Edité par Grigorio of Games, et fruit d’une campagne Kickstarter auréolée d’un franc succès (200 000€ récupérés pour 15 000 réclamés), Sword of the Necromancer est désormais disponible sur toutes les plateformes. C’est aujourd’hui à la version Nintendo Switch de ce rogue-like que nous allons nous intéresser. Est-ce que les joueurs ont eu raison de croire en ce projet ? Il est temps de se pencher sur la question.
Si généralement les rogue-like ne sont clairement pas reconnus pour leur scénario (la faute au genre en lui-même sûrement), Sword of the Necromancer essaie quand même de proposer une trame de fond plutôt sympathique, sans pour autant être d’une originalité incroyable. Le jeu démarre donc sur une cinématique animée plutôt réussie pour continuer sur un prologue nous narrant l’implication de l’héroïne dans notre aventure. Brigande de son état, Tama va faire la rencontre de Koko, une jeune prêtresse qui a fait le choix courageux d’aller découvrir le monde par elle-même. Tama va alors devenir sa garde du corps et finira par tisser des liens solides et profonds avec Koko, jusqu’à développer des sentiments amoureux à son égard. Malheureusement celle-ci perdra la vie et Tama, qui n’a pas réussi à la protéger, part alors à la recherche de la fameuse épée du Nécromancien, dans l’espoir de la ramener à la vie.
Le jeu démarre donc et se présente sous une vue 2D rappelant les anciens Zelda pour ce ne citer qu’eux. Le but du jeu sera donc d’arpenter divers donjons afin de combattre des ennemis et des boss pour enfin rencontrer le nécromancien afin de parvenir à nos fins. Si le déroulement est d’un classicisme certain et ne cherche pas à bouleverser les codes du genre, il parvient tout de même à tirer son épingle du jeu grâce à cette fameuse épée justement. Celle-ci, si elle ne permet pas de ramener directement Koko à la vie, permet toutefois de ressusciter les ennemis tombés sous nos coups afin qu’ils nous soutiennent lors des autres joutes qui nous attendent.
Dans ces donjons générés aléatoirement, il sera possible d’avoir jusqu’à 3 compagnons de fortunes à la fois, qui permettront plus ou moins facilement de progresser. Ces derniers peuvent également évoluer (jusqu’à 5 fois) mais il faudra bien prendre garde à ce que ces derniers ne succombent pas une deuxième fois car cette fois-ci, la Faucheuse ne nous les rendra pas. Cela ajoutera clairement une bonne dose de stress à certains combats, d’autant plus qu’il faudra parfois penser soigneusement à l’équipe que nous voulons former afin de terrasser les boss dans les meilleures dispositions. Et non, il nous est impossible de les ressusciter, faut pas pousser non plus…
Seulement voilà, hormis le scénario et cet élément de gameplay original et bien… pas grand-chose de bien folichon à se mettre sous la dent. Les graphismes style 2D sont réussis mais souffrent d’un terrible manque de variété flagrant… On a toujours l’impression d’arpenter les mêmes couloirs, qu’ils soient générés aléatoirement ne changeant rien à la donne. Heureusement les ennemis se révèlent eux bien plus variés, mais cela ne suffit pas pour rassasier notre faim de découverte. Sans compter sur le fait que les musiques ne sont pas inoubliables, bien que sympathique pour la plupart. Enfin, et c’est surtout là où le bat blesse, passées les premières heures de jeu, celui-ci se trouvera très vite répétitif, la faute à une boucle de gameplay trop courte. Et le fait qu’il n’existe pas non plus de point de téléportation est aussi bien énervant, devoir se taper tout un donjon en marche arrière pour vérifier chaque salle étant des plus ennuyeux et fastidieux, d’autant plus qu’injustifié car il n’y a pas de repop de la part des monstres.
En définitive, malgré ses bonnes idées et une narration plutôt agréable à suivre, Sword of The Necromancer déçoit par son manque de variété des décors, ainsi qu’une boucle de gameplay trop courte qui mène immanquablement à une répétitivité assez flagrante au bout de quelques heures de jeu. Cependant, celui-ci reste agréable à prendre en main, et il est aussi important de souligner qu’il est possible de parcourir l’aventure à deux en coopération en local. De quoi tuer l’ennui avec un ami, d’autant que le jeu se révèle plutôt accessible et peut se révéler être une bonne introduction au genre pour les jeunes joueurs. Avis aux amateurs.