Il y a quelques années déjà, le studio Supermassive Games s’était offert un nom sur la scène vidéo-ludique avec son très réussi Until Dawn. Sept années plus tard (eh oui, déjà), le voilà qui récidive avec un nouveau jeu d’horreur narratif. Dans The Quarry, le camp de vacances perdu au milieu des bois remplace le chalet isolé dans la montagne mais le rendez-vous avec tout ce que l’univers horrifique a à offrir est toujours au rendez-vous…
Une route sombre, deux adolescents qui semblent perdus et une immense et angoissante forêt toute prête à les dévorer. Dès les premières minutes, The Quarry plonge le joueur dans l’ambiance lugubre et oppressante qui ne le quittera plus tout au long des dix chapitres que compte le jeu. Et pourtant, tout aurait pu si bien se passer…
Nous sommes à la fin de l’été et c’est avec un certain soulagement que les moniteurs de la colo voient le bus rempli d’enfants s’éloigner sur la route sinueuse qui les emmènera loin de Hackett’s Quarry. Leur job d’été est désormais terminé et il est l’heure pour eux de se dire au-revoir et de regagner leur petit chez eux. A moins que… A moins que l’un d’entre eux ait la bonne (hum hum) idée de s’offrir un dernier feu de camp, une dernière soirée pour clore cette parenthèse estivale. Sans se douter que ce dernier feu de camp pourrait bien être leur dernier feu de camp…
C’est l’effet papillon, petites actions, grandes conséquences !
The Quarry est donc une expérience narrative se situant quelque part entre le jeu-vidéo et le cinéma. D’ailleurs, il est porté par un joli casting (David Arquette, Lance Henriksen ou encore Skyler Gisondo) et il est même possible de le jouer en mode film, c’est-à-dire en délaissant la manette et en profitant simplement du spectacle. Sur le principe, vous l’aurez compris, The Quarry n’est pas très différent d’Until Dawn (ce qui est une excellente chose tant nous avions apprécié ce jeu). Dans celui-ci, et comme c’était le cas auparavant, le joueur prendra tour à tour le contrôle des différents protagonistes et sera soumis à des choix parfois difficiles. Dans la peau d’Abigail, la monitrice un peu timide mais courageuse, de Dylan, le boute-en-train sarcastique ou encore d’Emma, l’influenceuse hédoniste (on caricature à peine), vous explorerez les recoins toujours plus flippants de Hackett’s Quarry, vous aurez des conversations avec les autres personnages et vous devrez prendre des décisions (que vous ne manquerez sans doute pas de regretter).
En effet, tant dans vos conversations que dans vos actes, votre partie sera rythmée par vos choix. Certains paraîtront anodins tandis que d’autres vous sembleront cruciaux mais chacun d’eux pourrait avoir des répercussions tragiques sur votre destin ou sur celui de vos amis…
Kumba(ba)ya(ga)
Même s’il est intrinsèquement réussi, The Quarry n’est pas exempt de quelques petits défauts. On notera par exemple un démarrage un peu poussif, un doublage en français inégal et perfectible mais aussi quelques bugs qui sortent un peu le joueur de sa partie (à tout le moins dans la version PS4 du jeu). Il faut aussi souligner quelques réactions ou comportements dans le chef des personnages qui ne manqueront de faire se soulever un sourcil circonspect chez le joueur attentif (« mais qui répondrait/agirait comme ça ? »). Quant au scénario, il est assez bien ficelé mais demeure un peu évident et aurait sans doute mérité d’être approfondi sur certains points. Bref, rien de totalement rédhibitoire ni qui puisse annihiler le plaisir du jeu mais il fallait quand même le signaler, surtout si on met ces quelques défauts en rapport avec une durée de jeu assez courte (8 à 10 heures pour boucler le tout).
Maintenant que ces points négatifs sont évacués, ne boudons pas notre plaisir terreur, oui, The Quarry fait le job. Sur certaines séquences, les décors sont très réussis et l’atmosphère pesante et angoissante d’un bon film d’horreur parvient à happer le spectateur-joueur (car au final, on regarde autant qu’on joue). On quitte d’ailleurs un peu l’univers du slasher qui avait tant plu dans Until Dawn au profit d’un mélange des genres plus audacieux mêlant bois hantés, créatures cauchemardesques et famille locale un poil chelou (vous savez, de celles qui de prime abord semblent mettre un point d’honneur à perpétuer fièrement une longue tradition de consanguinité). Sincèrement, l’ensemble fonctionne et assez bien. On se promène dans la forêt sans bien savoir quel danger peut se cacher derrière un pin séculaire comme on arpente des chalets en bois en redoutant les nombreuses diableries susceptibles de surgir de derrière l’une ou l’autre porte…
En conclusion
Au final, nous ressortons de The Quarry avec un sentiment mitigé. Oui, le jeu nous a plu mais nous ne parvenons pas à nous défaire de l’impression qu’il aurait pu (dû ?) être meilleur. C’est peut-être en raison du souvenir chéri mais angoissé que nous avait laissé Until Dawn mais on espérait un peu plus de cette nouvelle itération signée Supermassive Games. Le jeu est pétri de bonnes idées (même si elles ne sont pas entièrement neuves) mais peine parfois à transformer l’essai. Un simple exemple ? La bande originale qui est géniale au début et à la fin du jeu mais très oubliable entre les deux. Bref, un bon jeu mais dont on espérait un petit peu plus.
Sur ce, on vous laisse vous forger votre propre opinion et de notre côté, nous retournons au camp. Il nous reste quelques marshmallows adolescents à faire griller…
The Quarry, un jeu développé par Supermassive Games, édité par 2K Games et disponible sur toutes les plateformes.