C’est l’histoire de Juliette Pomerleau, bientôt la soixantaine, obèse au grand cœur et à la santé fragile qui élève Denis, son petit-neveu, abandonné depuis presque dix ans par une mère instable, Adèle Joanette.
Nous découvrirons Denis, un enfant doux et attaché à sa grand-tante Juliette, qui aimerait bien lui aussi retrouver sa génitrice.
Puis, il y a aussi tous leurs voisins solidaires (Bohuslav Martinek, dit « Bohu », musicien et de sa muse et amoureuse Rachel, Clément Fisette photographe, Adrien Ménard dentiste, Yoyo et Vinh fidèles copains de Denis) toujours prêts à se couper en quatre pour protéger Juliette de sa méchante sœur Elvina…
C’est l’histoire d’une promesse faite par Juliette (qui se croyait moribonde) devant le portrait de sa défunte tante Joséphine : celle de retrouver la mère de Denis avant de quitter ce monde… Et ce en commençant par mettre la main sur un dénommé Roger Simoneau, camionneur de son état, qui pourrait bien avoir joué un rôle primordial dans l’existence de l’enfant…
Comme à son habitude, l’Auteur fait durer à plaisir le suspens de son intrigue, nous amenant à deux doigts de l’aboutissement de ses recherches, pour mieux nous détromper la page suivante.
Nous entrainant dans d’improbables péripéties – parfois comiques, parfois tragiques – le tout dans une langue savoureuse, unique en son genre …
Ah ! Quel enchantement que ce vocabulaire franco-québécois ! Il est long, bien long, ce récit dont on ne se fatigue à aucun moment, tant on a mordu à l’hameçon de la curiosité… (pour ma part : troisième lecture, sans la moindre lassitude…) Les romans de Monsieur Beauchemin sont caustiques et bienveillants, tendres et cruels. Autant de petits bijoux qu’il faut prendre le temps de découvrir et s’en délecter !