Initié en 2016, la trilogie “reboot” de Hitman s’achève aujourd’hui avec un troisième épisode qui, une fois de plus, va nous faire voyager et découvrir, enfin, la suite de l’intrigue initiée il y a cinq ans.
On avait découvert avec le premier épisode de ce reboot une volonté de la part de IO Interactive de revenir aux origines de la série, et de remettre au centre des débats le tueur méthodique et plein de sang-froid qu’est l’Agent 47. On avait été alors subjugué par les environnements créés par les développeurs, toujours plus denses et organiques, permettant à tous les assassins en herbe de réaliser non pas un, mais plusieurs fois le crime parfait, de dizaines de manières différentes. Avec ce troisième opus, sobrement baptisé Hitman 3, la formule est reprise de la même manière, et fonctionne toujours aussi bien.
Pour cette suite, ce sont six nouvelles destinations que les joueurs peuvent découvrir, proposant de suivre 47 dans la suite de sa quête pour faire tomber l’Agence Providence. Un scénario qui nous emmènera de Dubaï à la Roumanie, en passant par Berlin ou l’Argentine, sans oublier de petits crochets par la campagne britanique ou dans la cohue de ruelles chinoises. Ces destinations très variées sont un régal pour les joueurs, à tous les niveaux. Visuellement tout d’abord, chaque lieu dispose d’une telle identité visuelle particulière qu’il est parfois difficile d’imaginer que l’on joue au même jeu que dix minutes auparavant. Passer du 180ème étage de la plus haute tour du monde, au milieu des nuages de Dubaï, à la campagne trempée de Dartmoor au Royaume-Uni, est un véritable dépaysement.
Chaque nouvelle destination est à appréhender comme un magnifique puzzle gigantesque, qu’il faut apprendre à découvrir, à appréhender, afin de mieux plonger pour le résoudre. Prendre le temps d’arpenter les innombrables pièces qui composent ces lieux est un véritable plaisir, et on se délecte à imaginer quel costume on va pouvoir emprunter pour s’approcher de notre cible, quelle ruse utiliser pour l’éliminer en étant le plus discret possible. Chaque nouvelle destination offre son lot de possibilités plus ou moins évidentes, parfois saugrenues, parfois très froides et meurtrières. On a beaucoup apprécié l’enquête du détective privée au sein du manoir de Dartwood, qu’on vous conseille de tenter !
Comme dans les précédents épisodes, IO Interactive a inclus toute une pelleté de défis à accomplir, de manière plus ou moins naturelle, offrant une profondeur et une rejouabilité sans commune mesure à Hitman 3. Obtenir le 100% sur une destination est, si ce n’est un tour de force, une véritable découverte perpétuelle qui nous oblige à nous réinventer et à repenser sa manière d’appréhender les situations. C’est vraiment plaisant, surtout lorsqu’on se lance dans les niveaux de difficultés les plus élevés, où les indices sont mis de côté. La recette a déjà été éprouvée à deux reprises, mais fonctionne toujours aussi bien ici, et les quelques petits ajouts (comme la présence d’une caméra permettant de déverrouiller certaines serrures, par exemple) viennent légèrement modifier la formule sans la dénaturer le moins du monde.
Hitman 3 conclut à merveille la trilogie initié il y a cinq ans de cela. On prend une fois encore un plaisir fou à se faufiler parmi les foules de PNJ présents dans chaque destination, à imaginer comment réaliser le crime parfait, à se déguiser en tout et n’importe quoi pour essayer de progresser encore davantage. Bien servi par un scénario intéressant, mais surtout une réalisation technique irréprochable, le jeu nous démontre une nouvelle fois tout le talent de IO Interactive pour créer des univers ultra immersifs, organisques. Chaque lieu raconte sa propre histoire, ses histoires, et on découvre à chaque recoin de nouvelles micro-intrigues qui nous poussent à remettre le couvert pour une nouvelle partie. L’Agent 47 boucle ici une trilogie qui va peut-être l’éloigner de nous pendant un moment, mais n’aura jamais été aussi présent dans nos esprits. Hitman 3 fait partie de ces jeux qui marquent et resteront gravés dans bon nombre d’esprits de joueurs.