Cette année encore nous avons eu le droit à une belle fiesta, placée sous le signe de l’amour. Dernier gros événement marseillais avant un hiver désertique au niveau de l’offre musicale, le festival joue la carte de la chaleur humaine et de la promiscuité entre les cultures. Alors, vous allez finir par vous aimer les uns les autres, b*rdel de m*rde?
Ayant accumulé un retard important sur la parution de ce papier, je souhaitais le publier au plus vite. Puis, les terribles événements du 13 novembre sont arrivés, et je rechignais de plus en plus à publier la critique d’un festival qui aurait pour thème principal l’amour, alors que le pays était encore sous le choc. Et je me suis dit que finalement, la Fiesta des Suds représentait tous les symboles que les extrémismes souhaitaient voir tomber : un art de vie à la française, une culture de l’ouverture et du raffinement.
Près de 200 artistes étaient rassemblés aux Docks des Suds, pour la 24ème édition de la Fiesta des Suds, à Marseille. Malgré une fréquentation en berne, 32’000 visiteurs, contre 50’000 l’année dernière, le festival a su se démarquer par ses idées, s’imposant comme un rassemblement populaire, avant d’être un événement commercial. Mêlant des musiques du monde à des groupes radios-diffusés en France, comme Aaron ou The Dø, la Fiesta a su rester fidèle à ses priorités : la diversité. Des Amazones d’Afrique, véritables combattantes prêtes à brandir leurs micros pour défendre la cause féminine, à Alpha Blondy, l’un des papas du reggae, en passant par les jeunes prodiges du rap Bigflo & Oli et par le collectif C’mon Tigre, nous en avons pu en prendre plein les oreilles et plein les yeux. Car la diversité, à la fiesta, se trouve à la fois dans les pays d’origine des artistes, mais aussi dans les styles musicaux représentés. Bien que que les soirées soient plus ou moins regroupées par thèmes, il est facile de passer d’une scène à l’autre en alternant musique traditionnelle africaine, DJ set, reggae, spectacle latino et pop anglo-saxonne. C’est ça qui fait aussi le charme de ces soirées.

Outre la musique, la Fiesta est avant tout un lieu de convivialité. Bien qu’un peu élitiste de prime abord, le festival dénote par son ambiance de village mondial où se mêlent actions solidaires et nourriture atypique. Il semble d’ailleurs, et c’est la première fois que je vois ça, que beaucoup de personnes ne se retrouvent pas au festival pour écouter de la musique, mais plutôt pour manger en profitant de l’ambiance environnante. Cela se comprend, l’espace proposé aux Docks des Suds dénote totalement avec celui environnant, qui est en fait le port autonome de Marseille. Nous regretterons malgré tout que les mesures de sécurité, aussi justifiées soient elles, aient été si forte qu’elles m’empêchaient de faire rentrer une pâte de fruit, au cas où la fatigue aurait raison de moi.
La fiesta des suds aura donc tenu la majorité de ses promesses dont la plus importante : nous donner un dernier rayon de soleil avant un hiver glacial.