Il n’y a pas très longtemps, l’éditeur Grrre Games surprenait la communauté des joueurs avec son très réussi Nidavellir (puis plus tard avec son extension Thingvellir). Celui-ci nous avait beaucoup plu et c’est donc avec un enthousiasme non feint que nous nous sommes penchés sur la dernière sortie en date de la maison d’édition grenobloise : Rauha. Découverte…
Rauha est une terre aride, désolée et triste. Pourtant, il ne lui suffirait que d’un léger souffle de vie pour renaître de ses cendres et redevenir le berceau d’énergie vitale qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Ce nouveau souffle, c’est vous, puissant Chaman, qui allez en être à l’origine…

Le plus beau coin à champi’ de tout Rauha !
Rauha est un jeu compétitif dans lequel chaque joueur va incarner un chaman chargé de modeler le coin de planète qui lui a été confié pour en faire un environnement harmonieux et empli d’énergie vitale. Au départ, chaque joueur dispose d’un petit plateau personnel de neuf cases en format 3×3. Sur ces différentes cases, des biomes (comprenez des environnements) sont pré-imprimés. Il en existe de quatre sortes : des forêts, des montagnes, des coins à gemmes et des coins à champignons. Au départ, les joueurs placent leur avatar au-dessus de la première colonne de leur plateau. A chaque tour, celui-ci avancera d’un emplacement pour au final faire le tour complet du plateau en douze tours.
Lors d’un tour, chaque joueur va d’abord sélectionner une des quatre cartes Biome situées entre lui et un de ses voisins. Ensuite, il la placera sur une des neuf cases de son plateau en s’acquittant du coût de celle-ci ou en en respectant les contraintes de placement. Enfin, il activera les trois biomes situés dans la colonne ou dans la ligne devant laquelle se situe son pion Avatar. Le but : récolter des cristaux, accumuler des points d’énergie vitale et activer toutes sortes de capacités plus ou moins rentables.
Mais c’est une (cha)manie de me piquer toutes mes divinités ?!
Jusque-là, le jeu est très simple et s’il le reste dans son fonctionnement, il s’approfondit beaucoup dans la façon dont la partie va se dérouler. Vous froncez les sourcils ? Attendez une seconde, on vous explique… dès lors qu’un joueur aligne trois biomes ou trois types d’animaux identiques, il s’empare de la divinité correspondante. Il peut alors en activer l’effet une première fois et la conserver dans l’espoir de pouvoir la réactiver lors du prochain décompte intermédiaire. En effet, tous les trois tours, un décompte intervient et permet aux joueurs d’activer les divinités encore en leur possession mais aussi tous les biomes de leur plateau disposant d’un jeton spore. Mais ce n’est pas tout, lors de ces mêmes décomptes, on compare aussi les sources d’eau présentes sur les plateaux des différents joueurs, leur permettant (ou pas) de marquer de précieux points d’énergie vitale.


Il va y avoir du spore…
Nous l’avons dit, Rauha est un jeu qui s’explique très facilement. Pourtant, il ne manquera pas de vous agiter les neurones et de se révéler férocement compétitif. A ce titre, nous avons beaucoup apprécié les interactions directes et indirectes qui rythment la partie. Celles-ci débutent dans le choix des biomes que l’on va placer sur son plateau car les paquets de cartes étant communs à deux joueurs, on sait parfaitement les biomes qu’on laisse disponibles pour son adversaire. Parfois, il faudra savoir sacrifier le choix d’un biome qui se serait révélé opportun pour nous au profit d’un biome qui aurait permis à un adversaire de s’envoler dans le nombre de sources d’eau ou de récupérer une divinité dont la capacité spéciale lui aurait été particulièrement favorable.
D’ailleurs, ces « vols » de divinités viennent sacrément pimenter les parties. Il faut dire que récupérer l’une ou l’autre divinité juste avant le gong d’un décompte intermédiaire est toujours très savoureux (et l’est même d’autant plus si lesdites divinités sont arrachées des mains d’un adversaire qui se voyait déjà triple-comboter grâce à elles). Et en parlant de combos, ceux-ci sont une autre belle surprise du jeu. Rauha étant très permissif quant à l’ordre dans lequel les joueurs peuvent activer leurs biomes dotés d’une spore et leurs divinités lors d’un décompte, il autorise des combos en cascade toujours plus fous !


En conclusion
Si Rauha séduit par ses illustrations parfaitement dans le thème et par la qualité de son matériel, c’est véritablement grâce à sa mécanique aussi simple qu’efficace qu’il parviendra à tirer son épingle du jeu. Pour nous, il fait partie de ces trop rares jeux qu’il est très facile de sortir de la ludothèque et qui sont toujours la promesse de parties acharnées.
Rauha, un jeu de Johannes Goupy et Théo Rivière, illustré par O’lee et édité par Grrre Games.
Nombre de joueurs : 2 à 5
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 minutes