Après un passage réussi sur la plateforme Kickstarter, le superbe Redwood des éditions Sit Down a débarqué en boutiques. Pour vous, Conso-Mag fait le focus sur un jeu aussi beau qu’original…
Alors qu’une brise matinale agite doucement les feuillages qui vous entourent, vous ajoutez un très léger déclic aux timides pépiements des oiseaux. L’écureuil pris dans votre objectif dresse subitement les oreilles, se détournant une fraction de seconde de la noisette qu’il tient entre les pattes. Tout à coup, il détale, escaladant un vieux chêne et emportant loin de vous son précieux butin. Satisfait, vous vous relevez en vérifiant le cliché que vous venez de prendre. Il est parfait : l’écureuil est plein cadre et entouré de jolies fleurs dont vous ignorez parfaitement le nom. Sans un bruit, vous vous remettez en marche, votre œil aiguisé balayant déjà les alentours à la recherche d’une nouvelle cible. Pourquoi pas ce wapiti qui paresse plus loin, au pied d’un séquoia géant ?
A ton tour, Yann Artus-Bertrand
Dans Redwood, les joueurs vont donc incarner des photographes naturalistes qui vont tenter, au fil des cinq manches de jeu, de réaliser un panorama de photos aussi diversifié que réussi. Le plateau (rond) représente différents environnements naturels et sont constellés d’arbres, de fleurs mais aussi de quelques animaux sauvages.
A chaque tour, les joueurs vont avant tout choisir deux gabarits (comprenez des pièces en plastique de forme et de longueur différentes). Le premier servira à déplacer sa figurine sur le plateau et le second représentera en quelques sortes l’objectif dont vous allez équiper votre appareil puisqu’il correspondra à la zone que vous allez prendre en photo. Le but : capturer sur votre pellicule différents éléments du paysage.
Jusque-là, ça semble facile mais tout le sel du jeu réside dans la capacité des joueurs à faire des estimations plus ou moins justes et à se repérer dans l’espace. En effet, il est interdit de manipuler – ni même de toucher – les gabarits avant de faire votre choix pour le tour. A vous d’avoir l’œil pour ne pas manquer votre objectif !
Paisible et bucolique comme une balade en forêt
Une des forces du jeu est l’ambiance à la fois feutrée et familiale qu’il instaure. Ici, on est loin de la frénésie d’autres jeux. A chaque tour, on prend son temps, on anticipe, on tente de calculer le bon angle et on jubile quand on fait le cliché parfait comme on ronchonne lorsque l’un des éléments visés est un tout petit poil hors-cadre.
Très simple à expliquer et à jouer, Redwood n’en est pas moins tactique car il faudra non seulement bien réfléchir aux éléments que l’on souhaite prendre en photo (pour maximiser ses points de fin de partie) mais aussi penser – pourquoi pas – à gêner un peu ses adversaires en se mettant sur leur chemin ou pire, en « photobombant » leur cliché rêvé (les empêchant ainsi de le prendre).
Un jeu sur la photo…qu’on a envie de prendre en photo !
Si Redwood nous a séduits, c’est avant tout pour deux raisons. La première est son originalité. Tout comme pour son plus célèbre bébé (Colt Express), l’auteur Christophe Raimbault a réussi à créer un jeu qui ne ressemble à aucun autre. Vu la pléthore de sorties mensuelles, c’est assez rare que pour être souligné.
La seconde raison est son esthétique léchée. Redwood n’est pas seulement un beau jeu, il est un jeu superbe. De la qualité des figurines en passant bien sûr et avant tout par les illustrations de la boite, du plateau et des différents jetons, tout flatte l’œil et donne envie de s’y plonger. Cela participe encore plus à l’ambiance bucolique que nous évoquions plus haut.
Into the Wild…
Comme souvent pour les jeux ayant transité par une plateforme de financement participatif, la boîte de base de Redwood n’arrive pas seule sur les étals. Elle est accompagnée d’une extension intitulée Into the Wild et qui vous permettra de tenter de photographier une faune plus riche encore (puma, porc-épic, …) mais aussi de camper sur le plateau et d’utiliser divers moyens de déplacement pour réaliser des clichés encore plus réussis…
En conclusion
Vous l’avez compris, Redwood occupe une place particulière dans notre ludothèque. Déjà parce qu’il ne ressemble à aucun autre des jeux qui s’y trouvent mais aussi parce qu’il offre des moments ludiques familiaux très particuliers, finalement pas si éloignés d’une vraie balade en forêt. Bref, c’est toujours un réel plaisir de le ressortir de l’armoire et de partir en reportage photos sur table !
Redwood, un jeu de Christophe Raimbault, illustré par Edu Valls, édité par Sit Down et distribué en Belgique par Geronimo Games.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 minutes