L’éditeur Super Meeple était-il rongé par la culpabilité de nous avoir récemment envoyés sur une lune jupitérienne particulièrement hostile avec le (très chouette) The Artemis Project ? Peut-être mais toujours est-il qu’il nous propose un changement radical d’ambiance en nous ramenant des confins de l’espace vers la quiétude du zoo de New-York. Alors, êtes-vous prêts à troquer vos combinaisons spatiales pour des bébés animaux trop choupis ?
A la manière d’un Bärenpark, New York Zoo vous propose de constituer un parc animalier en assemblant des polyominos représentant des enclos sur l’espace libre de votre petit plateau personnel. Cela dit, si le concept de base est similaire, New York Zoo fonctionne de façon très différente que son compère ursidé. Ici, les enclos sont placés de façon aléatoire autour de la piste centrale, formant des piles de trois enclos sur chaque emplacement (avec les enclos les plus grands sur le dessus de chaque pile). Et aussi, toujours contrairement à Bärenpark, les enclos ne sont pas préremplis mais devront l’être par vos soins. Mais déjà, nous allons trop vite, reprenons dans le bon zoordre…
Hop, j’acquiers un renard polaire et un kangourou et mes flamants roses font un bébé !
Dans New York Zoo, chaque joueur dispose donc d’un plateau personnel grâce auquel il va constituer le zoo de ses rêves. Au centre de la table, une piste d’action propose en alternance de sélectionner un enclos ou d’acquérir des animaux. Lors de leur tour, les joueurs vont donc choisir d’avancer le pion central (un éléphant) d’un certain nombre de cases (maximum 4 cases à 2 ou 4 joueurs et maximum 3 cases à 3 ou 5 joueurs). Ce faisant, ils pourront soit ajouter un enclos à leur zoo soit y faire apparaître les animaux représentés sur la case sur laquelle ils ont stoppé l’éléphant.
Jusqu’ici, c’est très simple mais comme on pouvait s’y attendre en sachant que son auteur est un certain Uwe Rosenberg, le jeu est beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît. Le but est de recouvrir complètement son plateau personnel et il sera donc tentant de sélectionner de grands (et beaux) enclos mais évidemment, ce serait trop facile. Déjà, quand on sélectionne un enclos, il faut pouvoir y installer au moins un animal et ce, qu’il provienne d’un de vos autres enclos ou d’une de vos habitations (qui sont des zones de transit pour vos animaux). En plus, il s’agira de ne pas négliger l’acquisition d’animaux car à intervalle régulier, le pion éléphant franchira une ligne de naissance pour un animal spécifique et tout joueur qui a deux animaux de l’espèce correspondante dans un de ses enclos pourra y ajouter un animal de cette espèce gratuitement. Quel est l’intérêt ? Eh bien pour chaque enclos entièrement rempli, les animaux sont défaussés et son propriétaire peut choisir une tuile Attraction pour compléter son zoo. Celles-ci seront particulièrement utiles pour combler les petits espaces libres entre vos tuiles ou pour remplir plus rapidement les grands espaces vides.
Uwe Rosenberg, où l’homme qui murmurait à l’oreille des bébés pingouins (et des polyominos)
Vous l’avez deviné, très facile à comprendre et à prendre en main (ce qui en fait un jeu délicieusement familial), New York Zoo dépasse pourtant le cadre du simple jeu de pose de tuiles. Ici, pour espérer l’emporter, il faudra toujours faire preuve d’anticipation et d’opportunisme pour profiter au maximum des enclos qui se libèrent mais aussi pour ne pas rater l’heureux (et productif) événement que constitue la naissance de bébés animaux !
En plus de ses indéniables qualités en termes de mécanique, New York Zoo est aussi soutenu par un très beau travail éditorial. Les illustrations y sont élégantes et raffinées alors que les petits meeples animaux lui apportent une sacrée touche de « mignonnitude ».
Bref, tout aussi accessible et malin que fluide et mignon, New York Zoo se révèle un bon jeu familial qui saura plaire tant aux habitués des poses de polyominos qu’aux novices en la matière. Il est un très bon premier jeu pour explorer le riche univers ludique de son créateur, Uwe Rosenberg.
New York Zoo, un jeu de Uwe Rosenberg, illustré par Félix Wermke et édité par Super Meeple.
Nombre de joueurs : 1 à 5
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 à 40 minutes