dont les pouvoirs publics français, une véritable priorité représentant en 2005 plus de 20 milliards d’euros.

Les pouvoirs publics sont intervenus et ont légiféré au cours de ces trente dernières années dans un souci d’employabilité de la population en âge d’être active, c’est à dire la possibilité pour une personne en âge de travailler de trouver un poste et de le conserver.

Les différentes mesures prises dans ce sens foisonnent,  mais l’une des principales est certainement la loi du 16 juillet 1971 qui est venue faire de la participation au financement de la formation une obligation pour les entreprises.

Dans ce sens, ont été créés des dispositifs tels que le CIF, le DIF en 2004, la VAE en 2002, le CPF entré en application au 1 janvier 2015. L’enjeu est bien entendu, pour les pouvoirs publics, de diminuer le nombre de demandeurs d’emploi existants ou qui pourront potentiellement l’être.

En tout état de cause, la mise en place de ces dispositifs représente un coût conséquent puisqu’en 2007 elle atteignait 27 milliards d’euros.

De ce fait, il est évident que les pouvoirs publics attendent un retour sur investissement.

Du côté des organisations

Si bien entendu, les organisations ont pleinement conscience de l’intérêt que présente une formation pour leurs salariés à titre individuel, l’organisation la perçoit davantage comme un investissement financier dont le montant peut s’avérer important.

Dès lors, il paraît évident que l’organisation va chercher à connaître via l’évaluation ,le retour sur investissement de la formation mise en place : la formation a-t-elle permise aux agents d’acquérir de nouvelles compétences, de modifier leurs comportements leur permettant d’être plus productifs et plus compétitifs dans un marché de plus en plus concurrentiel ?

Et le salarié ? Les enjeux de l’évaluation pour le salarié vont bien au delà de ce que l’on pourrait penser au prime abord.

Les enjeux individuels

L’évaluation est pour l’apprenant essentielle mais souvent minimisée.

En effet, elle permet à l’apprenant salarié de valider son expérience, de consolider ses compétences, d’en développer d’autres. Elle lui permet de faire le point sur ses connaissances et savoir-faire, d’améliorer ses compétences, d’apporter les corrections nécessaires à certains comportements renforçant son sentiment d’auto-efficacité, lui-même générateur de nouvelles compétences.

On le voit, si la légitimité et le bien-fondé de la démarche évaluative ne sont donc pas à remettre en question, le concept même de l’évaluation étroitement associé à celui de l’efficacité continue quant à lui, de diviser les praticiens.

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