Dans l’esprit de nombreux joueurs, un jeu de civilisation est forcément massif et contenu dans une grande boîte (coucou Monumental ou Time of Empires). Eh bien non. Avec Age of Civilization, Pixie Games réussit le tour de force de faire rentrer un vrai jeu de gestion civilisationnelle dans une boîte à portée de tous les sacs (mais aussi de toutes les bourses). Découverte…
Au cours d’une partie d’Age of Civilization, les joueurs vont prendre la tête de différentes civilisations, en faire tomber certaines en déclin, en annexer d’autres et bien sûr, en mener quelques-unes vers la gloire. Pour cela, ils vont faire tout ce qu’ils ont l’habitude de faire dans un jeu de civilisation : découvrir de nouvelles technologies, bâtir des merveilles, envoyer des ouvriers chasser ou pêcher, miser sur la culture, etc. Mais tout ça, de façon plus condensée et plus dynamique.
En effet, dans le principe, les joueurs vont jouer des ouvriers pour réaliser des actions qui leur procureront principalement des pièces ou des points de victoire. Avec ces pièces, ils pourront réaliser des actions plus coûteuses comme bâtir une merveille ou découvrir une nouvelle technologie, ce qui leur apportera des capacités spéciales ou des objectifs de scoring en fin de partie.
Mouais, rien de bien neuf, alors… Eh bien détrompez-vous. Si jusque-là Age of Civilization s’est glissé dans les habits somme toute classiques du jeu de civilisation de base, il introduit sur le côté deux petits twists qui viennent bousculer les habitudes.
Qui a renversé du Smallworld dans mon Age of Civilization ?
D’abord, au cours d’une partie, et nous l’évoquions ci-dessus, les joueurs ne vont pas incarner une civilisation mais bien plusieurs. A chaque début de manche, ils pourront en effet choisir de faire tomber leur civilisation en déclin, c’est-à-dire la remplacer par une civilisation disponible mais tout en conservant la capacité passive de sa (ou de ses) civilisation(s) précédente(s), c’est la fameuse trace laissée dans l’histoire. Vous aimez trop vos Khmers, vos Nubiens ou vos Francs pour les voir disparaître ? Alors pas de souci, faites plutôt le choix d’annexer une civilisation disponible !
L’intérêt de ce papillonage civilisationnel est évidemment de multiplier les capacités passives de votre civilisation actuelle mais aussi de pouvoir bénéficier d’une capacité principale spécifique au moment le plus opportun. Oui, c’est très tactique.
Quant au second petit twist, il intervient dans le choix des actions possibles. Si trois d’entre elles seront jouables en permanence, d’autres s’éteindront au fur et à mesure que de nouvelles seront disponibles. A titre d’exemple, à l’issue du premier tour, il se pourrait qu’il ne soit plus permis de chasser (fini le bon temps de la chasse et de la cueillette) mais qu’en revanche, il soit possible de commercer ou de conquérir…
« Tiny Epic Civilisation »
Très condensé, le format d’Age of Civilization est à l’image de son prix : vraiment petit ! Pour autant, il est un jeu qui a de la ressource et qui saura se montrer exigeant envers ses joueurs. Même si ses règles sont très compréhensibles et que la durée d’une partie dépasse rarement les 45 minutes, il n’est pas un jeu que l’on aborde à la légère. Les joueurs devront y sélectionner leurs actions avec soin, prendre des décisions opportunes sur le choix de leurs civilisations, choisir l’axe technologique le plus susceptible de les favoriser, bref réfléchir beaucoup pour s’amuser au moins autant.
Le petit plus, même dans ce mini-format, Age of Civilization s’offre le luxe de proposer deux modules (événements et innovation) destinés à en approfondir la rejouabilité.
En conclusion, pour toutes ces raisons, Age of Civilization nous a rappelé la gamme des Tiny Epic publiée chez le même éditeur et dans laquelle il aurait parfaitement trouvé sa place. Tous ceux qui ont joué à des jeux de cette gamme le savent, ce n’est pas un petit compliment…
Age of Civilization, un jeu de Jeffrey CCH édité par Pixie Games.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 45 minutes