Prix Pulitzer de la fiction 2015 ou encore second livre le plus vendu sur Amazon en 2014, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est un véritable chef d’oeuvre, à la fois roman et fiction historique. Au fil des pages, nous sommes immergés dans les méandres de la Seconde Guerre Mondiale avec une poésie particulière.
Le livre débute à l’avant guerre, en 1934. Nous faisons la connaissance de nos deux jeunes héros, Marie-Laure Leblanc, une parisienne aveugle et Werner Pfennig, orphelin allemand dont le génie sera rapidement exploité. Les pages défilent pour nous mener de l’Allemagne au front de l’Est, de Paris à Saint-Malo et jusque dans la Résistance au rythme effréné de chapitres courts. Deux personnages aux antipodes qui, pourtant, sont voués à se rencontrer.
Anthony Doerr est Américain. La trame du livre déroule en Europe, notamment à Saint-Malo pour la majeure partie, dernier bastion allemand après que l’Ouest du pays ait été repris. Pourtant, les descriptions et l’univers de la ville sont dépeints comme si l’auteur était Malouin. Un gros travail de recherche et d’écriture a été accompli et ça se ressent. Les belles phrases ornent les contours du livre, touchant la corde sensible et ne misant non pas sur l’inhumanité qui a régné lors cette guerre.
«Comment notre cerveau, qui passe l’éternité sans une étincelle de lumière, nous construit-il un monde si lumineux ?» Cette phrase du livre a permis le titre mais permet également de résumer parfaitement le livre.
Bien loin des stéréotypes de la Seconde Guerre Mondiale, ce sont deux personnages atypiques et pleins d’humanité qui vont nous guider au fur et à mesure du livre. Marie-Laure, handicapée, doit surtout apprendre à être indépendante ni trop visible pour les Allemands tandis que Werner, qui aspirait à devenir un petit génie de la radio, va bien vite se détourner des idéaux Nazis.
C’est un livre qui prend aux tripes pour devenir rapidement un page-turner. Deux destins parallèles qui vont se rencontrer, nous faisant (re)visiter sous des aspects divers les différentes phases de la guerre.