Depuis un certain temps, les jeux d’escarmouche (qui a dit « de foutage sur la tronche » ?) ont le vent en poupe dans l’univers des jeux de société. Ces derniers mois ont ainsi vu plusieurs jeux issus de cette catégorie fleurir sur les étals mais tous ceux-là n’auraient-ils pas finalement trouvé leur maître ? Après des brouettes d’âpres bagarres au sein de l’arène de Super Fantasy Brawl, nous ne sommes pas loin de le penser…
Mais d’abord un peu d’histoire… Il n’y a pas si longtemps, le Royaume de Fabulosa était encore un monde déchiré par la guerre. Puis la magie fut découverte et les incessantes querelles prirent fin. Grâce à elle, le moindre désir des habitants de Fabulosa pouvait être instantanément comblé. Vint donc la paix, l’opulence, l’oisiveté et… l’ennui ! La magie ayant résolu tous les problèmes que pouvaient rencontrer les Fabulosiens, la vie devint aussi rébarbative que l’attente sur un quai de gare. Aussi, lors de la XIXème convention annuelle des Grands Mages, la question de l’ennui mortel qui gangrénait le Royaume fut mise sur la table et, au détour d’une querelle a priori anodine sur le plus grand guerrier de tous les temps, une idée germa dans l’esprit d’Esmae le Devin Stellaire : pourquoi ne pas régler cette question en voyageant dans le temps pour faire s’affronter les meilleurs combattants ? Le Super Brawl était né. Depuis, les mages se démènent pour assembler des équipes de guerriers venus d’époques et d’univers différents afin de les faire s’affronter dans des arènes. Sus à l’ennui, vive la bagarre !
Let’s get ready to rumble !
Dans Super Fantasy Brawl, chaque jouer va donc incarner un vieux mage en quête de gloire et de célébrité. Pour cela, il devra sélectionner trois guerriers et bien sûr, les conduire à la victoire face aux trois combattants adverses. Comment ? Eh bien par la ruse et par la force évidemment (ah, et en collectant cinq trophées aussi) !
Concrètement, le plateau de jeu représente une arène fermée (et piégée) dans laquelle les combattants vont s’affronter. Chacun d’eux vient avec son deck de cartes et le joueur qui les commande va donc mélanger ceux de ses champions et devra s’en servir pour effectuer ses moves et ses attaques. Grâce aux essences destructrices, créatrices et manipulatrices de leur magie, les mages activeront différentes cartes dans le but avoué d’infliger des dégâts à leur adversaire et de se positionner stratégiquement dans l’arène (tout en apportant soin et protection à leurs combattants alliés). Le petit gros kif : pousser ou attirer un adversaire dans un piège. Gniark Gniark.
Et c’est tout ? Presque. Il reste un point essentiel à aborder : la victoire. Traditionnellement, elle revient à la première équipe ayant réussi à cumuler cinq trophées. Ceux-ci se gagnent en mettant des adversaires KO mais aussi en remplissant différents défis (occuper la zone déploiement ennemie, être adjacent à une des statues, disposer de champions expérimentés, etc.). Du coup, n’oubliez pas, frapper, c’est bien mais réfléchir, c’est mieux (sans même parler de réfléchir en frappant).
C’est la taca-taca-tique du guerrier
Attention, Super Fantasy Brawl n’est pas qu’un jeu brutal où chacun dérouille l’adversaire sans compter ses coups. Bon ok, il est un peu ça quand même mais définitivement pas « que » ça. Il est aussi très subtil. Déjà, il propose aux joueurs de constituer leur équipe via un système classique de draft des champions. Là, il s’agira de veiller à la compatibilité des membres de sa team. Certains seront plus résistants et bourrins tandis que d’autres seront de fins tireurs à distance et que d’autres encore se révèleront précieux en soutien des deux premiers. Ne négligez pas vos choix, la clef de la victoire peut très bien se cacher dans l’équilibrage de son équipe.
Ensuite, lors de son tour, chaque joueur pourra effectuer des actions (dans la limite de sa magie) mais il devra les sélectionner avec soin. C’est tout l’intérêt d’avoir trois guerriers au lieu d’un seul dans l’arène. L’union fait la force et une stratégie commune pourrait donc s’avérer bien plus efficace que quelques coups d’éclat individuels. Enfin, le système de trophées à remporter par l’intermédiaire des défis sort un peu Super Fantasy Brawl du carcan du combat pur et dur jusqu’au dernier sang. Il est très possible (et même très fréquent) que le vainqueur du combat ne soit finalement pas celui qui a infligé le plus de dégâts à son adversaire mais bien celui qui a su tirer parti des objectifs proposés. D’ailleurs, ces défis n’étant marqués qu’au début du tour d’un joueur, son adversaire aura toujours et quoi qu’il arrive au moins un tour pour tenter de l’empêcher de s’en emparer. Plus tactique qu’il n’y paraît, n’est-ce pas ?
Matériel, extensions, accessoires, … on vous dit tout !
La boîte de base de Super Fantasy Brawl contient six combattants allant de Tsu Xiao, la Griffe de Jade, à Deryn, la chasseresse du Bois d’Orient, en passant par Gold’arr, le Fléau des Nombreuses Mers. Chacun est représenté par une figurine très finement détaillée, ce qui donne au jeu un aspect visuel pour le moins séduisant. Mais six combattants pour des escarmouches en trois contre trois, c’est un peu court, non ? Alors non parce que la constitution des équipes laisse malgré tout un bel éventail de possibilités et puis, selon votre façon de jouer et les défis disponibles en jeu, vos parties risquent de ne pas se ressembler.
Cela dit, plus on est de fous, plus on rit et plus on est de combattants, plus les combats sont variés et épiques. Les équipes de Mythic Games l’ont bien compris puisqu’à côté de cette boîte de base, elles proposent pas moins de six extensions contenant chacune trois nouveaux personnages (et donc trois nouvelles superbes figurines). En tout, ça fait 24 combattants aux talents très différents ! Un nombre énorme qui, pour peu que vous vous munissiez de l’ensemble des extensions (et on vous encourage à le faire), vous garantira une rejouabilité extrême !
Mais ce n’est pas tout. Pour sublimer encore un peu plus votre jeu, différents accessoires sont disponibles parmi lesquels des tokens en plastique pour remplacer les jetons de magie, des coupes pour symboliser les points de victoire, un tapis en néoprène qui fait office d’arène et trois imposantes figurines de statue qui prennent place au centre de celui-ci. Disons-le clairement, ce matériel supplémentaire additionné à la grande qualité des nombreuses figurines font de Super Fantasy Brawl un des jeux les plus élégants de notre ludothèque (et il y avait de la concurrence, faites-nous confiance).
En conclusion
Super Fantasy Brawl est un jeu de combat aussi superbe qu’addictif. En plus d’être très accessible, il est fun, nerveux et délicieusement tactique . D’ailleurs, en parlant de stratégies, celles mises en place lors des intenses échauffourées qui constituent le cœur du jeu sont particulièrement variées, et ce encore plus dès lors qu’on multiplie le nombre de combattants disponibles (chacun disposant de talents particuliers, rappelons-le). Bref, un jeu très beau et très fun grâce auquel on enchaîne les parties, toujours avides de combiner de nouveaux combattants. Du pain et des jeux ? Non, du pain et CE jeu !
Super Fantasy Brawl, un jeu de Jochen Eisenhuth, illustré par Bayard Wu, Stéphane Gantiez, Johannes Helgeson et Irek Zielinski et édité par Mythic Games.
Nombre de joueurs : 2 ou 4
Âge : dès 14 ans (mais en réalité jouable bien avant ça)
Durée moyenne d’une partie : 30 à 40 minutes
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