Si vous êtes un fidèle de Conso-Mag, vous aurez déjà entendu parler de Winebox Prestige, avec qui on a beaucoup travaillé par le passé (et on vous en parlait ici, là ou encore dans cet article). Le concept est simple : recevoir directement à domicile des boxs de vins de prestige. Derrière ce concept, il y a un homme : Patrick Moulène. J’ai voulu aujourd’hui lui donner la parole dans une interview, pour vous faire découvrir un parcours atypique véritablement passionnant. On embarque ?
Jonathan de Conso-Mag : Salut Patrick ! Je suis ravi de pouvoir faire cette interview avec toi. Pour commencer, comment vas-tu ?
Patrick Moulène, de Winebox Prestige : Je vais bien merci ! Ca fait plaisir Jonathan de réaliser cette interview avec toi, car tu apprécies, toi aussi, le bon vin !
Jonathan : Est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs, et nous expliquer un peu ton parcours ?
Patrick : Je suis Patrick Moulène, wine lover et Barolo man ! La description pourrait se résumer ainsi sans plus !
Cependant pour aller plus loin, après une carrière épanouie de plus de 20 années comme cadre commercial dans la cosmétique de luxe, pour des entreprises internationales, à la cinquantaine, la vie m’amène à changer de vision, de cap, et donc d’orientation.
J’achète une petite vigne entourée de bois, en région toulousaine, qui me permet de retrouver, et d’ancrer mes racines dans la terre. Dans la foulée, je crée Vin Vino en 2018, puis Winebox Prestige en 2019.
Jonathan : D’où te viens cette passion pour le vin ? Est-ce que tu es “tombé dedans quand tu étais petit” comme Obélix et la potion magique, ou c’est quelque chose qui t’es venu plus tard ?
Patrick : Alors, je suis né à proximité de Rocamadour, à la campagne, dans le Lot. Dès l’âge de 5 ans je jouais déjà dans la petite vigne familiale. Les vendanges étaient source de joie, de jeux, et surtout d’émerveillement. Les odeurs de la nature en général, et du vin en fermentation, en particulier sont encore bien présentes, et inaltérables, comme l’odeur de la récolte du foin, de la paille, des céréales, du tabac, et la fabrication artisanale du cidre.
Ah ce fameux jus de pomme à peine fermenté, qui coule abondamment du pressoir, et que je bois avec plaisir à l’âge de 5-7 ans, signe la première belle cuite. Mes frères me disaient que si je ne buvais pas beaucoup de cette potion magique, alors je mourrais. Tu vois Jonathan, il semblerait que je sois tombé dans la marmite très jeune ! Par ici la bonne soupe !
Vers l’âge de 18 ans, mes lectures sont déjà orientées vers le vin. Les premiers achats de bouteilles voient le jour, et je débute alors la création d’une première cave à vin. Déjà très tôt, à l’âge de 20 ans, j’achète en primeur, des grands crus classés de Bordeaux, et achète de grands vins mature dans les ventes aux enchères, que je suis assidument, à Toulouse.
Avoir le privilège de déguster des vieux vins de châteaux illustres de Bordeaux, de Bourgogne, et de Champagne, de plus de 40 ans me permet de roder le palais, et d’affiner mes connaissances.
Une anecdote : j’achète une bouteille de vin de l’année de naissance de mon papa : 1927 et l’ouvre pour un repas dominical. Même si le vin n’avait pas un grand pedigree et qu’il était en fin de vie, voir couler des larmes sur le visage de mon père m’émeut encore aujourd’hui. A ce moment-là j’ai compris à quel point le vin est source d’émotions, et qu’il peut participer à révéler la nature profonde de l’être humain.
Jonathan : Comment est-ce qu’on devient vice-champion de France de dégustation de vin à l’aveugle ? Est-ce que ton parcours t’emmène naturellement vers ça, ou bien c’est quelque chose que tu as travaillé volontairement ?
Patrick : La vie est pleine de surprises ! En 2004, un membre du club de vin de Toulouse, me demande de l’accompagner à Beaune, pour faire équipe avec lui, et assister à la finale du championnat de France de dégustation de vin à l’aveugle, organisé par LA REVUE DU VIN DE FRANCE.
Je n’étais pas le meilleur du club, loin de là, mais j’étais l’un de ceux qui rigolait le plus, qui s’amusait de tout, pratiquant avec délectation l’auto-dérision. Alors, l’idée de se rendre à Beaune en « coucou », petit avion 4 places, depuis Toulouse me séduit. Le brouillard nous empêche de partir en avion, alors à la dernière minute, on prend un train couchette.
Nous avons 12 vins à déguster. Sur l’un des vins, dès le nez posé sur le verre, j’ai la certitude de reconnaître une Mondeuse de Savoie. En bouche, l’impression est aussitôt confirmée, et nous jouons Mondeuse. Bingo, c’en est une, et nous sommes la seule équipe à l’avoir trouvée. Ce vin nous permet de faire la différence, et de terminer le concours 3ème France.
Voici le début de l’aventure !
De 2005 à 2011 je fais équipe avec un autre collègue du club et nous terminons régulièrement dans le top 10 France. En 2012, je change de co-équipier et nous terminons vice-champion de France. Suite à un désistement, nous représentons la France au championnat d’Europe, en Suède, et terminons 7ème Europe.
Après un arrêt de pratiquement 10 années, je reprends les concours en 2021, et me classe de nouveau vice-champion de France en 2022, avec un collègue parisien. Nous représentons la France pour le championnat du monde chez Ayala en Champagne, et nous terminons 18ème Monde. En 2023, encore un changement de partenaire, et nous terminons 3ème, qualifié pour la finale en juin 2024.
Jonathan : Tu étais notamment dans l’équipe de France de dégustation à l’aveugle. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette “discipline” très peu connue du grand public ? Comment ça se passe, en quoi consiste les événements majeurs ? Est-ce qu’on peut dire que tu es un peu le Kylian Mbappé du vin ?
Patrick : LA REVUE DU VIN DE FRANCE est la revue officielle, historique, et emblématique du vin ! Elle organise chaque année, des épreuves de dégustation de vin à l’aveugle, ouverte à tous, que ce soit les professionnels, ou les particuliers, amateurs de vin.
Durant l’année, Philippe de Cantenac, journaliste de la REVUE DU VIN DE FRANCE organise 5 manches qualificatives, programmés au sein des différentes appellations viticoles, comme un tour de France, en vue de se qualifier pour la finale. Seules, les 5 premières équipes de chaque manche se qualifient.
Le déroulement de l’épreuve est le suivant : 12 vins sont servis dans des carafes, majoritairement des vins français (environ 2 à 3 vins étrangers) pour lesquels chaque équipe rend une copie mentionnant le cépage, le millésime, l’appellation, le nom du domaine et le nom de la cuvée. Au final un classement par point est effectué.
L’équipe championne de France représente automatiquement la France pour le championnat du monde. En 2022, l’équipe ayant terminé à la première place était Belges, donc de facto l’équipe vice-championne a représenté la France.
Le championnat du monde est une épreuve majeure de grande envergure, car elle réunit une cinquantaine d’équipe de tous les continents, avec la présence de journalistes, télévisions, radios du monde entier, … Participer à un tel évènement, c’est génial !
Jonathan : Ton parcours t’a amené désormais à lancer Winebox Prestige, dont on a déjà vanté les mérites sur Conso-Mag après avoir testé le service. Est-ce que tu peux nous présenter, avec tes mots, le service que tu proposes aux particuliers avec tout ça, et ce qui va te distinguer d’autres box de vins qu’on retrouve sur le marché ?
Patrick : Oui en effet, je tiens à remercier Conso-Mag pour le fort enthousiasme témoigné à Winebox Prestige, maintes fois relayés au sein de vos articles.
Alors, voici ce qui différencie Winebox Prestige des autres box du marché :
- Box vin haut de gamme, premium (vins rares de vignerons mondialement connus)
- Box vin sur-mesure (à chaque envoi, découverte de vins différents)
- Vins sélectionnés par le champion de France (+ de 50.000 vins dégustés)
- La seule box à associer un grand cru français avec 1 grand vin italien !
Les box vin sont proposées avec et sans abonnement. Dorénavant des coffrets de vin ont vu le jour, ainsi que les services suivants :
- Dégustation de vin à domicile, et en entreprise
- Cours d’œnologie
- Personal wine shopper
- Expertise de cave
Jonathan : Comment est-ce que tu te sers de ton expérience dans la dégustation pour Winebox Prestige ? Est-ce que tu arrives à partager ton expérience et ton expertise autrement que dans la sélection des vins ?
Patrick : La vision du vin qui est la mienne, associée à l’expertise instantanée de l’ADN de chaque vin dégusté, me permettent de sélectionner les meilleurs vins traditionnels, et artisanaux ; des vignerons de moins de 20 hectares de vigne, qui perpétuent les gestes ancestraux, et qui donnent du sens, et de l’amour au monde végétal, minéral, et animal.
Les notions du bon goût (un vin sain de terroir, d’un artisan vigneron, avec une nourriture saine, provenant de la ferme, ou du maraîcher, si l’on peut), du plaisir, et du partage, résonnent au plus profond de mon être, car elles régissent fondamentalement ce que je suis.
Donner du sens à la vie est me semble-t-il devenu prégnant depuis 2020, face à l’épidémie, et le confinement, surtout pour la jeune génération. J’ai eu la chance de commencer la mue en 2016, de quitter le costume cravate pour endosser le simple pantalon troué, et expérimenter l’élaboration du vin artisanal, en région toulousaine.
Un autre exemple de partage, la vie est pleine de belles surprises, comme déjà évoqué en préambule. Je viens de terminer l’écriture d’un livre sur la dégustation du vin, un guide pratique du Wine Lover, à la demande d’une maison d’édition, à paraitre à la rentrée prochaine !
Aussi, je souhaite aux lecteurs d’avoir confiance en eux-mêmes, en la vie, malgré les épreuves qui permettent à tout un chacun de se construire ; de manger bon, et de boire bon, d’avoir des pensées positives, et de transmettre l’amour ! Autrefois, nos aïeux, les gens de la campagne étaient pauvres, même très pauvres, et pourtant ils étaient paradoxalement riche de cœur, de joie, de rires, de bons sens, et d’amour, …
Santé et remerciements à tous les gens de la terre qui ont tracé le sillon et nous ont transmis leur idéal de joie de vivre.
Jonathan : Et bien merci pour tout Patrick, c’est hyper intéressant de découvrir tout cela en profondeur. Merci pour ton temps et pour toutes les informations que les lecteurs de Conso-Mag vont avoir désormais !