C’est la ville du crime aux impasses malfamées. Celle des sombres secrets, des vols sournois, où le crime se cache à chaque coin de rue. La police n’arrive plus à faire face à la délinquance, et aurait bien besoin d’un ou plusieurs justiciers pour lui venir en aide. Non il ne s’agit pas de Gotham City mais de Crime City ! Armez vous de votre fidèle loupe, affûtez vos compétences en observation et en déduction, pour enquêter en mode MicroMacro !
MicroMacro Crime City est un jeu d’enquête coopératif qui a fait grand bruit ces derniers mois, à tel point qu’il était extrêmement difficile de le trouver en boutique. Alors qu’il fait son grand retour en magasin, allons voir de plus près ce qu’il en retourne.
Le diable se cache dans les détails
A l’ouverture de la boîte, le jeu étonne et détonne. Un mince livret de règles, 16 enquêtes réparties sur une centaine de cartes, une loupe, et une carte géante qui, une fois dépliée, s’étale sur près d’un mètre. Dessinée en noir et blanc, la carte représente la ville de Crime City avec ses nombreux (très nombreux) détails. Déjà, l’œil des joueurs est attiré par la quantité d’éléments, par le soin apporté à chaque détail, par la masse de ruelles, immeubles, maisons, commerces, et autres établissements qui constituent la ville. Sans oublier la population qui déambule dans les rues, les véhicules qui se croisent et s’entrecroisent. Serait-ce un cadavre étendu là dans les jardins de Neptune au Nord-Est ? Et au Sud-Ouest, n’y a-t-il pas un corps écrasé en pleine rue sous un piano ? Mais que fait cette voiture dans la vitrine du vendeur de guitares ? En quelques secondes à peine, les joueurs captent les nombreux détails qui constituent la ville, et se rendent vite compte que Crime City porte un peu trop bien son nom. Il est temps d’enquêter !

L’apprentissage des règles est extrêmement simpliste, il s’agit avant tout de comprendre les éléments de langage et les quelques symboles rencontrés au cours du jeu. La carte de la ville bien étalée sur la table de manière à ce que chaque jour puisse bien observer chaque détaille, et il est déjà l’heure de se lancer dans la première enquête d’initiation qui permet de comprendre le jeu en quelques minutes à peine. Niveau rapidité de mise en place et d’apprentissage, difficile de faire mieux. Pour chaque partie, un joueur est nommé « détective », ce sera à lui de lire les questions sur les cartes (entre 6 et 10) qui forment l’enquête et valider les différentes réponses. Comme les autres joueurs, il pourra également participer à l’enquête. Chaque enquête débute par un texte de contextualisation du crime, aux joueurs alors de localiser sur la carte de la ville la scène du crime. Puis, les cartes et les questions s’enchaînent : de quelle manière est morte la victime ? Où vivait-elle ? Qui est le criminel ? Comment a-t-il fait disparaître l’arme du crime ? Quel est son mobile ? Par quels moyens a-t-il pris la fuite ? Et ainsi de suite. Il s’agira alors d’observer chaque détail de la carte de la ville pour repérer la victime, débusquer le meurtrier et suivre son parcours avant et après le crime, etc. Pour chaque question, les apprentis enquêteurs proposent une réponse, si elle est validée, ils passent à la suivante jusqu’à la résolution du crime. Point important, pour chaque réponde, il n’est pas possible de se baser sur la simple déduction, il faut pouvoir prouver ses dires par des éléments visuels.

Où est Charlie ? version crime
La mécanique du jeu est au final très simple, il ne s’agit ni plus ni moins d’un Où est Charlie ? version enquête pour les adultes (et les enfants). Un concept simpliste mais terriblement addictif. Très vite, on se prend au jeu de chercher le moindre détail pouvant nous mettre sur la piste du criminel ; il s’agira de prendre en filature des personnages, de remonter le temps pour comprendre ce qui a pu se passer et à quel moment. Mais attention, car les enquêtes s’entremêlent parfois et les auteurs se sont amusés également à placer des fausses pistes sur notre route. On se retrouve alors à enquêter au milieu d’un joyeux (et vivant) bazar géant qui nous fait retomber en enfance. De par le choix du noir et blanc, du dessin façon BD, sous sa thématique du crime MicroMacro cache une certaine douceur, effaçant alors le côté violent des crimes. Les protagonistes de l’histoire ont un nom, un métier, des loisirs, bref toute une vie que l’on peut observer ; ils deviennent alors attachants. Pour toutes ces raisons, malgré son titre, MicroMacro Crime City sera à classer dans la catégorie familial. Le jeu est immersif, palpitant, voire même addictif. Une fois commencé, difficile de le lâcher.
Le jeu compte 16 enquêtes à la difficulté croissante, pour les premières il ne faudra que quelques minutes pour en venir à bout, tandis que les dernières demanderont beaucoup plus de réflexion, de sens de l’observation et de la déduction. Aussi, pour les enquêteurs les plus doués, il est également possible de profiter du jeu avec sa variante expert. Et là, la difficulté monte d’un cran puisque les joueurs n’auront que la carte de départ pour essayer de résoudre l’enquête. Toutes les autres cartes qui orientent l’enquête sont mises de côté, on imagine alors facilement la multiplication des possibilités pour résoudre le crime.
MicroMacro Crime City fait partie de ces jeux pour lesquels on tombe sous le charme dès la première partie. Étonnant, original, malin, simple mais addictif, à l’esthétique détonante et fantaisiste, le jeu est un petit plaisir ludique à déguster entre amis et en famille. Subtil et minutieux, il s’agit d’une expérience nouvelle qui plaira autant aux enfants qu’aux adultes. Il est certain que des suites verront le jour au vu du succès du titre. Un gros coup de cœur pour ce jeu au concept micro mais au plaisir macro !
MicroMacro Crime City, un jeu de Johannes Sich, illustré par Daniel Goll et Johannes Sich, édité par Blackrock.
Nombre de joueurs : 1 à 4 joueurs
Âge : à partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 15 à 45 minutes
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