Cette année 2016 s’annonce bénie pour les amateurs de baston. Alors que le mois de mars proposera de découvrir Mortal Kombat XL et UFC 2, c’est Capcom qui dégaine le premier avec le retour de la plus mythique des séries de jeux de combat. Avec Street Fighter V, la firme nippone compte bien truster la première place dans le cœur des joueurs e-sport et offrir aux compétitions un titre à la hauteur du talent des stars du genre. Avec quelle réussite ?
Graphismes et contenu
Street Fighter IV avait su bouleverser totalement ce que les joueurs connaissaient de la saga, que ce soit sur le plan graphique comme sur le gameplay, qui avait subi un profond remaniement depuis les précédents épisodes. Autant le dire tout de suite, le fossé n’est pas aussi important avec ce Street Fighter V, même s’il apporte bien évidemment beaucoup de nouvelles choses à droite, à gauche. Esthétiquement, le titre conserve le style orienté cartoon du précédent opus, mais en affinant encore la recette. Les personnages sont magnifiquement modélisés, et cette réussite s’étend également aux arènes, vraiment très belles et toujours aussi vivantes. Les scènes sont extrêmement colorées de base, on en prend vraiment plein les yeux, et c’est encore plus vrai quand les attaques spéciales, véritables foires de couleurs et d’effets de lumières, commencent à fuser. On avait peur que la différence ne soit pas notable entre Street Fighter V et son grand frère – pourtant sorti sur Xbox 360 et PlayStation 3 – et on avait tort. S’il conserve le même style, le jeu est réellement beaucoup plus beau, et le constat est flagrant en faisant tourner les deux jeux côte à côte.
Côté contenu en revanche, la déception ne peut que se faire ressentir. On se lance dans un mode Histoire assez mou proposant de découvrir l’ensemble des 16 personnages qui composent le roster. 3 combats par perso, une difficulté assez peu relevée et une aventure bouclée en une ou deux heures, sans challenge excitant. Et à partir de là, on rencontre un petit problème pour les joueurs solo qui aimeraient s’entraîner, puisque le seul mode de jeu jouable en solitaire est la Survie. Aucun mode Arcade proposant un enchaînement de combats n’est à signaler, ce qui est quand même sacrément honteux pour un soft demandant de se perfectionner pour maîtriser les mouvements de chacun des personnages… Le mode Versus, pour sa part, ne se lance que si une deuxième manette est connectée, tandis que les modes en ligne sont certes très, très sympathiques, mais avec des serveurs qui sont pour le moment un peu à la ramasse. On espère que tout cela sera rapidement corrigé, mais à l’heure actuelle c’est encore un peu compliqué. Dommage, car le CFN (Capcom Fighters Network) propose quelques options intéressantes, comme la possibilité d’ajouter des rivaux en favoris pour pouvoir les retrouver facilement ou consulter leurs combats et ainsi préparer d’éventuels affrontements futurs, etc. Des options pensées pour le e-sport qui tombent un peu à l’eau à cause d’un code réseau foireux, c’est dommage. Petit point positif toutefois : si le matchmaking met un peu de temps à se lancer, on apprécie la possibilité de pouvoir se lancer dans un combat en attendant qu’un adversaire soit trouvé. Optimisation du temps, tout ça, tout ça.
Casting et gameplay
Un petit mot sur le casting, avec 16 combattants disponibles d’entrée de jeu, à savoir Ryu, Ken, Cammy, Charlie Nash, Chun-Li, Dhalsim, Vega, Zangief, Birdie, R. Mika, Karin et M. Bison pour les têtes connues, et 4 petits nouveaux. F.A.N.G. est un personnage à la solde de Bison, qui pratique le Kenpô et qui peut, entre autres, empoisonner son adversaire, une première dans la série. Le personnage de Rashid est plutôt plaisant à jouer, proche d’un Vega, et surtout fruit d’un accord entre Capcom et Pluto-Games, un distributeur émirati, pour populariser le jeu dans les pays arabes. Necalli est pour sa part un mystérieux guerrier aztèque, chargé d’une mission divine de venir à bout de l’ensemble des champions de la Terre. Enfin, la belle Laura est la soeur de Sean de Street Fighter III, et sait aussi bien user de ses charmes que du jiu-jitsu brésilien. Ca va faire mal ! A noter que l’on sait déjà que Balrog, Guile, Juri, Ibuki, Urien et Alex débarqueront dans les prochains mois pour compléter cette fine équipe.
En ce qui concerne le gameplay, on a là encore droit à pas mal d’évolutions qui vont demander de réapprendre totalement. Exit Focus et Ultra, et bienvenue aux V-Trigger, V-Skills et V-Reversal. Grâce à ces techniques, certains personnages vont alors voir leur capacités boostées, avec notamment la possibilité de sortir des coups autrement impossible à lâcher, tandis que d’autres combattants auront droit à des attaques spéciales. Le V-Reversal est pour sa part un système de contre assez délicat à maîtriser mais qui saura conférer un avantage durant les parties pour ceux qui sauront le placer au bon moment ! La présence des V-Skills et V-Triggers vient en tout cas faciliter les combats, notamment pour les joueurs les moins chevronnés qui pourront enchaîner quelques victoires avec un peu de réussite, et ce beaucoup plus facilement que par le passé. Quelques modifications sont faites également au niveau des coups, à commencer par l’enchaînement de coups de pieds de Chun-Li qui ne se fait plus en martelant Croix, mais en effectuant un quart de cercle avant suivi de Croix, par exemple. Les règles en cas de frappe simultanée ont également changé, un coup moyen prenant désormais le dessus sur un coup faible, empêchant les blocages infinis en enchaînant les petits coups. Autant de changements à appréhender, mais qui apportent pas mal de fraîcheur aux combats !
Enfin, un petit mot pour les joueurs qui possèdent des sticks arcade PS3: ces derniers sont compatibles sur les PS4, ce qui n’est pas négligeable ! Car oui, on rappelle que Street Fighter V est disponible en exclusivité sur la console de Sony, en plus du PC.