Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom.
A travers cet ouvrage, autobiographique, l’auteure arrive à nous faire ressentir toute la complexité d’être une jeune musulmane vivant au 21ème siècle.
Si tous les chapitres sont construits de la même manière, commençant tous par « Je m’appelle Fatima DAAS. Je suis …. », ils nous introduisent très rapidement dans le problème que rencontre cette jeune dame.
Gay, pratiquante, asthmatique, née fille à la place du garçon qu’auraient souhaité ses parents fort peu démonstratifs, elle nous fait comprendre par des monologues très succincts mais aussi très percutants toute la difficulté à laquelle elle est confrontée.
Ce livre aurait pour vocation de faire voler en éclats tous les tabloids autour d’une jeune femme à la recherche de son identité, à la recherche de sa sexualité, à la recherche de son devenir. Ce livre devrait être lu par beaucoup, car il démontre que quelles que soient ses origines, sa nationalité, sa religion, sa sexualité, tout le monde devrait avoir le droit de vivre pleinement ce qu’il a vraiment envie d’être.
Comme le dit cette si jolie phrase : « L’important n’est pas ce que tu fais dans la vie, mais ce que tu fais de ta vie. » Et sincèrement, l’auteure nous embarque très vite dans sa vie, qu’on ne peut que lui souhaiter heureuse, dans ce siècle où l’humanité ne semble pas encore totalement prête à tout accepter, ce qui est bien dommage…
Bravo pour ce témoignage,
Bravo pour cette remise en question,
Bravo de montrer à certaines âmes perdues que rien n’est jamais perdu,
Bravo de vous assumer en ce monde un peu machiste.