Quiconque n’a pas entendu parler d’Elden Ring ces dernières semaines peut être considéré comme un ermite planqué au fin fond des bois, en train de dépecer un écureuil à l’arrière de sa cabane, perchée dans un arbre. Vendu à déjà 12 millions d’exemplaires à travers le monde, le titre est déjà un succès phénoménal. Étant donné que tout le bien du monde a déjà été dit sur ce titre, nous avons décidé à la rédaction de me confier le test du titre. En effet, mon humble personne est considéré comme un joueur semi casual, comprenez que je joue régulièrement aux jeux vidéo, mais toujours en mode facile… Du coup, que pense un joueur comme moi d’Elden Ring ? Réponse dans ce test…
Déjà, première chose, le choix du personnage. Étant peu habitué du genre, et plutôt bourrin dans l’âme, j’ai d’abord cru choisir le guerrier, parmi les dix types de héros possibles. Mais c’est vers le confesseur que finalement mon choix s’est tourné, en raison du fait qu’il soit niveau 10 au début du jeu… Simplet le gars, j’vous dis. Une cinématique démarre, ultra cryptique, du genre des résumés incompréhensibles Netflix de la saison précédente d’une série. Toujours est-il que celle-ci parvient à instaurer une ambiance lugubre à souhait, et que l’univers de l’Entre-Terre semble empreint d’une certaine poésie macabre…
Les premiers pas dans le jeu sont assez déstabilisants, malgré un petit tutoriel plutôt clair, la maniabilité reste un peu particulière pour qui n’a jamais joué à un titre From Software… (notez la rime involontaire… oups, encore une). Par exemple, il faut courir en appuyant sur le bouton rond de la manette (ou B sur Xbox) et l’on s’accroupit en appuyant sur le stick gauche… Tous les autres jeux du monde font l’inverse, on aurait presque l’impression que les développeurs l’ont fait volontairement pour augmenter la difficulté du jeu… comme s’il y en avait besoin. Je peux déjà vous dire que cela me joue encore régulièrement de mauvais tours.
Car oui, Cher Lecteur, tu seras extrêmement surpris d’apprendre que le jeu est difficile ! J’en étais évidemment bien informé avant même d’avoir reçu le jeu entre les mains, mais entre le savoir et le vivre, il y a un monde… Et effectivement, le joueur qui, à mon image, n’est pas un habitué du genre se prendra ce fameux mur de difficulté en pleine tronche, que cela soit en terme de jouabilité un peu lourde, d’un menu franchement austère, d’une histoire aux abonnés absents (au premier abord) ou d’une logique de progression différente de ce que l’on a pu connaître auparavant.
Les premiers pas se font dans la souffrance, réellement. Moi qui d’habitude lâche la manette à la première mort dans n’importe quel jeu, je peux vous dire que j’ai dû prendre sur moi pour continuer à jouer… Les premières rencontres ne seront pas bien longues, les ennemis frappent fort (et vite) quand nos coups ne font pas bien mal, et peinent à sortir. Lorsque l’on meurt, les runes (difficilement) accumulées jusqu’ici restent à l’endroit de notre mort. Si l’on souhaite pouvoir les récupérer, il faudra y retourner… mais sans mourir. Si l’on devait mourir une nouvelle fois sans être parvenu à les reprendre, celles-ci seront perdues à jamais dans l’Entre-Terre…
Parlons rapidement de ces fameuses runes qui sont d’une importance capitale. Il y a bien des manières d’en obtenir, mais la plus répandue est de tuer le maximum d’ennemis, chacun d’entre eux en lâchant plus ou moins selon le niveau et l’envergure de celui-ci. Comprenez que plus celui-ci sera fort, plus il lâchera de la moula, comme qui dirait. Ces runes permettront de monter de niveau lorsque l’on se reposera aux différents sites de grâce, sorte de checkpoints du jeu disséminés un peu partout sur la carte. Rien n’étant vraiment expliqué, je n’ai compris seulement au bout de quelques heures de jeu que c’était comme cela que je pouvais monter de niveau… Quand je vous disais que je partais de zéro…
Pour autant, malgré ce premier mur de difficulté, une fois celui-ci « franchi » (entendez par-là qu’on s’habitue, pas qu’on meurt moins souvent…), le charme fini par opérer, en raison du fait qu’Elden Ring donne la réelle sensation de vivre une vraie aventure, avec un grand A. On aurait presque l’impression d’être un Frodon qui doit amener son anneau d’Elden à la montagne de Feu. C’est ultra grisant autant que c’est frustrant. La tension constante de mourir au moindre faux pas fait que notre attention est toujours à son paroxysme, et que l’on jaugera prudemment notre avancée en fonction du nombre de runes dans notre besace. Force est d’avouer que l’on est bien plus téméraire lorsque notre montant de runes est proche du zéro, c’est d’ailleurs généralement pendant ces moments-là que j’allais titiller quelques boss pour voir si je pouvais espérer décrocher la victoire.
A ce sujet, le bestiaire du jeu est d’une densité incroyable… Profitant d’une carte du jeu qui s’annonce juste gigantesque (je n’ai pas encore fini le titre et je n’ai pas encore tout dévoilé de la carte après plus d’une vingtaine d’heures de jeu), les ennemis sont variés et certains semi-boss nous renverront à nos études très rapidement. Il faudra donc perdre nos habitudes de gros bourrin où taper n’importe comment sur les boutons de la manette suffit généralement à faire de gros dégâts. Il faudra donc apprendre à gérer notre endurance, notre bouclier, et nos attaques. Elden Ring est presque un jeu de rythme lors des combats, mais gare à nous si l’on venait à se faire encercler par plusieurs ennemis. Il faut dans ces cas-là privilégier la fuite afin de disperser ces derniers pour mieux les affronter. Toute une gymnastique. Il sera toutefois possible de faire appel à un ami pour nous aider à terrasser des boss, ou même d’utiliser des Cendres de Guerre, récoltées ici et là, qui feront apparaître un allié fantomatique qui aura la faculté d’attirer l’attention de nos ennemis, en plus de leur faire sacrément mal par moments. Bien pratique par moments, ces derniers ne seront toutefois pas utilisables à n’importe quel moment. Malin.
Mais ce qui fait qu’Elden Ring parvient à garder notre attention provient surtout du fait que si l’on bloque à un endroit, rien ne nous empêchera d’aller faire du tourisme ailleurs pour mieux revenir ensuite. D’autant plus que même si le jeu n’est pas dingue techniquement (même si franchement sur PS4 Pro il tient largement la route face à d’autres concurrents) force est d’avouer que la direction artistique du titre est juste folle. A en donner le vertige par moments, littéralement. Sans spoiler, la découverte du premier château du jeu a été pour moi une redécouverte de ce qu’est le jeu vidéo. La beauté des lieux, la progression, le stress, l’ambiance, la musique… Tout est là pour nous faire vivre des moments de bravoure ultime, et nous donne toujours l’envie d’y revenir lorsque la console est éteinte. Et en voyant les quelques trailers et autres vidéos (que je vous conseille de ne pas regarder si vous voulez conserver le plaisir de la découverte), il est certain que le joueur sera toujours récompensé de fouiller un peu partout, que cela soit en terme de loot (armes, items divers et variés, etc…) ou de découverte d’environnements. Par exemple, lors d’une de mes escarmouches, je suis tombé sur ce qui s’apparentait en extérieur à une mini chapelle, pour finalement prendre un (long) ascenseur vers une cité sous-terraine baptisée Siofra… Je n’en dirais pas plus, mais ceux qui connaissent verront de quoi je parle.
Que dire également des musiques qui, si elles se font discrètes lors de nos différentes pérégrinations loin de tout affrontement, commenceront à s’emballer lors de batailles plus ou moins importantes. En particulier pour les boss imposants, comme des dragons par exemple… je ne peux m’empêcher de comparer ces dernières avec celles du Seigneur des Anneaux car même si celles-ci resteront sûrement moins iconiques que la trilogie de Peter Jackson, elles parviendront tout de même à susciter de vives émotions, parfois même jusqu’aux frissons ! Une aventure épique qu’on vous dit, EPIQUE !
En définitive, je pense que ce qui fait qu’Elden Ring rencontre ce succès phénoménal est qu’il parvient à être accessible à tous les types de joueurs, sans pour autant renier son ADN tiré des Dark Souls, jeux tellement exigeants que les casuals comme moi n’y pensaient même pas. Pour autant, aujourd’hui c’est possible de prendre du plaisir sur ce jeu, malgré une difficulté colossale mais qui est gérée de manière tellement intelligente qu’il est impossible de rester coincer au même endroit pendant longtemps. Le plaisir de la découverte de l’Entre-Terre est indescriptible, tant le joueur sera récompensé d’aller fouiner à droite à et à gauche. D’autant plus que la direction artistique irréprochable du titre nous laissera des panoramas juste incroyables, à tel point qu’on se demande parfois comment les développeurs ont fait pour avoir un tel imaginaire… Bref, à mon niveau, je pense qu’il n’est pas trop exagéré de dire qu’il y aura désormais un avant et un après Elden Ring…
Légendaire.
Test réalisé sur PS4 Pro.