Retour sur le roman élu par le Jury Etudiant du Prix du Roman de France Culture et Télérama : en un mot comme en cent, déception.
Il fallait bien qu’Eric Reinhardt écrive sur une lectrice pour s’intéresser à autre chose que lui-même en train de manier fièrement sa plume comme un bâton de majorette. Dans son roman bavard, un écrivain – Eric Reinhardt, en toutes lettres – rencontre une femme mystérieuse et blessée, qui s’est profondémment reconnu dans son roman qui racontait… la vie d’Eric Reinhardt, encore. Il voulait étudier les différentes modalités du sujet : il cherche en fait son reflet dans les yeux des autres. Mais ce n’est pas suffisant, alors Eric Reinhardt multiplie les références à sa vie, ou à son œuvre (il se complaît à confondre les deux, réactivant le lieu commun passéiste de l’homme d’une œuvre et l’œuvre d’un homme).
C’est un roman bien inégal que la fin sauve peut-être de cette écriture devant le miroir du début, et du ridicule des clichés (si celui de la passion est lourd, celui de la mère au foyer est à peine supportable). S’il y a moins de langueur que de longueur dans cette passion, le lecteur patient finira peut-être par dégager un peu de sens et de beauté des maladresses de L’Amour et les forêts.