Dans quelques jours, Matagot mettra aux prises deux camps. D’un côté, la Résistance, déterminée à renverser le gouvernement, et de l’autre, les espions de ce dernier qui ont infiltré l’organisation pour mieux lui nuire. Affûtez vos mensonges, travaillez vos coups en traître, on vous parle de Résistance (plus exactement de sa nouvelle version).
A la lumière faiblarde d’une ampoule et au travers du rideau de fumée de cigarettes qui stagne dans le sous-sol, vous jetez un regard nerveux à la petite assemblée qui a pris place autour de la table. Les visages sont fermés et les regards fébriles. D’une voix mécanique, vous répétez une dernière fois les différentes étapes de votre plan avant de conclure, dans un murmure, par un alea jacta est qui en dit long. La mission est périlleuse et vous avez la certitude qu’elle échouera. Est-ce parce que vous redoutez que des espions à la botte du gouvernement se soient infiltrés parmi les résistants ? Non, Vous le savez parce que c’est vous le traître…

Le mensonge, ce sel de la trahison…
Résistance est un jeu de déduction à rôles cachés dans lequel les joueurs vont incarner, selon la carte qu’ils ont reçue secrètement, un membre de la Résistance ou un espion tentant d’enrayer la rébellion naissante. Au début du jeu, et exactement comme dans le désormais célèbre Loup-Garou, l’ensemble des joueurs va fermer les yeux et les espions vont pouvoir se reconnaître entre eux. Ensuite, que la guerre (psychologique) débute…
Une partie se joue en maximum cinq missions car la Résistance l’emporte dès lors que trois missions ont été couronnées de succès alors que ce sont les espions qui gagnent si trois d’entre elles se sont soldées par un échec. Pour chaque mission, un joueur va endosser le rôle de leader et va devoir choisir un nombre de joueurs déterminés par le jeu pour intégrer l’escouade en charge de la mission. Ensuite, chaque joueur va pouvoir accorder sa confiance (ou non) à l’escouade choisie. Si une majorité d’entre eux a voté la confiance, la mission se déroule et chaque joueur membre de l’escouade va devoir choisir (secrètement) si la mission est réussie ou ratée. On en révèle alors le résultat et on passe à la mission suivante.
Tu quoque mi fili

Avis à tous les menteurs éhontés, à tous les arracheurs de dents, à tous les princes de l’esbrouffe et à tous les vils tartufes, Résistance est fait pour vous. A peine le jeu lancé, c’est une atmosphère chargée en nervosité et en suspicion qui s’installe dans l’air. Les espions vont très vite devoir rivaliser de duperie pour faire gagner leur camp alors que les membres de la Résistance vont se briser les neurones à essayer d’analyser les choix du leader, les votes de confiance et les plaidoyers des uns et des autres en vue de prouver leur innocence. D’ailleurs, c’est justement là que Résistance se distingue de la grande majorité des autres jeux à rôles cachés (re-coucou le Loup-Garou). Ici, une partie ne se joue pas uniquement sur les talents de bonimenteurs des uns et des autres. En effet, les espions devront faire preuve de subtilité quand arrivera le moment d’accorder ou non leur confiance à l’escouade et il pourrait même se révéler judicieux de faire réussir une mission pour se dédouaner de quelques accusations farouchement portées…
En conclusion, Résistance plaira aux joueurs amateurs de bluff et de trahison. Il ne manquera pas d’agrémenter vos soirées d’un climat de méfiance amusée et de les ponctuer par des cris scandalisés de découvrir le traître qui se cachait sous les traits d’un ami. Le petit plus, le jeu prévoit des modules complémentaires pour pimenter encore un peu plus vos paranoïas parties. Le second petit plus : tous les joueurs jouent et pas d’élimination en cours de route. Mais que demander de plus (sinon un peu d’honnêteté) ?
Résistance, un jeu de Don Eskridge (ré)édité par Matagot.
Nombre de joueurs : 5 à 10
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 60 minutes