D’Ocean’s Eleven à La Casa de Papel en passant par Le Casse de Central Park avec Ben Stiller et Eddie Murphy (non, on déconne sur celui-là), les équipes de braqueurs ont toujours eu un petit côté séduisant pour le grand public. Et l’univers des jeux de société ne fait pas exception puisqu’après nous avoir glissés dans la peau de cambrioleurs en fuite avec Bahamas, l’éditeur Matagot nous propose de prendre la tête d’une team de braqueurs pour le moins hétéroclite. Bref, on joue à (mais pas en) Bad Company !
Quand on est à la tête d’une équipe de dix braqueurs, onze en comptant le chauffeur, c’est presqu’avec un minibus qu’on arpente la ville pour délester les banques, musées et autres bijouteries de leurs richesses durement gagnées (hum hum). Mais évidemment, en minibus, il est un peu plus difficile de semer ces canailles de policiers. D’ailleurs, à en croire la sirène hurlante qui fait vriller vos tympans ainsi que les reflets rouges et bleus qui animent vos rétroviseurs, ceux-ci ne doivent plus être très loin de vous cueillir…

Les braqueurs ? Je n’ai pas vu leurs visages mais ils étaient grands. Très grands !
Vous l’avez compris, dans Bad Company, chaque joueur va incarner une bande de braqueurs. Pour commencer, chacun assemble au hasard une première partie d’équipe (six bandits) à une seconde partie d’équipe (cinq bandits). Cela vous donnera donc une équipe complète de onze braqueurs mais aussi un nom rigolo constitué par le mariage des deux plaquettes de départ (les roublards veinards, les terribles flemmards, les onze ringards, etc.). Ensuite, on fait rouler la thug life, c’est-à-dire qu’à tour de rôle, le boss (comprenez le joueur actif) va lancer quatre dés et va les associer deux par deux comme il le souhaite. Le but : activer les bandits qui portent ces nombres dans son équipe. Quant aux autres joueurs, ils devront choisir une des deux paires constituées par le boss et activer son propre malfrat correspondant.
Alors tout ça, c’est très bien mais qu’est-ce qu’ils font ces vilains (à part faire le mal) ? Eh bien chaque bandit a sa spécialité. Si vous en activez un avec un volant, vous pourrez faire avancer votre voiture d’une case, si vous en activez un avec un cadenas, vous pourrez masquer un cadenas sur une de vos cartes braquage et ainsi de suite. L’objectif : réaliser un maximum de braquages (ou en tout cas de braquages fructueux) avant qu’une voiture n’arrive dans la zone rouge du plateau ou qu’un joueur ne boucle son sixième vol…

Vous dépasser, c’est la taca-taca-tac-tactique du gendarme…
Et c’est tout ? Evidemment non. Tout en restant très familial et accessible, Bad Company propose bien plus que du simple cochage sur lancers de dés. Déjà, il y a un plateau central sur lequel les véhicules de chaque team de braquos ont un peu d’avance sur la voiture de police à leur poursuite. A chaque tour, en plus de faire rouler les quatre dés, le boss lancera un dé supplémentaire et la voiture de police avancera de zéro, une ou deux cases. Si elle vous rattrape, rien de grave. Il n’y a pas d’arrestation immédiate mais vous pourrez faire une croix sur tous les bonus du plateau sur lesquels la police sera passée avant vous.
En plus de cet aspect course-poursuite, un des intérêts du jeu est sa phase de recrutement. Pour peu qu’il dispose de l’argent nécessaire, chaque joueur pourra à la fin de son tour recruter un bandit supplémentaire. Il viendra alors le superposer au bandit portant déjà le même nombre mais tout en laissant le symbole de celui-ci visible. Visuellement, ça donne des braqueurs qui sont toujours plus grands (et toujours plus forts) au fur et à mesure qu’ils remplacent les anciens membres de l’équipe. Un nouvel aspect rigolo qui fera surtout mouche auprès des plus jeunes joueurs.

Notre avis
Bad Company est un jeu familial qui fonctionne très bien. Il a été pensé pour être amusant (illustrations rigolotes, nom des équipes, bandits de 2 mètres 13, etc.) sans pour autant oublier d’être un véritable jeu de société compétitif. Il faudra par exemple penser à ne pas associer une paire de dés qui permettrait à un joueur d’activer un bandit trop fort, s’assurer de ne pas trainer en route si un adversaire choisit de « rusher » vers la ligne d’arrivée, sélectionner habilement ses cartes braquages et celles que l’on choisit de réaliser en premier, … Bref, il ne faudra pas oublier de réfléchir et de (bien) jouer.
Indéniablement, Bad Company gagne donc sa place parmi les jeux capables de réunir toute la famille autour de la table. Il saura amuser les plus jeunes (dès 8 ans) sans ennuyer (bien au contraire !) les parents ! Une très belle découverte !

Bad Company, un jeu de Kristian A. Østby, Kenneth Minde et Eilif Svensson, illustré par Gjermund Mørkved Bohne, édité par Aporta Games pour la version originale et par Matagot pour la version française.
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 minutes