Le Dakar, rallye mythique dans les années 1970-90, perdant son nom « Paris-Dakar » en cours de parcours, a déjà été représenté à plusieurs reprises dans le jeu vidéo, sans garder de titres particulièrement mémorables. Plus de 4 ans après le dernier jeu en date, d’une qualité incertaine qui plus est, le studio Saber Porto (anciennement Bigmoon Entertainment), ont la lourde tâche de nous proposer une version up-to-date et de nous faire aimer à nouveau le Dakar sur toutes les dernières plateformes « nextgen ».
Un max de blairs aux portes du désert
Comme le chantait le chanteur Renaud, le Dakar a toujours été décrié pour les dégâts qu’il laisse sur son passage. Même si aujourd’hui, le Dakar a bien changé, avec des actions écologiques en parallèle pour mieux faire passer la pilule de la consommation de gasoil dans les dunes. Situé depuis quelques années en Arabie Saoudite, l’épreuve nous emmène sur des lieux mythiques et riches en sensation forte. Sur cette base, le jeu nous fera donc progresser sur des épreuves avec divers environnements, avec bien entendu une présence importante des régions désertiques, mais avec néanmoins certaines courses dans la neige, ou en bord de mer, là où les dunes et les plages se côtoient.
Chaque étape se déroule en plusieurs courses, et vous devrez essayer de vous classer dans les meilleurs pour espérer remporter des points d’expérience et crédits, mais également de débloquer des véhicules uniques, et des récompenses en fin d’étape, sous la forme d’un bandit manchot à la Forza Horizon. Seul différence, vous ne pourrez choisir qu’une seule des 3 récompensées affichées, et vous pourrez même la refuser et refaire un tour de roue pour espérer encore mieux. Sachant que vous commencer le jeu avec un certain nombre de crédits, vous permettant d’acheter vos véhicules de départ, et d’avoir accès au fur et a mesure de votre progression a des véhicules de plus en plus puissant. Les crédits vous serviront également à réparer vos véhicules entre deux courses.
Il est à noter qu’on est bien dans des épreuves type Dakar, loin des spéciales des jeu de rallyes traditionnels, et cela sous entend qu’il vous faudra prévoir pas mal de temps devant vous pour chacune, les courses étant relativement longues (la moindre course dure au minimum 5 minutes chacune, avec des épreuves demandant parfois 7-8 courses, faites le calcul !).
Dakar oblige encore, vous aurez donc selon le véhicule, deux outils sous la main pour progresser dans les courses. En plus de se placer dans le classement, vous devrez également passer les points de passages (les fameux waypoints) situé sur la carte. Dans les véhicules lourds, votre copilote vous indiquera en permanence la direction et les dangers sur le parcours. Pour les motos et les quads, pas de copilote possible, ce qui complique un peu la tâche, vous devrez uniquement vous fier aux indicateurs visuels de votre roadmap. Vous avez d’ailleurs la possibilité de la consulter en début de course avant le départ, même si avec parfois plus de 60 waypoints dans une course il sera impossible de mémoriser le parcours dans son entièreté.
Deux modes de « difficulté » sont disponibles dès le début du jeu, est un troisième se débloque au niveau 25, sachant qu’il est sera assez long à atteindre, car même après plus d’une dizaine d’heures de jeu, je ne l’ai pas encore atteint. Le premier mode vous donne toutes les indications visuelles et orales possibles pour vous guider, le second sera plus chiche en infos, et vous devrez passer sur les waypoints en tâtonnant un peu. Je n’ai cependant pas trouvé l’IA plus difficile dans ce second mode.
Pendant les épreuves, vous aurez la possibilité de louper quelques waypoints, et de réparer votre véhicule en pleine course, mais bien sur avec des pénalités de temps en fin de course, ce qui peut vous faire arriver 1er sur la ligne d’arrivée, mais pas sur le podium au final. Il faudra donc bien réfléchir à cela pendant la course, même si parfois il pourra être plus intéressant de louper un waypoint pour rattraper un concurrent.
Petit mot sur le multijoueur, qui n’était pas très rempli au moment de mon test. Les modes présent sont assez similaire au jeu solo, même si on peut parfois débarquer en pleine course dans une partie déjà entamée, ce qui est un peu perturbant au départ. Pour ceux qui souhaitent bouffer du sable à plusieurs, l’option est présente ce qui reste un plus.
Au volant et a l’œil
Un jeu de voitures digne de ce nom se doit de proposer un gameplay aux petits oignons, avec une compatibilité avec les volants, à retour de force si possible. Dakar Desert Rally est de ceux la, et propose bien entendu des options de paramétrages et reconnait sans mal les volants branchés sur la console.
Les 5 catégories de véhicules promettent de belles sensations manette ou volant en main, et il est clair qu’on est pas déçu avec un gameplay vraiment très correct sur les camions, les autos et les SxS. Je n’ai pas eu de difficulté particulière, et on ressent bien le poids des différents véhicules, avec un camion forcément un poil moins maniable, surtout à haute vitesse, mais qui s’en sort vraiment bien question sensation de conduite.
Je n’en dirais pas autant des véhicules plus légers tel que les motos et les quads, qui sont des vrais savonnettes. Je ne compte plus le nombre de fois ou un simple coup de guidon a généré un 360° involontairement, sans compter les collisions et chocs qui font perdre de précieuses minutes. Bien entendu, cela correspond a des véhicules plus légers et plus sensible niveau maniabilité, mais le jeu est vraiment très difficile avec ces deux catégories de véhicules. Les développeurs recommandent d’ailleurs dans les écrans de chargement de ne pas utiliser le volant pour ces véhicules, et pour l’avoir testé malgré tout, je le comprends parfaitement.
En parlant de volant, j’ai ressorti mon bon vieux THRUSTMASTER TMX Force Feedback qui fonctionne parfaitement sur Forza Horizon 5 pour le mettre en pratique sur le jeu.
Reconnu sans problème par le jeu, un petit tour vers les paramètres permettent de le configurer plus finement. Par défaut, j’ai trouvé d’ailleurs le réglage sur la sensibilité de la direction pas adaptée à mon volant, j’ai donc du réduire la course nécessaire pour tourner, une fois fait, les véhicules répondaient très bien (sauf bien entendu les motos et quads qui restent aussi injouables qu’avec la manette). Par contre, grosse déception sur le retour de force, qui ne fonctionne pas du tout avec ce jeu et mon volant. J’avais vraiment hâte de ressentir chaque nid de poules et dunes et malgré mes nombreux passages dans les réglages, redémarrage de console et jeu, rien n’y fait. Cela vient peut être du volant, mais étonnant qu’une marque comme Thrustmaster n’ai pas été testé par les développeurs sur la plupart des modèles dispo actuellement. Espérons un patch qui corrige ce défaut.
C’est beau comme un mirage
Tournant sur Unreal Engine, qu’il exploite plus que correctement, Dakar Desert Rally nous en ment plein la vue avec des décors magnifiques dignes des derniers jeux de courses sorti chez les concurrents, Forza compris sur certains points.
La météo est dynamique et évolue en cours de jeu, avec par exemple un début de partie nuageux qui enchaine sur un orage particulièrement bien retranscrit au niveau des éclairs qui tombent en éclaircissant le ciel. On peut cependant être étonné de voir parfois les limites du moteur 3D dans des environnements sombres et brumeux, avec parfois le coin du « cube » dans lequel les niveaux sont crées. Idem pour les décors lointains qui font l’impression de n’être sans aucune texture, juste des contours sur fond noir. Ça fait vraiment bizarre, et ça fait bien longtemps que je n’avais pas vu ce genre de bug d’affichage. On remarquera aussi parfois des trainées visibles sur les véhicules lorsqu’on tourne un peu vite, ou pendant les débuts de courses si on fait tourner la caméra autour du véhicule. Pas forcément gênant ingame cependant, mais ça reste fortement visible dans certaines conditions.
Les véhicules eux, sont parfaitement modélisées, que ce soit du plus simple 2 roues aux énormes camions, le soucis du détail est bien la. On peut d’ailleurs choisir de jouer en mode résolution ou framerate comme dans la plupart des jeux récents, et pour avoir fait le test en mode résolution, je n’ai pas remarqué de baisses de framerate gênant pendant les courses. On en prend vraiment plein les mirettes, et ça fait plaisir de voir un jeu aux normes d’exigences que l’on peut avoir aujourd’hui sur les consoles « next » gen.
La caméra du jeu permet de choisir comme dans la plupart des jeux de voitures, entre différents modes, externe, ou interne. Un mode spécial existe même,où vous déplacer la caméra sur l’axe d’un hélicoptère, mais cela reste difficilement jouable car la voiture en devient un peu trop éloignée. C’est malgré tout sympa d’y avoir pensé et tout à fait en phase avec l’esprit du Dakar. Un dernier point sur la caméra, dans les vues externes, qui est déplaçable à 360° autour du véhicule à l’aide du stick droit, ça aurait pu être utile pour jeter un œil en arrière par exemple. Le plus souvent cela reste pénible par le simple fait qu’elle ne se repositionne pas sur sa position par défaut, et qu’il devient souvent galère de la remettre bien en place, la solution étant de repasser entre la dizaine de vues différentes pour bien la recaler à sa place, oups.
Niveau sonore, les bruits des véhicules sont plutôt bien retranscrit et on est bien dans l’ambiance d’un jeu de course automobile. Par contre, gros bémol sur le copilote, qui a un débit de parole assez prise de tête. Trop d’indications tue l’indication et l’immersion ! Qui plus est avec parfois des infos données beaucoup trop tôt, ou trop tard. On préférerait presque lancer le jeu sur le second mode directement, voir de contrôler les savonnettes des deux catégories précédemment citées car les courses sont déjà assez éreintantes sur la durée, donc avoir un copilote qui saoule de paroles est assez rédhibitoire.
Avant de conclure, voici une vidéo de gameplay réalisée par mes soins vous permettant de découvrir le jeu en mouvement.
On ze road again !
En conclusion, Dakar Desert Rally nous emmène voyager dans une version à jour graphiquement avec son temps et avec de bonnes sensations de conduite et une difficulté plutôt bien adaptée à la thématique.
Finalement plus arcade que simulation dans son gameplay, le côté voyage avec la roadmap renforce la sensation de liberté « artificielle » du jeu. On n’est certes pas dans un open world, mais on peut choisir de jouer dans des conditions proche du réel, avec sa boussole (ou gps?) comme repère pour enchainer les waypoints, en essayant de ne pas se tromper de route ou de ne pas prendre un virage un peu trop rapidement au risque de perdre quelques précieuses minutes.
L’IA est malheureusement un point faible du jeu, et on pestera assez vite sur le côté aveugle qui en plus de nous faire perdre du temps, n’est elle que rarement pénalisée. La non-reconnaissance du retour de force sur mon volant est également une déception, même si je ne doute pas qu’il devrait fonctionner correctement sur d’autres modèles. Ne parlons pas du copilote qu’on aimerait faire taire parfois.
A petite dose, le jeu est suffisamment agréable pour être apprécié, le temps de quelques courses. Les quelques petits défauts énoncés dans ce test, peuvent être corrigés éventuellement avec une mise à jour, ce qui pourrait faire devenir le meilleur jeu de Dakar jamais réalisé jusque la.