Après avoir fait les beaux jours de Sony sur trois générations de consoles (Spyro, Ratchet & Clank et Resistance sur PS1, PS2 et PS3), le studio Insomniac a désormais retourné sa veste et a travaillé sans relâche sur Sunset Overdrive, une exclusivité Xbox One complètement déjantée. Mélange complètement improbable entre Jet Set Radio et Dead Rising, le titre glisse le joueur dans la peau d’un anti-héros complètement paumé dans un monde où la quasi totalité de la population s’est changé en Overdosé, une sorte de mutant/zombie, après avoir bu une nouvelle boisson énergisante. Un pitch de départ complètement loufoque pour un jeu qui ne se prend pas une seule minute au sérieux. Et ça fait un bien fou à découvrir.

Clairement, Sunset Overdrive est plein de petits défauts et en aucun cas on ne pourra le considérer comme une bombe à tous les niveaux. Partant de ce constat de départ simple, on peut apprécier une aventure complètement incroyable, dans une ville de Sunset City ultra coloré et inspirée des comics américains jusqu’au plus profond de ses entrailles. Tout commence par la création d’un personnage haut en couleurs, sans aucune limite. Ici, on parle de femme à barbe, de gros balèze en jupette à fleurs, de blacks aux coupes afros multicolores, de chintoks en chemises classes et petites culottes roses. Bref, du grand n’importe quoi qui ne s’arrête pas aux looks des personnages, mais aussi aux armes. Entre le bazourska (un lance-ours explosifs), le compensateur (gros pétard en forme de pénis géant) et les autres armes à découvrir, il y a de quoi se taper de bonnes barres de rire. D’autant plus que le style graphique du titre et les effets qui accompagnent les armes sont en parfait accord avec ce côté très comic. Lors des explosions, on a ainsi droit à de grosses onomatopées qui apparaissent dans tous les sens, en plus des gerbes de jus orangé laissés par les overchargés. Globalement, le jeu est très beau, même si ce style graphique ne permet pas vraiment de comparer le jeu aux plus belles productions actuelles. On est quoi qu’il en soit sur du très haut niveau, et la Xbox One n’est jamais prise à défaut malgré des ennemis assez nombreux par moments, et ce même si le tout tourne à 30 images par seconde seulement. Personnellement, je m’en fous royalement mais il semblerait que ça intéresse certaines personnes, alors bon…

On prend un vrai plaisir à enchaîner les mouvements dans le jeu, et on sent que le gameplay a été peaufiné, travaillé et retravaillé pour procurer un fun assez immédiat. On grinde, on wall-ride, on rebondit, et on enchaîne le tout à un rythme incroyable, sans toucher le sol pendant de longues minutes par moments. Le regret que l’on peut avoir est que le gameplay n’évolue que très peu au fil de l’aventure, et ce malgré l’utilisation de rushs de plus en plus puissants, qui sont des capacités spéciales qui s’activent si on bute les overdosés avec style. On se retrouve avec un jeu où la seule véritable progression est en fait la maîtrise du joueur lui-même, ce qui peut frustrer pas mal maintenant qu’on est habitués à des jeux nous dévoilant progressivement de nouveaux pouvoirs qui renouvellent tout. Globalement, c’est d’ailleurs le point noir du jeu : cette répétitivité assez criante qui fait qu’on a tendance à se lasser du jeu. Seul l’humour absolument incroyable est là pour nous pousser à réellement continuer pour voir quelles vannes vont être faites par les développeurs au fur et à mesure de l’aventure. Sunset Overdrive surfe à fond sur la carte de la parodie de jeu vidéo par moments en se moquant ouvertement des codes établis depuis des années. Personnage qui se demande d’où sort la voix off qui lui parle ou comment il fait pour accéder au menu, références à toutes sortes de jeux. Notons aussi une localisation française excellente avec des doublages de qualité mais surtout des vannes adaptées, avec des références à la SNCF, à Grand Corps Malade, j’en passe et des meilleurs.

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