Si la série des Ys existe depuis des années, le succès de Ys VIII Lacrimosa of Dana a propulsé la license sur le devant de la scène. Nous l’avions d’ailleurs testé sur Conso-mag en 2017, et si vous étiez passé à côté, il n’est jamais trop tard pour vous rattraper. Je vous conseille chaudement d’aller (re)découvrir ce petit bijoux.
Lire le test Ys VIII Lacrimosa of Dana
Ys IX s’inscrit parfaitement dans la lignée de son prédécesseur : Falcom semble avoir trouvé la recette du succès, et l’applique à ce nouvel opus avec une efficacité redoutable. Et si on ne change pas une équipe qui gagne, le jeu offre tout de même quelques nouveautés bien sympathiques. On vous en dit plus !
Vous avez dit “prison” ?
Si Ys VIII Lacrimosa of Dana nous faisait rêver d’évasion tropicale, c’est un autre son de cloche pour Monstrum Nox. Pas de le temps de tergiverser : dès l’intro, vous êtes jetés dans le vif de l’action et votre première mission sera… de vous évader d’une prison. On comprend tout de suite que ça ne rigole pas, exit l’exploration de la paradisiaque mais dangereuse île de Siren et bonjour les murs froids de la prison de Balduq.
Une entrée en matière qui donne le ton, puisque même après être évadé, Adol restera prisonnier d’une malédiction avec laquelle il se débattra tout au long du jeu. En effet, avant même de recontrer le premier semi-boss, vous tombez sur Aprilis, une femme mystérieuse qui vous transforme en Monstrum, un être doué de pouvoirs surhumains et qui se bat contre les Lemures, ces êtres venus d’un autre monde qui menacent à tout moment d’envahir celui d’Adol. Si ces nouveaux pouvoirs vous permettront de mener à bien votre évasion, les Monstrums ne peuvent pas quitter la ville de Balduq. Dépitant pour un aventurier… Mais c’est là la première nouveauté du jeu, comparé à Lacrimona of Dana.
Si Adol est malgré lui confiné à l’intérieur de Balduq, la ville est un véritable terrain de jeu à explorer avec vos nouveaux pouvoirs. Se téléporter sur de courtes distances, courir sur les murs, planer ; se déplacer devient un vrai moment fun. Ainsi, en lieu et place d’un terrain plat, on a une ville construite sur plusieurs niveaux, à explorer des toits jusqu’aux quais.
En revanche, il vous faudra débloquer une par une les différentes zones de Baldur et de ses alentours ; au début, une barrière invisible vous confine à quelques quartiers, ce qui limite beaucoup Adol dans ses déplacements. C’est là l’une des grosses nouveautés par rapport à Lacrimosa of Dana et aux Ys précédents, il ne s’agit pas vraiment d’un monde ouvert, ou du moins pas au début.
Le monde obscur du Grimwald Nox
Pour lever les barrières, mais aussi parce que c’est la mission des Monstrum, Adol et ses nouveaux compagnons devront faire face au Grimwald Nox, un monde sombre et grouillant de monstres qui veulent envahir l’univers d’Adol. Les Monstrum sont les derniers remparts de l’humanité, et devront régulièrement repousser des vagues de monstres. Vous l’aurez deviné, les raids de Lacrimosa of Dana sont de retour sous une nouvelle forme ! Le principe est le même : vous devez défendre, non plus le village mais une sphère contre des assauts de monstres, comptant sur vos amis Monstrum mais également sur les compétences spéciales de vos alliés – que vous pourrez recruter tout au long du jeu.
En effet, comme dans Ys VIII, Adol et Dogi établiront un QG au sein duquel ils recueilleront les alliés. En plus de leurs compétences spéciales dans le Grimwald Nox, certains d’entre eux pourront vous échanger des matériaux, vous filer des items suivant votre progression sur la map, vous cuisiner des repas (efficace pour se redonner des PV), etc. Là non plus, rien de surprenant pour les joueurs de Ys VIII. En revanche, le QG d’Adol est désormais un bistrot, qui sera visité par toute sorte de personnages et qui disposera aussi de son tableau de quêtes.
Les quêtes annexes et les alliés sont d’ailleurs plus intéressants que ceux de Lacrimosa of Dana. Cela reste un avis personnel, mais ils sont mieux ancrés dans l’histoire principale. En effet, si l’une des intrigues principales du jeu est la malédiction des Monstrum et le Grimwald Nox, l’autre grand mystère est la prison de Balduq elle-même. Une prison immense, ancienne forteresse dont certains niveaux sont interdits même aux gardes, qui grouillent de monstres étranges… C’est un lieu vraiment intriguant. Certaines des quêtes annexes consistent à s’y introduire, parfois pour sauver d’autres alliés, ou bien à y récupérer des informations. Ces quêtes-là sont très spéciales, et très mystérieuses, mais nous n’en dirons pas plus ! A vous de le découvrir, et cela vaut vraiment le détour.
Faire le maximum de quêtes est d’ailleurs un moyen efficace de lever les barrières. Grosso modo, vous disposez d’un compteur de Nox qui devra dépasser les 100 pour voir apparaître un portail vers le Grimwald Nox. Entrez dans le portail, repoussez les monstres, et la barrière disparaîtra, vous débloquant une nouvelle zone. Si certains de ces portails apparaissent en continuant l’histoire principal, faire les quêtes annexes est un moyen rapide de remplir le compteur. Balduq est également infestée de mini portails qui laisseront échapper une poignée de monstres, et qui rempliront également le compteur mais beaucoup moins vite. Ceci dit, les plus challengeants laisseront derrière eux un coffre avec des items plus ou moins rares, donc cela vaut le coup de les faire quand même. Et puis, c’est un bon moyen de farmer.
Un bon JRPG comme on les aime
Au niveau du système de combat, là non plus rien bien surprenant : les parades et les esquives qui ralentissent les mouvements des ennemis s’ils sont bien timés, une équipe jusqu’à 3 personnages interchangeables à souhait et qui offrent chacun des compétences différentes, une barre de vie et une barre de SP, une jauge pour charger sa super compétence, là-dessus Ys IX ne chamboule pas vraiment ses habitudes. Cependant, il existe quelques petites nouveautés : la super attaque n’est plus une cinématique mais boost fortement les dégâts, la jauge de SP se remplit automatiquement, et surtout, Adol peut utiliser son pouvoir de téléportation pour se rapprocher des ennemis et les frapper au corps-à-corps. Fonctionnalité vraiment utile compte tenu de la relative faible portée de la plupart des compétences, et qui apporte un peu de fluidité et de technique au jeu. Ce qui n’est pas du luxe, étant donné qu’avec Adol plus 5 autres Monstrum sur le terrain lors des raids face à des vagues de monstre, ça devient très vite brouillon.
Par rapport à Lacrimosa of Dana, Monstrum Nox semble avoir revu sa difficulté. En effet, le jeu dispose de 6 niveaux de difficultés allant de Easy à Lunatic (que le jeu ne vous recommande pas en premier run), mais nous, on trouve que le mode Hard de Ys IX est similaire au mode Normal du VIII, autrement dit, si vous voulez du challenge, nous vous conseillons d’augmenter la difficulté. Néanmoins, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, cela permet à beaucoup de joueurs débutant de pouvoir apprécier pleinement la lore du jeu. C’est donc un parti pris intéressant.
Côté soundtrack, rien à redire. Et visuellement, les personnages ont l’air légèrement moins carrés que dans l’opus précédent, même si rien de révolutionnaire. Comme nous l’avons dit plus haut, les couleurs sont moins chatoyantes que dans Ys VIII mais c’est grandement dû au changement d’ambiance, plus sombre dans Monstrum Nox. Ce qui donne aux aventures d’Adol un côté plus sérieux, et surtout plus intriguant.
Dans tous les cas, Ys IX saura mettre tout le monde d’accord : les amoureux de Ys VIII retrouveront Adol avec plaisir, tandis que les joueurs qui ne sont pas familiers de la license découvriront un bon JRPG qui tient toutes ses promesses.