Qui n’a jamais rêvé de visiter une destination exotique, peuplée de créatures gigantesques et souvent hostiles, dotées de capacités surnaturelles, d’une force dévastatrice ou d’un souffle de magma et d’acide ? Qui n’a jamais rêvé d’affronter ces titans dans des duels périlleux, parfois déséquilibrés où seuls l’astuce et un équipement soigneusement fait main 100% pur-Rathalos constituent vos seules maigres chances de survie ? Bon peut-être pas tout le monde…
Mais pour les aventuriers pas si rares que ça prêts à tenter l’expérience, la franchise Monster Hunter de Capcom propose depuis ses premiers opus sur Playstation 2 d’incarner un chasseur de monstre à qui l’adage « avoir les yeux plus gros que le ventre » ne semble pas parler outre mesure.
Après le très réussi Monster Hunter World, véritable référence du genre ayant permis à Capcom de mondialiser le succès d’une de ses licences phares, Monster Hunter Rise arrive donc avec des ambitions nettement revues à la baisse mais avec l’objectif clair de poursuivre la démarche du studio de rendre la série accessible au plus grand nombre.
Sorti en exclusivité en 2021 sur la Switch de Nintendo (testé dans nos colonnes en 2021 par Matt), Monster Hunter Rise déploie ses ailes sur PC depuis le 12 janvier 2022. Que vaut donc ce nouveau portage ?
Monster Hunter : Rise de la qualité de vie
Comme dans tout bon épisode de Monster Hunter qui se respecte, un paisible village, ici le hameau de Kamura, et ses non moins paisibles habitants font face à une menace terrible pouvant mener à leur anéantissement total. Coup de bol, il se trouve que les habitants, dont notre héros sans nom, se sont entrainés depuis la naissance à combattre et repousser les créatures redoutables qui hantent les environs.
Accompagné de votre fidèle Chumsky, un mélange entre le meilleur ami de l’homme et un loup qui vous servira aussi bien de monture que de compagnon de combat, et des fameux chats Palicos, compagnons félins de la première heure prêts aussi bien à coller des baffes qu’à courir partout pour récolter de précieuses ressources, vous devrez donc relever les défis du monde exotique de Monster Hunter Rise afin de protéger votre terre natale.
Le Chumsky parlons en justement. Nouvelle addition au casting des compagnons de la série, cette brave bête, qui vous servira à ses instants perdus de compagnon de bataille, a pour principal attrait d’accepter de porter le chasseur sur son dos. Fini ainsi les longues phases d’escalade ou de marche, à vous les économies sur la jauge d’endurance du chasseur. D’autant que le Chumsky, en bon chien-ninja, dispose de la formidable capacité de défier les lois élémentaires de la physique, grimpant ainsi les parois les plus abruptes après avoir pris un peu d’élan en contrebas. Point clé crucial, la possibilité de gérer son équipement et la santé de son personnage depuis le dos de sa monture. On vous l’a dit, tout est fait pour simplifier et améliorer l’expérience de jeu.
Même chose concernant l’artisanat et le crafting du jeu. Là où les anciens opus mettaient l’accent sur l’obligation pour le chasseur de transporter pioche et autres pelles pour récupérer de précieux minerais, MH : Rise facilite considérablement la tâche en permettant au joueur de réaliser toutes ces opérations rapidement et simplement. Quant à la fabrication de potions par exemple, il est désormais possible d’automatiser le processus pour récupérer l’objet de vos rêves dès l’obtention des herbes convoitées. Le plaisir on vous dit !
De filoptère en aiguille
Si les compagnons apportent donc une qualité de vie nouvelle à l’expérience de jeu, force est de constater que le nouvel atout « mobilité » du jeu réside principalement dans le filoptère, cette espèce d’insecte multi-usage qui permettra au chasseur aguerri de se déplacer tel un héros marvelesque cracheur de toiles.
Bon n’exagérons pas trop les choses non plus, les utilisations du filoptère reste limitée et permettent simplement de propulser le chasseur dans une direction ou d’agripper des éléments du décor pour aller toujours plus haut… Mais quelle nouveauté pour la série !
Une des caractéristiques clés de Monster Hunter a toujours été le « réalisme » ambiant de ses combats et des interactions de ses héros avec l’environnement. Pas de saut, voire de double saut ninja donc, mais bien un héros rendu presque balourd dans ses mouvements par la tonne d’équipement nécessaire à la chasse au monstre en (presque) totale sécurité.
Le filoptère ajoute donc un élément de verticalité très intéressant aux déplacements du chasseur, rendant notamment la traque de votre proie moins ardue. Loin de ne servir que de moyen de locomotion, votre tisseur personnel servira également en combat, tant pour accroître la mobilité du chasseur lors de ses esquives que pour déclencher de puissantes attaques « lien de soie » qui viennent compléter l’arsenal du chasseur.
Enfin, dernière fonctionnalité jouissive du filoptère, la possibilité de chevaucher les monstres, déjà inclue dans les précédents opus mais qui utilise ici le fameux insecte pour empêtrer et contrôler la créature. Au chasseur aguerri ensuite de décider s’il veut utiliser la bête comme nouvelle arme de destruction massive pour affaiblir sa véritable proie ou de simplement l’envoyer s’écraser contre un mur.
Ce nouvel outil peut donc presque légitimement être considéré comme une nouvelle arme à ajouter au catalogue des 14 déjà disponibles dans le jeu. Pas de nouveauté toutefois de ce côté-là, au grand dam des fans de nouveaux joujoux à aiguiser.
Pixel Hunter
Si Monster Hunter : Rise cherche donc à simplifier ses mécaniques, il n’était toutefois pas forcément obligé d’appliquer la même logique à ses graphismes. Entendons-nous, le jeu reste agréable à l’œil naïf des premiers instants mais, ayant été développé pour exploiter au mieux les performances de la Switch, très nettement inférieure à celles de ses concurrentes de salon des écuries Sony et Microsoft, la version PC ne rend malheureusement pas hommage outre mesure aux capacités des cartes graphiques de dernière génération.
Toutefois à tout malheur sa part de positif, si la version Switch peinait difficilement à toussoter un framerate hasardeux, la version PC ici ne souffre d’aucun ralentissement et expose fièrement un 60 fps des plus juteux.
Les plus audacieux pourront également profiter de leur aventure en 4k pour le plaisir des yeux et c’est avec un plaisir non dissimulé qu’on constate que l’optimisation du jeu initiale pour une console technologiquement au rabais permet de faire tourner le jeu sans aucune difficulté sur des machines un peu moins récentes.
Mention spéciale également sur le design des nouveaux monstres tirant fortement son inspiration du folklore japonais et dont le chara design saura ravir les plus aguerris des chasseurs.
En termes de durée de vie, la campagne solo de Monster Hunter : Rise occupera le joueur pendant une petite douzaine d’heure, un peu moins pour les plus expérimentés tant les nouvelles options de qualité de vie permettent d’accélérer. C’est également une question de difficulté. Par rapport à ses ancêtres, Monster Hunter : Rise présente des affrontements parfois un peu trop simples mais qui permettront certainement aux joueurs découvrant la série d’appréhender pleinement le potentiel du concept.
Cette campagne rapide n’est toutefois qu’un écran dissimulant les dizaines d’heures de jeu se cachant derrière l’option multijoueur et c’est avec plaisir qu’on retrouvera un groupe d’amis pur aller fracasser de la grosse bête tous ensembles, la version PC permettant d’accélérer considérablement la formation du groupe.
En conclusion, Monster Hunter : Rise propose une expérience décomplexée et simple d’accès et de prise en main. Capcom signe ici une œuvre souhaitant poursuivre son ouverture à de nouveaux horizons et surtout à un nouveau public. Il reste à espérer que la saga ne perde toutefois pas de son mordant à trop vouloir conquérir un public moins aguerri plutôt qu’à contenter sa base de fans, fortement consolidée du temps de Monster Hunter World.