Le Moteur d’Infinité, capable de déformer la réalité elle-même, aurait sans doute été une des plus grandes réussites de l’homme si ses créateurs corrompus n’avaient pas exploité son pouvoir immense pour asservir le monde.
Après un millénaire d’oppression, la résistance a fini par le détruire, déchirant le voile de la réalité et faisant pleuvoir une grêle d’éclats sur l’humanité, réduisant la civilisation en poussière. Aujourd’hui, quatre factions s’opposent, se combattent pour la survie, et reconstruisent le Moteur d’Infinité dans une guerre sans fin. Survivrez-vous ?
Fragments de classicisme
De la montée en puissance et du combo, où les joueurs se tabassent s’affrontent à coups de construction de decks, c’est là toute la promesse de Shards of Infiny, le nouveau deckbuilding imaginé par l’équipe derrière le célèbre Ascension. Les habitués du genre lui reconnaitront son affiliation (inspiration) avec Héros Realms et Stars Realms, mais avec une touche survitaminée bienvenue.
Dans Shards of Infinity, chaque joueur débute la partie avec le même deck (d’une dizaine de cartes) de départ, un héros et 50 points de vie. Disons-le d’emblée, 50 points de vie cela peut paraître beaucoup, mais dans ce jeu c’est peanuts ! Une rivière de six cartes est placée face visible afin que chaque joueur puisse, à son tour, venir recruter des alliés. Chacun pioche cinq cartes et la partie peut commencer. Rien de nouveau sous le soleil jusqu’ici, et même les néophytes devraient comprendre la mécanique du jeu assez aisément. Si vous savez jouer à n’importe quel deckbuilding qui existe, vous saurez jouer à Shards of Infinity.

A leur tour, les joueurs vont pouvoir poser leurs cartes dans l’ordre de leur choix. Certaines permettront de bénéficier de cristaux (faisant office de monnaie) pour acquérir de nouvelles cartes dans la rivière, d’autres de cumuler des points d’attaques, ou à l’inverse des boucliers pour la défense. Parmi les cartes, quatre grandes factions sont représentées, chacune ayant sa spécificité de jeu et son background, et permettent de faire évoluer le deck des joueurs.
La phase de combat se déroule de la manière suivante : l’attaquant active ses cartes et cumulent des points d’attaque tandis que le défenseur peut tirer profit de ses cartes en main pour se défendre. Il arrivera donc qu’un joueur ayant cumulé les combos pour faire une attaque puissante voit ses efforts réduits à néant par une défense en béton qui se révélait cachée jusqu’à présent dans la main de son adversaire.
Pour faire simple, un tour de jeu se résume ainsi : acheter des cartes, poser des cartes pour attaquer son adversaire, ou se défendre. Le tour terminé, toutes les cartes sont mises dans la défausses, toutes ressources acquises non utilisées sont perdues, et cinq nouvelles cartes sont piochées.

Infinité de possibilités
Mais qu’apporte donc Shards of Infinity par rapport à d’autres jeux avec une mécanique aussi classique ? Sous ce classicisme de surface se cachent de nombreuses innovations. A commencer tout d’abord par les cartes « mercenaires » qui, à l’inverse des autres alliés, peuvent être jouées directement lors du recrutement sans passer par la case défausse. De quoi donner un bon coup de boost et de nombreux combos lors d’un tour de jeu. En revanche, un mercenaire joué directement devra ensuite être replacé sous la pioche commune, et ne reviendra donc jamais dans la main du joueur. Mieux vaut-il placer une carte dans la défausse ou bénéficier immédiatement de son effet même si celui-ci est éphémère ? Seconde spécificité, les cartes « champions » qui restent en jeu toute la partie, activables à chaque tour, jusqu’à ce qu’elles soient détruites.
Mais la plus grande originalité de Shards of Infinity réside surtout dans son système de « points de maîtrise ». Au début de la partie, chaque joueur commence avec zéro points de maîtrise. Compteur qui pourra ensuite augmenter grâce à la capacité des héros (augmenter de 1 la maîtrise une fois par tour) ou en activant des cartes. Plus le niveau de maîtrise sera haut et plus certaines cartes monteront en puissance. Par exemple, une carte permettant de faire deux dégâts passera à cinq dégâts avec une maîtrise de dix. De ce fait, même les cartes les plus faibles en début de partie peuvent se révéler redoutables à la fin. Enfin, s’il est possible de gagner une partie en réduisant les points de vie des adversaire à néant, le système de maîtrise ouvre une seconde voie pour remporter la victoire. Ainsi, un joueur atteignant 30 points de maîtrise peut activer l’éclat d’infini (une carte présente en un seul exemplaire dans chaque deck) et terrasser l’ensemble de ses adversaires. Effet de puissance (complètement badass diront certains) garanti !
Shards of nervosité
Sous son aspect classique, Shards of Infinity recèle un moteur de jeu étonnamment nerveux, rapide et jubilatoire. Par de petites subtilités bienvenues, il se démarque des jeux dont il pourrait souffrir la comparaison. Les possibilités et combinaisons sont multiples, avec un juste équilibre entre les différentes cartes, permettant des retournements de situation riches en rebondissement et en tension. Et lorsque l’on ajoute les conditions de victoire variables, le tout est explosif !
Dans une petite boîte au prix raisonnable, parfaitement édité, joliment illustré et thématisé, se cache un jeu épique que l’on ressortira souvent pour des parties toutes plus différentes les unes que les autres (mais toujours fracassantes). Avec Shards of Infinty, vous allez trembler, stresser, jubiler, mais surtout, vous allez vous faire des ennemis ! La victoire a toujours un prix, et elle est encore plus belle lorsque l’on écrase son adversaire à bon gros coups d’éclat d’infini !
Shards of Infinity, un jeu de Gary Arant et Justin Gary, illustré par Aaron Nakahara, édité par Stone Blade Entertainment et Iello.
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