Quelques mois après la sortie de l’édition classique sur Switch et PS4, l’édition Complete de Disgaea 6 reprend le jeu de base et tous ses DLC (cosmétiques, bonus pour débuter et personnages supplémentaires issus des anciens épisodes). Le jeu est intégralement traduit en français. Cette édition est disponible sur PS4, PS5 et PC.
Ce test a été réalisé sur la version PS4.
Bienvenue à Zed !
Zed est le héros de cet épisode. Un zombie qui a en tête de mettre une dérouillée au Death-structor Divin, aka le grand méchant du jeu qui veut détruire le Netherworld. On va ainsi suivre la montée en puissance de Zed et sa drôle d’équipe (Cerbère le chien zombie, un roi ultra riche, une princesse qui recherche l’amour, …) grâce à l’Ultra Réincarnation pour arriver au niveau de cet ennemi ultime qui l’a déjà vaincu des millions de fois.
Une mise en place simple et relativement efficace ! L’histoire va gagner en profondeur au fil des épisodes mais sans non plus atteindre un intérêt incroyable.
Si vous êtes habitué de la série, le terme de réincarnation doit vous parler car c’est le mécanisme habituel pour faire évoluer les statistiques de nos personnages à des altitudes folles ! Vous imagez donc bien qu’une ultra réincarnation doit permettre d’autres dingueries.
Allô les stats ?
Disgaea nous a habitué à avoir des statistiques qui n’ont plus aucun sens une fois qu’on a bien poncé le post-game et développé nos personnages au niveau 9999.
La première surprise manette en main est que les statistiques de notre groupe atteignent assez vite un niveau assez délirant. Si d’un point de vue lore, ça peut se justifier via l’effet de l’ultra réincarnation, il en résulte qu’on ignore pendant quasiment toute l’histoire les boosts de stats des équipements qui restent mineurs par rapport aux montées de niveau.
La seconde surprise est l’évolution ultra rapide des niveaux. Fini de gratter les level up niveau par niveau, chaque fin de stage est l’occasion de gagner assez facilement entre 50 et 100 niveaux. On sent bien que le jeu veut nous en mettre plein les yeux avec des gros chiffres de partout !
Un Disgaea des familles ?
D’un point de vue visuel, le jeu tente un passage à la 3D. Plaira, plaira pas ? Personnellement ça ne m’a pas plus dérangé ni ébloui que ça. Les modèles ne sont pas forcément très originaux mais on reste dans les inspirations habituelles de la série. Les animations de compétence restent assez jolies à regarder.
Techniquement, le jeu ne souffre d’aucun ralentissement sur PS4.
Concernant le gameplay, les habitués ne seront pas dépaysés. Le jeu reste sur ses fondamentaux de Tactical-RPG aux mécaniques diverses :
- Géoblocs
- Maléfices
- Réincarnation
- Monde des objets
- …
Quelques nouveautés sont présentes comme une liste de quête permettant d’obtenir des objets / argent / xp ainsi qu’une buvette pour pouvoir acheter des améliorations de stats pour notre équipe ! Chaque personnage possède également une liste d’instructions malveillantes à réaliser pour obtenir des bonus facilitant son évolution !
Un contenu plus accessible ?
Si Disgaea 6 assouplit un peu ses mécaniques (l’hôpital soigne automatiquement l’équipe à la fin d’un niveau, les explorations rapportent des objets et des innocents, …) cela passe aussi par une réduction du contenu (beaucoup moins de classes disponibles) et le disparition de certaines mécaniques de jeu (adieu les transformations des monstres en arme, adieu les mégamonstres de Disgaea 5, …). Un peu dommage !
Le jeu rend également possible de laisser une IA paramétrable jouer à notre place pour enchaîner les niveaux sans intervenir. N’étant pas habitué à être vraiment passif pendant des sessions de jeu, j’ai du mal à comprendre comment cette option peut être une bonne idée.
Les cartes m’ont semblé plus simples et moins inspirées que dans le passé, mettant trop de côté les géoblocs et leur potentiel à rendre compliquées certaines maps.
Il en résulte un T-RPG assez accessible pour ceux qui voudraient juste finir l’histoire principale.
Un post-game réservé aux accros et à l’IA
Les habitués le savent, le vrai jeu commence quand l’histoire se finit. C’est là que se met en place le farming intense, les réincarnations, le monde des objets, … Une formule bien rodée et chronophage mais qui peut avoir son charme chez certains (dont je fais parti !).
Je ne vais pas vous mentir, le déblocage de la dimension Carnage à la fin de l’histoire principale a mis une claque à ma motivation. Les premiers ennemis à battre sont au niveau … 300.000 alors que mon équipe est pour l’instant capée à 9999 !
Il va falloir bien préparer son équipe (avec la buvette, les ultra réincarnations, l’évolution des sorts, …) pour être capable de farmer en masse les niveaux prévus pour donner beaucoup d’expérience. Et malheureusement, vu la quantité de niveaux à prendre la seule solution est de laisser l’IA jouée à notre place et de faire tourner les niveaux en boucle. Drôle de conception du farming post-game …
Une fois la dimension carnage terminée et notre équipe passée au niveau max 9 999 999, une nouvelle dimension Rakshasa se débloque et tout est à refaire ! Vos personnages sont bien trop faibles pour y mettre les pieds immédiatement.
Conclusion
Disgaea 6 reste une petite déception. Si l’histoire principale et le gameplay ne sont pas mauvais, je trouve que le contenu post-game est beaucoup trop axé sur du farming automatique. Sûrement une tentative pour ouvrir la série à un nouveau public (orienté jeu mobile ?) mais qui à mon avis ne fonctionne pas sur console de salon.
A voir ce qu’il en sera pour Disgaea 7 : Vows of the Virtueless annoncé pour fin 2023 !