Test effectué après 15h de jeu sur Nintendo Switch Lite & scénario principal du jeu terminé sur PSvita
Honnêtement, malgré mon age se rapprochant doucement du demi-siècle, et mon expérience de joueur depuis le début des années 90, j’ai découvert la série Persona (et la série de base Shin Megami Tensei) sur le tard. Il a fallu la sortie de la PSP de Sony pour que je découvre véritablement mais rapidement les 1er opus sans m’y attarder, ni y trouver un grand intérêt, jusqu’à la sortie du portage du 4iéme opus sur la Playstation Vita, sous titré pour l’occasion Golden.
Clairement, le titre Golden n’était pas anodin. En anglais, au delà de sa signification de base, dorée, elle signifie aussi la prospérité, la créativité, mais aussi favorable, avantageux, qui sont des termes qui sont toutes à fait en accord avec la qualité du jeu et de son contenu.
Malgré un opus intégralement en anglais, j’ai pris beaucoup de plaisir à m’y plonger et à le finir sur Playstation Vita (voire même à le recommencer en attendant la sortie de P5). C’était donc une joie de pouvoir reprendre la main sur le titre, toujours en version portable sur la Switch lite, et avec toutes les améliorations apportées par cette version en bonus, évidement. En plus de la traduction française intégrale, ce qui est clairement un plus si vous ne maitrisez pas la langue de molière, un nouveau mode de sauvegarde rapide à été ajouté (vous ramenant néanmoins à l’entrée d’un donjon le cas échéant), un mode album permettant de voir l’historique de l’avancement dans le jeu, et toutes les améliorations graphiques déjà à l’œuvre sur la version PC sortie en 2020.
Définitivement, malgré l’intérêt d’y jouer sur un grand écran, je reste convaincu de la pertinence d’un Persona sur consoles portables. Passer quelques journées au lycée d’Inaba, gravir 2-3 étages d’un donjon, pendant un trajet de bus ou de métro, ou bien au chaud sous la couette, c’est typiquement le gameplay fait pour ça.
Persona 4 Golden a déjà été testé maints et maints fois sur la toile, mais un petit rappel de ce qui fait le point fort du jeu (et de la série) ne fait pas de mal.
La série Persona, ce sont d’abord des JRPG très riche en contenu et en gameplay, avec une dynamique de fonctionnement sur une année scolaire. Pour tenter de vous expliquer ça simplement, vous débuterez chaque jour comme un lycéen lambda, où vous devez vous rendre en cours (sauf les dimanches). Ça sera l’occasion de faire des rencontres, des activités extra-scolaires (sport, théâtre, ect…), des pauses repas avec vos amis, et même d’être interrogé par vos profs sur de la culture générale (et parfois un peu trop ancrée sur la culture japonaise). La journée passée, vous pourrez également vous balader en ville, faire du shopping, des petits boulots, et bien entendu aller combattre dans les donjons du jeu. Chacune de ces activités, vous permettra d’améliorer votre équipe et votre niveau d’expérience, ce qui aura un impact sur vos compétences en combat, bien entendu. Cela vaut pour les 3 derniers titres de la série, a quelques nuances près.
Pour Persona 4 Golden, on se retrouve donc dans la petite bourgade d’Inaba, en pleine « campagne isolée ». On incarne le héros de l’histoire, qui se retrouve pendant 1 an dans cette petite ville, hébergé par son oncle et sa petite nièce Nanako. Il rencontrera pas mal de lycéens et d’autres personnages externes au lycée avec qui il se liera d’amitié, et qui l’accompagneront dans son aventure au fur et à mesure de l’histoire. Héros oblige, il sera le premier à dévoiler sa Persona, l’incarnation de son « True Self’, que l’on pourrait traduire par « Moi Profond » et devra aider ses amis à libérer leurs Personas pour qu’ils puissent ainsi participer également aux combats par la suite. Notre héros d’ailleurs ne se contentera pas de posséder une seul persona, et aura la capacité d’en obtenir en récompense pendant les combats, et pourra donc changer en cours de jeu la Persona qu’il contrôle à un instant T.
Les Persona ont toujours un petit côté glauque et malaisant, entre les ennemis qui sont parfois assez surprenants dans leurs formes, mais aussi la découverte des Personas de nos personnages. On pense assez facilement à Persona 3 avec ses personnages qui se suicident pour faire apparaitre leurs Personas, mais aussi à Persona 5, où chaque personnage doit arracher son « masque » générant une profusion de sang. Ici, on est ici clairement plus soft, avec un système de cartes pour invoquer nos Personas et je pense que c’est l’épisode le plus facile à prendre en main pour les nouveaux arrivants. Bien entendu, on reste quand même sur de la bizarrerie, et une histoire de crimes étranges perpétrés par un serial killer, mais on est sur une histoire somme toute un peu plus légère et moins tendue que les autres, a mon humble avis.
Au fil de l’histoire, on enquête et on essaie de trouver le coupable de ces crimes, en observant le soir sur notre télévision le Midnight Channel. Une chaine spéciale qui ouvre les portes d’un monde parallèle, où disparaissent les victimes et sont retrouvées mortes quelques jours plus tard dans le monde réel. Il « suffit » à nos héros de passer à travers l’écran d’une télévision pour entrer dans ce monde, et suivre la piste du criminel. Vous rencontrerez dans ce monde, Teddy, un espèce d' »ours » parlant qui vous accompagnera dans vos aventures, et vous aidera à démêler les indices pour trouver le véritable coupable. Car oui, dans les Persona, les enquêtes sont toujours alambiquées, avec de nombreux rebondissements dans l’histoire, ce qui fait tout son charme.
Le Midnight Channel sera donc l’occasion de parcourir ce monde parallèle, avec le gros du gameplay RPG du jeu sous la forme d’un dungeon crawler avec des combats au tour par tour comme on les aime. Dungeon-crawler oblige donc, vous explorez différents univers (un château, un hamman, le paradis etc) avec pour chacun plusieurs étages à visiter avant d’attendre le boss final. Chaque étage étant généré de manière procédurale, vous pourrez farmer dans ceux ci, pour y trouver des ennemis différents, mais aussi des coffres aux trésors (certains verrouillés par une clé, elle même trouvable en récompense après un combat). Entre objets consommables, à revendre, ou de l’équipement pour vos personnages tel des armes, des armures ou des accessoires permettant d’améliorer les attaques ou les défenses de vos personnages, voir même de les immuniser contre certaines affections.
Les affrontements sont eux, très similaires à ceux que l’on peut trouver dans les Final Fantasy (plus particulièrement dans les 7 à 10), avec des ordres à donner à vos personnages pour attaquer, lancer une compétence, utiliser des objets, ou fuir les combats. Notre héros aura lui en plus la possibilité de changer la tactique des autres personnages contrôlées – soit par l’IA, soit manuellement, ainsi qu’analyser les ennemis pour découvrir leur force et leur faiblesse. Il pourra également changer de Persona entre chaque attaque, mais attention, une fois choisi impossible de changer, il faut bien prendre le temps de choisir la bonne.
Les combats sont également très tactiques, avec une grosse partie jouant sur l’affinité des personnages avec les éléments, comme le vent, l’électricité, le feu, etc… Il faudra donc bien choisir quelles attaques sont les plus efficaces contre les ennemis, et en même temps faire attention à vérifier les faiblesses de vos personnages qui ont aussi des points faibles sur ces mêmes éléments, liés à leurs Personas. Pour le personnage principal, cela complique encore plus la donne, car il va recevoir les affinités spécifique à chaque Persona qu’il choisira à un instant T. Il pourra ainsi être vulnérable au feu pendant un tour, puis changer de Persona, et devenir vulnérable à l’eau et résistant au feu. Plus le jeu avance, et plus les ennemis deviennent résistant à beaucoup de types d’éléments voire même pouvant être guéri par certains sorts offensifs. Les combats en deviennent très dynamique, et peuvent parfois être résolus en quelques secondes si vous avez opté pour les bons sorts. Pour terminer, un personnage ou ennemi, subissant une attaque auquel il est vulnérable, pourra subir une sorte de K.O., l’empêchant de combattre pendant un ou plusieurs tours. Si tout les ennemis sont dans cet état sur un tour précis, vous pourrez lancer une attaque dévastatrice avec tout vos personnages aboutissant pour la plupart du temps à une destruction directe de vos adversaires. Cela déclenchera une loterie spéciale à la fin du combat, vous attribuant une ou plusieurs cartes bonus, vous permettant de bénéficier de pas mal d’avantages intéressants, voir de malus pour pouvoir piocher quelques cartes de plus. Cela motive encore plus à utiliser intelligemment les compétences de vos personnages et de leurs Personas pour les faire progresser plus vite.
Le côté social du jeu est une fois encore très important, chaque Persona et personnages qui les contrôlent ont une affinité avec un élément du Tarot, comme le Chariot, la Tempérance, la Tour, le Pendu, etc… Il vous faudra donc penser à renforcer régulièrement les relations avec ces éléments en effectuant les activités du jeu, mais aussi répondre à chaque invitation que vous pouvez recevoir. Cela augmentera votre niveau de S-link, jusqu’à attendre le niveau maximum, qui vous permettra de créer la Persona ultime liée à cet élément. La fin du jeu sera aussi influencé par rapport à vos choix dans les dialogues et à votre niveau de S-link. Il faudra parfois aussi effectuer les bonnes actions à des dates précises pour pouvoir progresser sur certains liens et d’autres seront assez difficiles à trouver et vous pourrez complétement passer à côté sur votre premier run.
Enfin, pour en terminer avec l’état des lieux de Persona 4 Golden, vous aurez l’occasion de vous retrouver dans la Velvet Room, un lieu spécial accessible à certains endroits du jeu à travers un portail bleu lumineux. Vous y rencontrerez Igor, une vieille connaissance pour les habitués des Persona, accompagnée de deux assistantes, Margaret et Marie. Cet endroit particulier situé entre le monde réel et le monde onirique, vous permet de gérer vos Personas et vos cartes de compétences que vous obtiendrez en combat. Vous pourrez ainsi améliorer vos Personas, sauvegarder leur progression pour pouvoir les utiliser ensuite en les fusionnant avec d’autres Personas pour les récréer dans leur état précédent par la suite, ou utiliser les cartes de compétences pour les copier et attribuer certaines compétences supplémentaires à vos Personas. Cette partie du jeu est également très importante et vous permet de faire des expériences en fusionnant diverses Personas. Votre niveau de S-link vous permettra également de booster ces fusions si vous avez des Personas de la bonne affinité.
Un petit mot sur les graphismes et la bande son; entièrement en 3D, Persona 4 Golden n’a pas trop mal vieilli malgré ses 11 ans de vie, voire même ses 15 ans si on part de la première version de Persona 4 – non Golden. J’insiste malgré tout sur le fait d’un jeu vraiment très adapté pour une console en version portable, en plus du côté snack du gameplay, il sera évidement un peu moins agréable en plein écran sur nos écrans de 50 pouces et +, les personnages ont parfois une allure un peu enfantine avec un respect des proportions loin d’être exact. A noter d’ailleurs que certaines séquences de l’histoire sont directement en format animé, sans utiliser le moteur du jeu, et sont également d’une excellente qualité. Niveau bande son, pour moi, c’est une des meilleures que l’on peut avoir sur un RPG, avec une dynamique folle, des thèmes qui resteront longtemps ancrés dans votre mémoire, et même si on pourrait regretter la répétitivité de certaines, je n’en suis jamais lassé, et écoute même parfois l’ost en boucle tellement il fait plaisir à mon âme. Il n’y aurait que l’ost de Persona 5 pour me faire presque oublier celui de P4. Mais très sérieusement, si vous accrochez, vous allez vraiment kiffer cette bande son pendant longtemps, je vous le garantis.
Pour conclure, Persona 4 Golden est une pépite de JRPG de la team Atlus, et est peut être la meilleure facon d’entrée dans la série, tellement le jeu est généreux en contenu et en gameplay. Les combats qui s’étoffent au fil du temps, l’exploration typique du Dungeon RPG pour farmer mais de manière toujours enrichissante, avec un gameplay aux petits oignons, mais aussi l’histoire qui apporte vraiment un plus avec une intrigue qui vous tient en haleine du début à la fin, c’est clairement un must have à posséder dans sa collection pour les amateurs du genre.