Lors du dernier Black Friday, j’ai un peu craqué et fais l’acquisition d’une nouvelle TV OLED pour profiter de ma PlayStation 5 (vous pouvez d’ailleurs retrouver quelques tests PS5 ici, là ou bien encore là). Depuis, c’est aussi l’occasion de profiter de quelques films dans les meilleures conditions. Alors quand j’ai eu l’occasion de tester le Blu-ray de Tenet, j’ai sauté sur l’occasion.
Je n’avais pas eu l’occasion de voir Tenet en salles au moment de la sortie, le Covid et la naissance de mon fils au coeur de l’été ayant eu raison de mon emploi du temps. Alors, l’occasion de se faire une petite session de home cinema sur le dernier film de Nolan m’a très clairement enthousiasmé.
J’avais volontairement fait l’impasse sur un maximum de critiques concernant le film, et les rares commentaires que j’avais pu entendre sur le sujet avaient été lâchés au coeur d’une discussion qui dérivent lors d’un “apéro Zoom”, la plaie de cette année 2020 – pire que le Covid en lui-même, cela va sans dire ! C’est donc plein de fraîcheur, l’esprit libre de tout avis préfait que je me suis lancé dans l’aventure Tenet, près à me faire des noeuds au cerveau.
Quelques heures plus tard, me voilà devant cette page blanche, en train d’essayer de vous partager mon ressenti. Pas évident. Je pense que l’une des premières pensées, c’est que Tenet est un excellent James Bond, servi par un Kenneth Branagh (déjà aperçu dans Dunkerque) absolument splendide dans le rôle du super méchant qui veut détuire le monde. De manière générale, le casting du film est très réussi : John David Washington joue à merveille le rôle d’un héros dont on ne sait rien (de belles comparaisons avec les archétypes de personnnages de jeux vidéo ont d’ailleurs fleuries sur le net), et Robert Pattinson se départit enfin de son rôle de vampire et offre une performance de haute volée. Seule Elizabeth Debicki m’a laissé un peu perplexe quant à son personnage et son interprétation. Et puis, je la trouve beaucoup trop grande, ça me perturbe.
C’est du point de vue scénaristique que Tenet veut marquer les esprits. Nolan nous livre ici une nouvelle oeuvre alambiquée, tarabiscotée, où la réalité est distordue en même temps que notre compréhension. Avec une gestion du temps qui nous perd, des allers-retours complexes à appréhender et des conséquences parfois difficiles à cerner, Tenet impose un second visionnage pour être digéré, ce qui est dommage. Là où Inception ou Shutter Island sont complexes, et où un deuxième passage permet d’apprécier l’oeuvre de plus belle manière encore, il est ici quasi indispensable d’effectuer cet exercice. On a parfois l’impression que Nolan complique inutilement son film, se plaisant à être le narrateur de fables aux desseins mystérieux, notamment avec des partis pris étranges, comme celui de ne jamais montrer les ennemis dans la bataille finale par exemple. Malgré cela, on prend un plaisir indéniable à découvrir le film en s’abandonnant à lui.
Au final, Tenet, bien servi par une réalisation qui nous en met plein la vue, nous aura séduit, mais pas complètement. A l’inverse d’Inception, le film nous perd régulièrement en route et, même s’il le fait volontairement, on a parfois du mal à rattacher les wagons. La seconde lecture obligatoire nous a un peu désapointé, là où on aurait effectué un deuxième round avec plaisir s’il s’agissait de simplement percevoir les subtilités. Bien évidemment, c’est faire la fine bouche, et Nolan nous livre ici un film de belle qualité, qu’on prend tous plaisir à voir.