« Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tord ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n’ai pas de corne, hélas ! Que c’est laid, un front plat. Il m’en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n’aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir un peau dure et cette magnifique couleur d’un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur ! »
Dans sa pièce de théâtre, Rhinocéros, Eugène Ionesco raconte un rendez-vous entre deux amis, pendant lequel apparaissent des rhinocéros parcourant les rues. Et ce n’est que le début pour ces animaux, qui vont devenir de plus en plus nombreux …
L’écriture est agréable à lire, douce, et avec un bon vocabulaire. Les répliques sont directes, elles amènent directement le lecteur où l’auteur veut l’emmener, et on les comprend sans aucun problème.
Les personnages sont réalistes, totalement distincts les uns des autres. Chacun à un point de vue différent sur les événements, qui est presque tout le temps expliqué. Ils sont attachants de par leurs comportements et leurs ignorances sur la situation présente.
L’histoire est intéressante mais un peu banale. On a du mal à comprendre ce que symbolise le rhinocéros. La fin est inattendue, surprenante, mais un peu décevante. Personnellement, j’imaginais autre chose, et ce changement m’a déçue. Mais tout le reste de la pièce est passionnant, chaque page donne envie d’en savoir plus sur les personnages et sur ce qui se passe.