Vous l’attendiez… vous l’espériez… vous vous languissiez ? Et bien la voilà enfin ! Ce jour bénit de 2022 nous apporte le retour de la grande chasseuse Aloy pour de nouvelles aventures !
Et avec elle, s’annonce le premier gros titre de cette riche année vidéo ludique. Alors grosse claque ou simple soufflet ? Préparez votre arc et votre lance, et allons découvrir tout ça.
La rouquine a préparé son barda et nous voilà 6 mois après le premier épisode (qui avait été en demi-teinte à mon goût). La Nielle, sorte de moisissure rouge qui tue tout (faune et flore), se répand inexorablement et alliée aux machines de terra-formation défectueuses, le monde est tout bonnement au bord du KO ! Mais heureusement voilà la championne !
Belle Claque Visuelle !
Force est de constater que la première chose qui frappe le joueur c’est la beauté de l’environnement et ses paysages assez vastes et variés : désert, plaine, château, post apocalyptique… Les personnages sont réalistes avec une multitude de détails sur les visages : petites rides, cicatrices, tatouages de tribus, poils. On ne parlera pas ici de la polémique du duvet de notre héroïne !
On retrouve différents peuples avec chacun sa tenue, ses tatouages et ses armures. Contrairement à beaucoup d’autres jeux où on retrouve une sorte de copier-coller pour les différents groupes, là les personnages sont bien différenciés et c’est vraiment très plaisant. Le costume du roi, de son fils, sa suite et des soldats est superbe à mon sens… j’irais même jusqu’à dire que niveau costume c’est mes préférés. Niveau maquillage de guerre il y a aussi de quoi faire avec une multitude de factions plus ou moins officielles.
La gestion des animations faciales est complètement dingue et les émotions vont vraiment exister et sublimer le scénario. Seul bémol à mon goût : les dents ! En effet, j’ai fait un petit blocage sur les chicots de nos différents personnages quand ils parlent. La gestion de la lumière sur les dents me fait penser parfois à des dents… en bois ! Ce qui gâche un peu le sentiment de beauté du personnage.
Qui dit carte étendue dit multitudes de paysages
Gros point fort de cet opus c’est l’immensité de sa carte ! Elle est GIGANTESQUE ! Il vous faudra de nombreuses heures pour parcourir les moindres recoins de cette grande étendue.
Du coup, l’avantage d’avoir une très grande map, c’est la diversité des paysages… à couper le souffle ! Qu’on se retrouve en forêt, dans la pampa, dans un château, ou au milieu des dunes de sable, chaque grain de sable, montagne, bois, c’est étonnamment bien réalisé. La gestion de la profondeur de champs est à couper le souffle. On a clairement l’impression de distance du paysage même sur le 2ème ou 3ème niveau. La profondeur jusqu’aux montagnes en arrière-plan au loin est magnifique. Ce qui peut paraitre surprenant d’ailleurs c’est le temps de chargement vraiment court alors qu’il y a une multitude d’éléments à gérer dans l’environnement ! Sans compter les machines et leurs nombreuses versions !
Je me suis arrêté de nombreuses fois au milieu de ma quête pour observer et me perdre dans la beauté des différents panoramas. Il y a de nombreux papillons sur certains plans qui subliment l’instant. Cependant, les développeurs en ont mis partout à toutes les sauces… du coup j’ai la bizarre impression de trouver des papillons absolument à chaque coin du territoire.
Par contre je mettrais un petit carton jaune sur l’eau… non pas la gestion de l’eau dans les cours d’eau et cascades mais plutôt sur la partie sous-marine que je trouve un peu moins bien gérée et surtout quand on doit remonter à la surface avec une vue plate en vue de dessous que je trouve décevante. Attention, rien de rédhibitoire là-dessus ! Mais bon quand on nous montre le plus beau joyau du monde et qu’ensuite on nous montre un petit brillant, il y a de quoi être un poil déçu. (Mesdames vous validez je le sais !)
Des machines et encore des machines !
Dans cette abondance de décors, on va retrouver des machines plus surprenantes les unes que les autres. Certaines vont s’inspirer très largement d’animaux existants ou ayant existé comme la coureuse qui est clairement le cheval (avec des cornes), les longs cous qui sont des mégas girafes, ou encore certains oiseaux proches du ptéranodon en passant par un hippopotame nouvelle génération ou encore les Vélociraptors steampunks. D’autres par contre n’ont rien de reconnaissables (tunneliers) sauf certains comportements animaliers (tunneliers qui vont plonger sous terre pour se cacher).
Suivant l’endroit où on va se positionner, on va avoir à se frotter à telle catégorie de machine plutôt qu’à une autre. Et leurs comportements de groupe est assez plaisant à observer quand on est au loin… et qu’on ne leur sert pas de casse-croûte ! A mon sens c’est une grande réussite !
Le point négatif va être la répétition par moments… Parcourir le monde c’est bien mais lassant parfois ! En effet, on a une carte gigantesque et on a l’avantage de pouvoir la découvrir suivant son bon vouloir de feu en feu pour raccourcir les trajets, à pieds pour les plus téméraires, et à dos de machine pour le côté plus far west qui me rappelle les beaux jours de Red Dead Redemption 2. Cependant cela va devenir répétitif parfois et va un peu s’ennuyer à avancer, se cacher, attaquer la machine rencontrée et on recommence de plus belle. A noter que le jeu change du tout ou tout quand on commence à pouvoir pirater d’autres machines mais je ne vais pas spoiler plus que cela.
Pour éviter de se retrouver dans ce cercle vicieux, les concepteurs ont truffés la carte de quêtes… entre la quête principale et les quêtes secondaires il y en a pour des dizaines et des dizaines d’heures ! Pour vous faire une idée avec une trentaine d’heures je n’étais pas arrivé à 30% du jeu en faisant pas mal de quêtes secondaires.
Un Jeu varié et complexe
Alors si vous n’avez jamais joué à Horizon avant, prévoyez une bonne dizaine d’aspirines et un bloc note car le jeu est très complexe ! Il y a tellement d’informations, de noms de lieux, de personnages, d’armes différentes, de faiblesses de machines que le jeu en est par moment confus. J’ai limite saigné du nez en essayant de comprendre la différence entre les différentes ethnies… Mais au-delà de ça les concepteurs ont su fournir un scénario et une variété de quêtes secondaires intéressants.
Attention ne laissez pas ces quêtes secondaires de côté, elles sont vitales ! Elles permettent de gagner des points de compétences qui servent à développer un arbre d’aptitudes pour Aloy.
6 arbres sont disponibles suivant votre tactique de jeu : Guerrier, Trappeur, Chasseur, Survivant, Infiltré et Chef des Machines. Chacun dispose de ses avantages et inconvénients suivant ce que vous souhaitez privilégier. Ces compétences vont devenir vitales au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu alors réfléchissez bien à votre manière de jouer. L’alliance des aptitudes débloquées avec l’enchainement des combats est indispensable. Les combats sont très rythmées et nécessitent d’améliorer ses armes, pièges voire techniques de combat.
Bien que l’exploration et les combats soient au centre des débats, des jeux vont aussi apparaître et enrichir notre expérience comme l’Attakh (nouveauté importante pour cet opus) ou les courses.
L’Attakh est un jeu que l’on retrouve tout au long de notre périple dans les grosses villes de l’histoire avec des niveaux de difficultés différents. Il se présente sous la forme d’un jeu de plateau sur lequel des figurines de machines vont s’affronter avec leurs spécificités et leurs attaques. On peut d’ailleurs enrichir notre sac de pièces de machines en en achetant aux marchants dans les différents villages. Personnellement je n’ai pas vraiment accroché au concept mais il a le mérite d’exister et d’être assez novateur.
Autre innovation, Aloy pourra s’appuyer sur son lance grappin ainsi qu’une sorte de bouclier transformé en voile/parachute. Ces deux outils sont vraiment intéressants et offrent beaucoup de liberté et de verticalité au jeu. On va pouvoir planer depuis un sommet plutôt que de devoir faire le chemin retour à pied ou encore survoler un adversaire pour l’attaquer par-dessus en toute discrétion.
Un focus salvateur mais trop présent
Mais n’oublions pas l’éternel outil de notre chasseuse. Dans le monde post-apocalyptique d’Horizon Forbidden West, le focus va jouer un rôle omniprésent. On connait la capacité de la Sauveuse de jouer de l’arc ou de la lance mais celle-ci va avoir besoin de son petit triangle violet pour lui permettre de trouver une faiblesse de machine, une prise pour monter ou encore suivre des traces.
Rien ne peut être effectué sans lui ou presque. Autant il va pouvoir permettre de trouver une faiblesse pour abattre une machine ou cibler une ressource à détacher d’une d’entre elles mais à force d’avancer dans le jeu, nous avons vite tendance à tomber dans l’abus de cet outil et à l’utiliser à toutes les sauces pour résoudre presque tous les problèmes. Il nous sera tout de même bien utile pour trouver les prises dans la montagne afin de grimper à des niveaux inconsidérés.
D’ailleurs, parlons maintenant des soucis et incohérences de ce jeu :
Les erreurs horripilantes
Restons sur les montagnes et l’escalade à proprement dit. Outre le fait que la montée d’une échelle est très bien faite et ne sera pas saccadée comme dans la plupart des jeux, la grimpe est plus compliquée et risque d’être assez déplaisante pour pas mal de joueurs. Aloy va arriver sans mal à grimper ou faire des sauts à la Tomb Raider surboostée mais va à contrario buter sur une brindille… C’est tellement énervant de savoir que si la petite roche n’a pas de point d’escalade, elle va galérer à monter, ou quand on se déplace dans des ruines le petit muret va vite devenir infranchissable alors qu’elle est capable de faire des sauts à l’envers pour attraper une barre toute fine à 20 mètres de hauteur ! J’ai également vécu une expérience tellement frustrante que le « rage quit » était incontournable : imaginez une très longue session d’escalade d’une montagne, deux énormes rochers côte à côte que l’on peut escalader, une arrivée au sommet pour admirer la vue… et un pas en arrière malencontreux qui m’a fait tomber pile dans un petit renfoncement entre ces 2 énormes rochers. On peut tout escalader dans la roche alentour sauf ce petit renfoncement duquel on ne peut absolument pas sortir !!! Je dois avouer que j’ai eu un langage fleuri à cet instant pour les développeurs.
A mon sens, la gestion de l’escalade est un bon cran en dessous du reste du jeu et est clairement perfectible. On est sur une dynamique connue et reconnue de Tomb Raider à Uncharted.
Ajoutez aussi les points d’interrogations sur la carte menant vers divers amas de lianes qui ne sont pas jouables car il nous manque un outil mais cet outil est vraiment très (trop !) long à obtenir et il faudra donc refaire machine arrière sur diverses positions pour peu de choses parfois (simple coffre inutile). N’oublions pas non plus les différentes ressources ou coffres qui apparaissent dans les endroits inaccessibles : sous une boite, sous une planche, dans un rocher…
BLA BLA BLA
En complément de cela, il y a de nombreuses phases d’échange entre les personnages… un peu trop longues à mon goût. Effectivement il faut amener la scène, la cinématique est superbe (je n’ai pas trouvé une seule vidéo qui m’a rebutée) mais que de longueurs… Parfois 3 ou 4 phrases pourraient suffire mais on se lance sur des monologues sans fin avec des interventions de divers personnages parfois inutiles.
Sans compter notre héroïne rouquine qui n’arrête pas de parler et d’expliquer tout ce qu’il faut faire dès que l’on arrive sur un lieu ou pour une énigme. Elle ne laisse pas le temps de réfléchir plus de quelques secondes et annonce directement « ah c’est ce coffre qui va m’aider à monter là », « avec le focus j’aurais aucun souci pour trouver les empreintes près de la rivière »… Bref c’est insupportable et ça gâche clairement la partie ! On en arrive par moments à se dire : « Mais faites-la taire par pitié !! »… c’est bien dommage qu’on ne puisse pas régler la sensibilité de l’aide donnée par Aloy afin de pouvoir rendre le jeu plus immersif. C’est vraiment le gros gros point noir de Horizon !
A noter qu’en niveau Difficile, elle ne donne plus d’indication et que les aides sur les prises dans la montagne ne sont plus présents.
Au-delà de ce point négatif important, le jeu offre vraiment une expérience immersive avec une très bonne gestion des vibrations de la manette Dualshock 2. La musique omniprésente est également très bien utilisée et agréable. Force est de constater que le retour d’Aloy dans Horizon Forbidden West est une belle réussite notamment au niveau de la réalisation graphique. Je vous le conseille vivement malgré les petits aspects négatifs ça reste pour le moment LA vraie claque de ce début d’année 2022 !