La médecine est une science de précision, faite d’expérimentations et à l’origine de quelques-unes des plus grands découvertes scientifiques de notre ère. Mais si aujourd’hui les opposants de cette pratique ne se comptent plus réellement que parmi quelques extrémistes circonspects se refusant à croire en la science moderne, il n’en fut pas toujours le cas et nos médecins actuels pouvaient être considérés autrefois comme les détenteurs d’une arcane un peu étrange à la limite de l’alchimie et de la magie.
C’est exactement sous ce prisme que Potion Permit vous propose d’incarner un alchimiste, représentant de la Guilde des Alchimistes auprès d’un petit village de province, la délicieuse bourgade de Moonbury.
Seulement voilà, votre héros et son fidèle compagnon canin ne sont pas forcément les bienvenus, le maire de Moonbury ayant été contraint de faire appel à vos services après que Matheo, leur sorcier-docteur local, ait échoué à guérir l’affliction dont souffre sa fille. En effet, il semblerait que Moonbury ait déjà eu affaire avec les alchimistes et que leur précédent expérience se soit soldée par un terrible accident, dont la région et ses habitants portent encore les séquelles.
Il sera ainsi de votre devoir, en tant qu’homme (ou femme) de science de gagner à nouveau la confiance des villageois pour restaurer la réputation chancelante de la guilde et convaincre le petit village de vous faire à nouveau confiance.
Bourreau de travail
Deuxième jeu du studio indépendant MassHive Media, Potion Permit vous propose donc d’évoluer dans un monde tout mignon au pixel art des plus séduisant avec comme objectif principal d’assurer le rôle de médecin de Moonbury. Votre objectif principal sera de diagnostiquer et guérir les habitants de la commune à l’aide de vos remèdes alchimiques, tout en élucidant le mystère qui entoure l’accident ayant mené à la défiance des habitants envers votre profession.
Pour ce faire, votre petit héros accompagné de son fidèle chien, devra récolter les ingrédients nécessaire à l’élaboration de ses remèdes dans les environs du village afin de concocter directement dans son chaudron les potions et autres remèdes permettant de résoudre les tracas de votre nouvelle demeure.
Car si la plupart de vos fioles permettent de guérir les différentes afflictions des villageois, du rhume à la peste noire, votre rôle d’alchimiste local consistera également à élaborer des produits permettant de dépolluer la rivière du village ou encore à produire une nouvelle sauce miracle pour accompagner les plats de la taverne de Moonbury. Bref vous ne manquerez certainement pas de travail et vos journées seront bien remplies.
Le jeu se sépare donc en journées de travail, rythmant vos semaines, avec obligation pour votre alchimiste de rejoindre son lit avant les coups de 2h du matin sous peine de faire la grasse matinée (et donc perdre du temps sur le jour suivant). Vous aurez le choix entre plusieurs activités, qu’il s’agisse de suivre le fil rouge de l’aventure, discret mais présent, ou de faire quelques quêtes annexes, décider de soigner les habitants attendant votre traitement à l’infirmerie ou simplement gérer et améliorer vos relations avec la population locale.
A cette fin, vous aurez la possibilité d’explorer les environs du village, se présentant sous la forme de de mini donjons dans lequel vous pourrez récolter des ingrédients à l’aide de vos trois outils : un marteau pour briser les rochers et récupérer de précieux minerais, une serpe pour récupérer les plantes, champignons et autres herbes, et une hache pour couper du bois. Ces trois outils, tous améliorables à la forge du village, servent également d’armes car votre alchimiste, si ce n’est dans l’objectif affiché de récupérer des ingrédients propre à chaque animal, devra se défendre contre les monstres et la faune locale.
Une fois vos sacoches pleines d’ingrédients en tout genre vous pourrez retourner à votre échoppe pour réaliser la potion au travers d’un mini jeu de puzzle vous demandant d’utiliser un certain nombre d’ingrédients. Chaque ingrédient correspond à l’un des quatre éléments (le feu, l’eau, la foudre et la terre) et vous fournira une forme géométrique précise que vous devrez agencer correctement pour produire la potion désirée. Si les premières fioles se font sans trop de difficulté, certaines potions vous demanderont de n’utiliser que certains éléments, d’autres d’utiliser moins d’ingrédients ou de remplir des zones beaucoup plus baste et donc d’aller récupérer des ingrédients de plus haut niveau.
C’est grave docteur ?
Mais pour administrer le bon remède il vous faudra d’abord identifier la bonne pathologie. Chaque jour vous aurez ainsi une chance de recevoir un nouveau malade à la clinique qu’il vous faudra guérir sous un certain nombres de jours, sous peine de voir le malade transférer à la hutte de Mathéo, votre rival peu enchanté à l’idée de devoir collaborer avec un de ces maudits alchimistes. Là encore Potion permit propose une série de mini jeux, cette fois ci de rythme, dont la complexité évoluera drastiquement au fur et à mesure de votre progression. Les patients peuvent évidemment présenter plusieurs symptômes menant à plusieurs pathologies et pour chacune il vous faudra réussir un mini jeu différent.
Une fois la pathologie identifiée et la potion concordante créée vous pourrez l’administrer à votre malade qui vous donnera une évaluation sur une échelle de satisfaction, impactant directement la récompense attribuée.
Si le rythme de vos journée commence tranquillement, Potion Permit vous demandera de vous organiser très rapidement. Les journées filent en effet à vive allure et avec elles vos chances de soigner correctement les villageois en temps et en heure, de délivrer les potions demandées par vos quêtes annexes, d’améliorer vos relations avec les habitants ou tout simplement de finir l’histoire principale.
Cette pression liée au temps et la multitude d’activités à remplir rend ainsi la boucle de gameplay moins répétitive que ce que l’on pourrait croire et permet d’engloutir rapidement et sans s’en rendre compte quelques heures dans un jeu à l’atmosphère reposante et à la direction artistique des plus chaleureuses pour les amateurs de pixel art.
Sorti le 22 septembre dernier, Potion Permit propose déjà ses premières mises à jour de confort et de contenu, les équipes de développement étant particulièrement actives dans le suivi de leur jeu.
On regrettera toutefois la différence de maniabilité entre le jeu au clavier et à la souris, entièrement personnalisable, et celui à la manette qui propose un set-up par défaut non modifiable et pas toujours pratique.