L’Ultime Razzia est disponible sur Prime Video depuis le 1er août. L’occasion de revenir sur un film méconnu et pourtant pionnier de la brillante carrière de Stanley Kubrick !
Le trouble du film noir
Le long-métrage s’inscrit dans une décennie prolifique pour le film noir (Vertigo d’Alfred Hitchcock en 1958, Ascenseur pour l’échaffaud de Louis Malle la même année…). L’Ultime Razzia est le troisième long-métrage de Stanley Kubrick après Fear and Desire en 1952 et Le baiser du tueur en 1955.
Comme ses prédécesseurs (surtout Le baiser du tueur), L’Ultime Razzia profite de l’image en noir et blanc pour créer des jeux de lumière. L’esthétique claire-obscure accentue la tension de l’intrigue : elle renforce les ombres qui se projettent sur les visages angoissés des personnages.
Par ailleurs, Sherry n’hésite pas à manipuler son mari en faveur de l’argent promis par le braquage… Elle est franche mais reste douce, puis feint d’aimer son mari lorsqu’elle prend connaissance du braquage. Elle est l’archétype parfait de la femme fatale.
Le jugement dernier
Comme dans la plupart des films noirs, les personnages sont enchaînés à un destin que l’on ressent durant tout le film. Ils sont encerclés par des décors géométriques et ombrageux, restant dans la discrétion du coup qu’ils préparent.
Ce sentiment d’encerclement se ressent même lors des top shots (lorsque la caméra est en hauteur, au-dessus des personnages). En tant que spectateurs, nous avons la sensation qu’ils sont toujours observés dans leurs méfaits, sachant qu’ils regardent souvent autour d’eux pour éviter les regards indiscrets.
Enfin, nous ne connaissons pas le passé des personnages, ni l’origine de leur regroupement. Nous suivons un braquage sur 1h30 avec des hommes qui n’ont qu’un objectif, et qui sont regroupés pour ce même objectif. D’ailleurs, Johnny affirme à l’un de ses compères qu’ils ne se reverront plus une fois que l’argent sera donné… Cette parole annonce la relation qui lie les personnages, pour le meilleur comme pour le pire.
Ce chef d’oeuvre de Stanley Kubrick est l’un des films qui avait inspiré Reservoir Dogs de QT!