Vous avez toujours rêvé de voguer à l’horizon mais vous avez le mal de mer ?
Jack Sparrow a toujours été une source d’inspiration pour vous ?
Vous rêvez de pouvoir boire du rhum à 10h du matin sans craindre le regard des autres ?
Alors le jeu Skull & Bones pourrait certainement vous convenir !
Nous avions eu l’occasion de tester la bêta fermée de ce jeu sur PS5 pendant un week-end. Et certaines de nos premières impressions ce sont avérées exactes.
Du contenu personnalisable à souhait
Comme vu pendant la bêta, vous pourrez personnaliser le physique de votre pirate selon vos envies : forme du visage, cicatrices, pilosité, couleurs des yeux… Cela vous permettra de mieux vous projeter dans le jeu comme dans la plupart des titres actuels maintenant.
En complément, vous pourrez également faire évoluer votre accoutrement via la boutique des habits dans votre île principale. Vous pourrez par ailleurs en obtenir de nouveaux dans des coffres de récompense ou bien en acheter via la monnaie virtuelle (merci les micro-transactions !).
Mais le pirate n’est pas le seul à pouvoir être customisé.
En effet, tous vos navires pourront être modifiés à souhait : de la voile à la couleur du bateau, en passant par les motifs ou encore votre animal de compagnie de bord. De ce côté-là, le jeu est très complet et il y a une grande foultitude de détails.
Batailles navales immersives
En effet lors de notre premier test, c’est ce qui nous avait le plus impressionnés.
Force est de constater que les batailles navales sont le point fort numéro un de ce titre.
Et heureusement d’ailleurs, vu que vous allez passer 95% de votre temps sur votre embarcation à sillonner les mers !
De Sainte-Anne à l’île rouge en passant par les Indes, vous allez rencontrer une multitude de groupes différents qui ne vous veulent pas tous que du bien… c’est aussi ça qui fait la richesse de ce jeu.
Les combats sont très tactiques et il faudra bien réfléchir aux armes que vous souhaitez embarquer pour venir à bout de vos ennemis : canons longs, canons courts qui permettent de faire des trous dans la coque, roquettes, bombardes… là aussi le choix est grand !
Une carte immense à météo variable
Votre plateau de jeu est vraiment grand et vous n’aurez aucun mal à vous y perdre par moments. Il va vous falloir de nombreuses heures pour découvrir l’entièreté de la carte et de ses secrets.
A cela, rajoutez les affres d’une météo capricieuse et il vous faudra beaucoup d’abnégation pour arriver à traverser certaines parties de la carte… et je ne parle pas des corsaires qui voient en vous l’ennemie à abattre à tous prix !
La météo est très présente et a un vrai rôle à jouer dans ce titre. Entre le brouillard, la tempête et les vagues déferlantes, vous allez devoir être un grand capitaine pour arriver à bon port en un seul morceau.
Les graphismes gèrent à merveille les caprices de ces changements de temps et les différents niveaux de vagues et vent. Sans oublier le rendu très particulier de dégradation de notre navire après certains combats (voiles déchirées…).
Scénario léger et répétitif
Cependant, comme nous le craignions lors de la phase de test, Skull & Bones souffre d’une cruelle pauvreté au niveau scénaristique.
Vous êtes un pirate seul survivant d’un naufrage qui devient capitaine d’un nouveau bâtiment pour affronter d’autres vaisseaux. C’est ainsi que l’on pourrait grossièrement et facilement résumer ce jeu.
A mon avis, il manque un gros personnage antagoniste que l’on pourrait réellement personnifier à défaut d’attaquer une fois les hollandais, une fois les troupes de Rampah, et inversement durant tout le jeu.
Il manque un réel intérêt à essayer de vaincre un ennemi bien défini. Cela change à peine avec le DLC autour de « La Peste » mais c’est vraiment trop léger pour rattraper le tout.
Et le coup de grâce vient de la répétition et du manque de variété des quêtes.
Les contrats se ressemblent souvent, ce qui peut rendre l’expérience monotone pour les joueurs… et qui tue tout attrait à long terme.
Sans compter les actions qui pourraient se résumer à : 1/ attaque d’un navire, 2/ aborder un bateau, 3/ parfois chercher un trésor si l’on veut aussi avancer sur la partie annexe, et on recommence.
Les vrais gamers vont vite se sentir frustrés après la phase de découverte de Skull & Bones.
Des bugs encore et toujours !
Lors de vos rares sorties à pieds, vous pourrez remarquer facilement un être ralentissement lorsque vous allez traverser des parties de l’île où sont présents des campements et donc des interactions possibles avec des PNJ.
Le constat est d’autant plus flagrant lorsque vous les quittez et que votre pirate se met à galoper comme un lapin survitaminé.
Sur votre bateau, il existe 3 niveaux de voile que vous ouvrez en utilisant 3 fois le bouton X sur manette de PlayStation et que vous fermez en utilisant 3 fois le O.
Or, cela marche une fois sur 12 à peu près… En effet, vous allez devoir pianoter sur les différentes touches afin d’avoir un début de réaction. A contrario, il y a certaines fois où une seule pression validera directement les 3 niveaux de voile… bref c’est très handicapant et horripilant en plein combat quand vous voyez arriver les projectiles et que votre bâtiment ne répond pas comme il le devrait.
Pensez à prévoir un budget « achat manette » pour les joueurs sur console !
Lorsque vous vous ferez couler (et cela arrivera de nombreuses fois), une épave apparaîtra sur la carte afin que vous puissiez récupérer tout ce qu’il y avait dans votre cale et notamment le plus important : vos cartes au trésor !
Cependant, plusieurs fois j’ai eu la très mauvaise surprise de ne pas avoir d’épaves après mon respawn ! Adieu trésors et ressources !
C’est le comportement habituel si vous vous faites couler à nouveau sans avoir réussi à récupérer vos ressources de cale. Mais pas celui attendu lors de la première fois que vous touchez le fond des eaux !
A noter que le jeu est multi plate-forme et c’est un bon point fort.
Afin de communiquer, l’éditeur a eu la bonne idée de mettre en place un système de chat entre les joueurs présents lors de la même partie.
Le seul problème est que sur 60-70h de jeu, le chat n’a été fonctionnel que 2 ou 3 fois et encore pas de manière optimale car j’ai eu droit à être expulsé… malgré la mise à jour !
Rajoutez à cela des ressources présentes que vous ne pouvez pas récupérer, des déconnections sauvages vous faisant perdre une petite partie de votre progression, des quêtes non comptabilisées, des boutons d’interaction qui disparaissent, l’impossibilité de débarquer, ou votre capitaine qui reste bloqué sur une action avec impossibilité de pouvoir ouvrir la carte ou partir en mer… et vous aurez des grosses crises de nerf en perspective.
Des manques qui gâchent l’expérience
En mer, vous pouvez voguer et ouvrir votre carte. Malheureusement, il y a un gros manque à ce moment-là c’est une sorte d’auto pilotage.
En effet, il serait plus logique que notre navire puisse suivre le cap prédéfini vers notre objectif et ainsi éviter les autres embarcations.
Mais ce n’est pas le cas et il n’est pas rare de rentrer malencontreusement dans un autre bateau et ainsi en faire notre ennemi. Pire, il se peut que vous croisiez la route de renégats ou corsaires sans le savoir et couler à pic sans même vous en rendre compte.
Le jeu mise tout sur la bataille navale et laisse volontairement de côté les aspects plus classiques d’exploration des jeux de pirates.
Il n’y a pas non plus de possibilités d’affrontements à la troisième personne. Aucune confrontation hors mer n’existe dans ce jeu et c’est bien dommage !
On peut également regretter certaines cinématiques sans saveur comme lors de l’abordage pour lequel tout est finalement automatique et nous aurions grandement apprécié un petit grain de folie ou d’immersion à ce moment précis.
Des PNJ moches !
Bien que les environnements maritimes et les effets visuels des batailles navales soient impressionnants, les graphismes des personnages laissent à désirer.
Les visages et les expressions des personnages semblent tout droit sortis d’une machine à remonter le temps et manquent de détails réalistes.
On peut aisément retrouver ce genre de modélisation sur des jeux qui datent de 5 à 10 ans maintenant… Les animations faciales sont rigides et peu expressives, ce qui nuit à l’immersion. Dans un jeu où les interactions avec les personnages sont extrêmement limitées, ce n’aurait pas été du luxe que de se concentrer un minimum sur ces aspects.
Quoiqu’il en soit, la richesse des détails des navires est une réelle réussite. Tout comme les combats en mer avec les changements météorologiques.
Mais cela reste vraiment très peu par rapport à tous les points faibles et nombreux bugs présents.
A mon sens, si nous avions eu Skull & Bones après 3 ans de développement, je l’aurais qualifié de plutôt (voire vraiment) bon mais on ne peut pas avoir les mêmes attentes après 8 ans de report.
Attendre 11 ans pour ce rendu est vraiment dommage… surtout quand le PDG d’Ubisoft qualifie son jeu de « quadruple A ».
Cependant si l’aspect répétitif des quêtes et du craft ne vous dérange pas alors foncez il vaut quand même le détour (en attendant des correctifs) !
Personnellement j’ai apprécié deux points en particulier qui m’ont permis de passer outre certains désagréments : les combats sont épiques et le cross plate-forme fonctionne bien. Mais le temps d’attente pour un tel jeu aurait dû permettre d’avoir quelque chose de plus finalisé et abouti.
A bientôt pour de nouveaux tests
Jibé