Un fameux livre, une dure histoire. Si vous avez lu mes articles précédents, vous aurez compris que j’aime les livres qui nous font nous évader d’une vie aux milles péripéties. Celui-ci est plutôt l’inverse, la vie de Shuggie Bain est baignée dans la violence et l’amour dur, presque impossible. Je ne me qualifierais pas de critique littéraire “dure” ou “très exigeante”, cependant ce livre-ci a été plus difficile à lire pour moi. Néamoins, il faut souligner la grâce des mots choisis par Douglas Stuart, un auteur à talent.
Shuggie Bain est un enfant que nous voyons grandir à travers ces lignes et clairement pas comme les autres. Il naît en pleine période de règne de Margaret Thacher pendant les années 1980. Années où les mines écossaises se ferment l’une après l’autre et où la plupart de la population dans les alentours de Glasgow perd son job. Agnès Bain, mère de Shuggie, éperdumment amoureuse du typique bad boy, Shug Bain, s’évade de son mariage catholique pour rejoindre son amant avec ses deux enfants, Leek et Catherine. Shuggie naît quelques années après, déjà bien après les nombreuses trahisons de Shug (aussi nommée ‘Big Shug’).
Les trahisons grandissant, l’amour de la boisson d’Agnès grandit aussi. Sa famille, ses enfants, ses amis, la lâchent petit à petit pour se protéger eux-mêmes. Ses deux garçons, Leek et Shuggie sont les deux seuls à rester le plus longtemps et à l’aider au quotidien… Mais c’est dur.
Cette histoire est basée sur Shuggie car ce garçon aime sa maman de tout son coeur d’enfant et fait tout pour l’aider, la protéger. C’est donc très touchant de lire ce livre et une profonde compassion grandit au fil des pages. Cependant, je conseille plutôt de lire ce livre quand vous êtes à la recherche de profondeur et dans l’envie de comprendre l’histoire et les conditions de vies dans les milieux de travailleurs de mines après qu’elles aient toutes fermées (en Europe).
Ce livre a été élu au “Booker Prize 2020” et a été finaliste au National Book Award et Kirkus Prize. Il a été publié dans 37 pays et est extrémement bien écrit. L’auteur, Douglas Stuart arrive si bien a décrire ces paysages et évènements, lui-même enfant de la classe ouvrière, né en 1976 à Sighthill à Glasgow. Glasgow a bien changé depuis et renaît de ces cendres mais certains quartiers témoignent encore de la dureté de ces années si proches. Amateurs d’histoire et d’Ecosse, je vous conseille vivement ce livre.
Bonne lecture !