Il y a cinq ans, le jeune auteur américain David Joy bousculait le paysage littéraire avec son premier roman, « Là où les lumières se perdent ». Désormais, il nous revient avec un nouvel ouvrage « Ce lien entre nous » et comme il en a l’habitude, c’est chez lui, dans les montagnes de la Caroline du Nord que l’auteur nous convie pour un nouveau country polar.
Un soir, alors qu’il braconne sur les terres du vieux Coon Coward pour remplir le congélateur de son mobil-home, Darl Moody tue un homme par accident. Une lampée de whisky de trop ? Une lunette de vision de mauvaise qualité ? Qu’importe, il faut agir. Quand il retourne sa victime, le sang de Darl se glace. L’homme qui gît à ses pieds est Carol Brewer, dit Sissy, dont le frère Dwayne est tristement réputé pour sa cruauté et ses accès de colère. Pour l’aider à camoufler son crime, Darl fait appel à Calvin Hooper, son ami d’enfance, et l’entraîne sans le savoir dans un inextricable enfer. S’inquiétant de la disparition soudaine de son frère, Dwayne a vite fait de remonter la piste qui mène aux deux hommes. S’engage alors un impitoyable face-à-face dont seule l’issue apparaît certaine : le sang.
« Ce lien entre nous » dresse le portrait brutal et sans concession d’une région désolée des Appalaches. Là, où les hommes sont écrasés par l’ombre des montagnes qui les dominent, là, où la nature imperturbable étouffe leurs cris de désespoir, les différends se règlent aux poings ou à la pointe d’un fusil de chasse. Au cœur de ces Smoky Mountains, David Joy convie le lecteur à assister à la lente descente aux enfers d’un homme dépassé par les événements qu’il a lui-même provoqués. Avec le talent qu’on lui connaît, il nous parle de vengeance et de désespoir autant que d’amour fraternel et d’attachement à la terre. Dans l’ambiance brumeuse qu’il décrit comme personne, il nous livre un roman brut que de la première brindille écrasée à la dernière traînée de sang, il est impossible de lâcher.
Ce lien entre nous, un roman de David Joy publié aux Editions Sonatine