L’an dernier, beaucoup de joueurs – et en particulier les joueurs français – attendaient avec impatience l’arrivée d’Assassin’s Creed : Unity, épisode prenant place à Paris pendant la Révolution. Malheureusement, face au bâclage flagrant et au fond de jeu peu innovant, le titre a été un flop critique, à juste titre. Avec Assassin’s Creed : Syndicate, Ubisoft avait donc fort à faire pour satisfaire à nouveau son public. Direction Londres pour découvrir non pas un, mais deux nouveaux assassins cette année !

I <3 LONDON

Londres, 1868. Voilà ce qui sera le cadre de cette nouvelle aventure signée Ubisoft. Un bon en avant d’une centaine d’année qui se ressent immédiatement dès les premiers instants du jeu. Nous sommes en pleine révolution industrielle, et le monde a énormément changé depuis que l’on a quitté Arno et les rues parisiennes. Place désormais à des usines qui tournent à plein régime, à des chemins de fer, à des bâtiments toujours plus hauts et passionnants à escalader. On découvre dès le début du jeu les deux nouveaux personnages que l’on va contrôler durant cette aventure : Evie et Jacob Frye, des frère et sœur jumeaux qui ont hérité de la qualité d’assassins de leurs parents. Ces derniers font donc partie de l’Ordre dès le début de l’aventure, et leur portrait est malheureusement trop rapidement dressé. Bien sûr, on repère les deux personnalités opposées des deux personnages : Jacob est le bourrin de service qui rêve de casser la gueule à tous les Templiers qui se promènent dans Londres, Evie est plus posée et pense à l’avenir de l’Ordre. Des personnages extrêmement attachants mais qui sont trop peu développés tout au long de l’aventure. Ce reproche, il existait déjà pour les précédents épisodes, et la situation n’a pas changé. Du début à la fin, le scénario de cet Assassin’s Creed : Syndicate est beaucoup trop léger et on a encore une fois l’impression d’assister à classique affrontement Assassins/Templiers sans véritable saveur, sans fil conducteur fort qui nous donne une raison supplémentaire d’enchaîner les missions. La partie du scénario prenant place dans le présent est elle aussi sous-exploitée cette année encore, même si les péripéties vécues par Shaun et Rebecca – non jouables – sont un peu plus développées que dans le précédent opus.

Si l’impression laissée par le jeu peut sembler moyenne, voire carrément mauvaise, à la lecture du précédent paragraphe, les autres aspects du jeu sont en revanche très bons. Londres, tout d’abord, est absolument magnifique et il faut une nouvelle fois saluer le talent des développeurs d’Ubisoft pour ce qui est de créer des univers crédibles, vivants et réalistes. L’ambiance victorienne du XIXème siècle est retranscrite de belle manière, et la révolution industrielle magnifiquement représentée. Les usines fourmillent de petit personnel, tout le monde s’active et travaille – même les enfants, bouh. La Tamise est bondée et propose un trafic maritime crédible, les rues sont pleines de calèches, les trains sillonnent la contrée. A côté de cela, on retrouve comme toujours les bâtiments les plus célèbres de la ville comme Westminster, simplement grandiose.

L’environnement implique des changements directs sur le gameplay. Si les calèches sont jouables et sont un moyen de parcourir à toute hâte les rues sans passer par le voyage rapide, les développeurs ont également pris soin d’apporter quelques petites modifications à la façon de gérer la verticalité de la jouabilité. Les bâtiments étant plus hauts et les rues plus larges, Jacob et Evie ont la possibilité d’utiliser un grappin permettant de fluidifier la progression, de rendre la course libre toujours plus vivante. Un vrai bon point. Les combats ont également bénéficié d’un soin tout particulier, en reprenant le système mis en place dans Unity mais en le rendant beaucoup plus punchy, essentiellement grâce à l’utilisation de trois types d’armes différents (la canne-épée, le poing américain et le kukri). Une touche fait également son apparition pour esquiver les tirs de la même manière que se lancent les parades, ce qui est un vrai plus pour éviter les crises de nerfs.

Assassin’s Creed : Infiltrate

Le gameplay dans sa globalité a évolué, et l’infiltration prend une part de plus en plus importante, pour le plus grand bonheur des véritables assassins qui sommeillent en nous. Une touche fait ainsi basculer le personnage en « mode furtif », le faisant se caler derrière les éléments de son environnement pour être plus discret. Tout le level design a été repensé pour favoriser cette approche et les zones proposent désormais de multiples zones d’entrées qui sont autant de façons d’appréhender une situation. Fini le temps où l’on passait une heure à tourner autour d’un bâtiment pour trouver la seule petite fenêtre ouverte, et ça fait du bien. Cela chamboule totalement le jeu – dans le bon sens – et offre par ailleurs une rejouabilité importante.

Les activités annexes ont également bénéficié d’un soin particulier et les développeurs ont tenté d’améliorer leur fonctionnement. Déjà, une vaste « guerre des gangs » prend place dans Londres, contrôlée par les Templiers en début de partie et qu’il va falloir reprendre quartier par quartier. En participant à de petites missions (libérer les enfants prisonniers d’une usine, assassiner un chef templier, etc.), les Rooks prennent progressivement le contrôle de la ville. Nos alliés sont de plus en plus présents dans les rues, peuvent nous aider durant les combats. Bref, le tout est mieux intégré et plus intéressant que par le passé, et là encore ça fait beaucoup de bien au titre.

Enfin, la technique d’Assassin’s Creed : Syndicate était attendue au tournant. Si on a déjà dit que Londres était magnifiquement retranscrite et que le jeu se posait comme l’un des plus beaux titres de cette génération, on était également en droit d’attendre un jeu beaucoup plus stable et moins truffé de bugs. Là aussi, les développeurs semblent avoir bien travaillé, puisque nous n’avons noté aucun bug majeur durant notre partie d’une petite trentaine d’heures. Il subsiste bien des petites choses gênantes, des bugs de collisions amusants (oh ma tête est dans le mur, hihi) ou des passants qui se retrouvent éventuellement sur un toit au lieu d’être dans une ruelle, mais rien de régulier et qui ne gêne foncièrement l’expérience. Et ça fait du bien ! La bande sonore a elle aussi bénéficié d’un soin tout particulier avec des musiques toujours excellentes, mais aussi et surtout une ambiance globale très bonne. Les passants s’expriment, la ville paraît réellement vivante, et les doublages (anglais ou français) sont de qualité. Du bon boulot.

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